mercredi, octobre 29, 2025

 



philosophie 
prise in sensu cosmico
c'est-à-dire selon un concept cosmique
lequel se rapporte aux fins essentielles de la raison humaine


que puis-je comprendre 













sinon le tremblement du monde en moi 

les ombres qui passent entre les mots 

les éclats de sens que la raison ne retient qu’un instant 


comprendre 

c’est toujours s’approcher d’un feu sans jamais le saisir 

la lumière brûle les yeux de celui qui cherche trop 

la vérité se dérobe sous le pas de la pensée 

et pourtant 

je marche encore dans ce brouillard d’évidence et de doute



que dois-je faire 


sinon avancer malgré le vertige 

sans mode d’emploi du bien 

sans promesse de récompense 


faire 

c’est choisir dans l’infini des possibles 

le fragile fil de sa propre exigence 


c’est risquer 

la faute pour toucher la justesse 


c’est inventer 

la morale à hauteur d’homme 

dans la lente oscillation 

entre l’amour et 

la loi



que m’est-il permis d’espérer 


sinon le peu de lumière qui persiste quand tout vacille 


espérer 

c’est l’acte insensé 

de celui qui regarde la nuit et y voit déjà le matin 


c’est croire 

à la continuité d’un sens même quand le sens s’effondre

 

c’est confier 

à l’avenir la part de soi qu’on n’a pas encore comprise



qu’est-ce que l’homme 


sinon cette question qui se pose elle-même 

ce souffle qui doute et qui se souvient 

ce pont tendu 

entre l’animal et l’étoile 

entre la poussière et le verbe 


l’homme 

c’est la blessure du savoir et la caresse de la pensée 

la conscience d’être un instant entre deux infinis 


il n’est rien et pourtant 

il demande tout 


il s’élève 
dans le silence du monde 
et le monde s’y reflète un instant 
avant de s’effacer






































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