mercredi, octobre 29, 2025




 LAKE OF LOVE



la matière du langage 

ploie 

sous sa propre gravité
















chaque syllabe 

garde 

une mémoire de roche



un poids d’origine dans la gorge du monde



le sens 

n’est plus direction mais 

sédiment


un dépôt de souffle 

que l’on ne peut 

soulever


tout poème 

est 

un éboulement lent


où le mot 

finit par rejoindre 

la pierre






il se tait lentement dans la bouche du monde


ce qui fut souffle devient densité
ce qui vibrait devient forme immobile


et pourtant 
dans la pierre 
dort encore le verbe


un battement minéral une mémoire d’écho



le langage 

se souvient de sa matière

la matière du mot oublié














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