I
géologie du souffle
le sol travaille encore sous la peau du vent
il garde mémoire des anciennes pressions minérales
aucune faille ne s’ouvre
sans dire
quelque chose
dans la poussière lente s’organise
un code
donné non au regard mais à l’écoute
des roches
leurs vibrations calculent le passage du feu
chaque grain devient témoin d’une syntaxe enfouie
la pensée se sédimente
parfois
un mot fissure la surface
comme
une veine de quartz traverse le corps d’argile
ce n’est pas révélation
seulement affleurement
aucun centre ne tient
tout respire par diffusion
les frontières sont des illusions d’équilibre
la lumière s’infiltre dans les fractures
le souffle recommence sa lente géologie
II
sol qui murmure sous l’angle
du vent
pression ancienne
code
de poussière
rien ne s’ouvre sans
fracture
les roches pensent bas dans leur
densité muette
granule après granule
syntaxe d’argile
le feu se souvient
calcule
l’oubli
langue couchée dans
la durée
non dire seulement
dépôt
un mot fissure
la couche
lumière veineuse dans
aucun centre
diffusion
pure
frontière dissoute
souffle réparti
écoute le battement du
minéral
c’est la parole avant
le mot
le réel qui respire en dessous
III
roche qui se souvient
langue minérale du temps
le feu dort dans la poussière
un mot se forme sous la pression
le monde respire lentement
par les failles de sa propre chair
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