mardi, octobre 28, 2025


I

géologie du souffle


le sol travaille encore sous la peau du vent 

il garde mémoire des anciennes pressions minérales 


syllabes 
compactées dans 
la durée 

aucune faille ne s’ouvre 

sans dire 

quelque chose
















dans la poussière lente s’organise 

un code 

donné non au regard mais à l’écoute 

des roches 



leurs vibrations calculent le passage du feu 

chaque grain devient témoin d’une syntaxe enfouie





la pensée se sédimente 


non 
pas idée 
mais dépôt du temps 
sur la langue 


un sens 
qui dort 
dans la structure même 
du monde


parfois 

un mot fissure la surface 

comme 

une veine de quartz traverse le corps d’argile


ce n’est pas révélation 

seulement affleurement


le réel 
parle bas 
dans la gorge 
des collines


aucun centre ne tient


tout respire par diffusion


les frontières sont des illusions d’équilibre


la lumière s’infiltre dans les fractures


le souffle recommence sa lente géologie




II

sol qui murmure sous l’angle 

du vent
pression ancienne 

code 

de poussière


rien ne s’ouvre sans 

fracture
les roches pensent bas dans leur 

densité muette


granule après granule 


syntaxe d’argile
le feu se souvient 

calcule 

l’oubli

langue couchée dans 

la durée
non dire seulement 

dépôt


un mot fissure 

la couche
lumière veineuse dans 

la masse 
grise


aucun centre 

diffusion 

pure
frontière dissoute 



souffle réparti

écoute le battement du 

minéral
c’est la parole avant 

le mot
le réel qui respire en dessous





III

roche qui se souvient
langue minérale du temps
le feu dort dans la poussière
un mot se forme sous la pression
le monde respire lentement
par les failles de sa propre chair

















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