jeudi, décembre 19, 2024


craindre l’erreur et craindre la vérité est 
une seule et même chose 

celui qui craint de se tromper est impuissant 
à découvrir 



c’est quand nous craignons de nous tromper que l’erreur qui est en nous se fait immuable comme un roc 

car dans notre peur nous nous accrochons à ce que nous avons décrété vrai un jour ou à ce qui depuis toujours nous a été présenté comme tel
 

quand nous sommes mus non par la peur de voir s’évanouir une illusoire sécurité mais par une soif de connaître alors l’erreur comme la souffrance ou la tristesse nous traverse sans se figer jamais et la trace de son passage est une connaissance renouvelée



RES.AG













le récit d’une aventure intérieure 
ne peut être fait que par celui qui la vit et par nul autre 

mais alors même que le récit ne serait destiné qu’à soi-même il est rare qu’il ne glisse dans l’ornière de la construction d’un mythe dont le narrateur serait le héros 

un tel mythe naît non de l’imagination créatrice d’un peuple et d’une culture mais de la vanité de celui qui n’ose assumer une humble réalité et qui se plaît à lui substituer une construction oeuvre de son esprit 

mais un récit vrai s’il s’en trouve d’une aventure telle qu’elle fut vécue vraiment est chose de prix 

et ceci non par un prestige qui à tort ou à raison entourerait le narrateur mais par le seul fait d’exister avec sa qualité de vérité

un tel témoignage est précieux qu’il vienne d’un homme de notoriété voire illustre ou d’un petit employé sans avenir et chargé de famille ou d’un criminel de droit commun














































 

les surfaces

en mathématiques 


une surface est 
un objet qui de près ressemble à 
un plan 

de la même manière 
que la terre semble plate à notre échelle




le jour
brûle
peu à peu
sur le
paysage
aboli






























il faut penser aussi à celui qui oublie où va la route























mots aventureux ... une montagne ...le ravin


peu à peu

les poèmes
prennent corps
grâce à
l'accumulation
de détails
minutieux
et de gestes
précis



je bus de l'eau du ruisseau qui coulait tiède
dans le froid 
de la nuit






























les pierres parlent

les pierres rient

comme tous les poètes nous avons
le goût des pierres

















une pierre 

reçoit d’une cause extérieure qui la pousse une certaine quantité de mouvement par laquelle elle continuera nécessairement de se mouvoir après l’arrêt de l’impulsion externe 

cette permanence de la pierre dans son mouvement est une contrainte non pas parce qu’elle est nécessaire mais parce qu’elle doit être définie par l’impulsion des causes externes  

et ce qui est vrai de la pierre l’est aussi de tout objet singulier quelle qu’en soit la complexité et quel que soit le nombre de ses possibilités  

tout objet singulier en effet est nécessairement déterminé par quelque cause extérieure à exister et à agir selon une loi précise et déterminée


concevez maintenant 



























si vous le voulez bien que la pierre tandis qu’elle continue de se mouvoir sache et pense qu’elle fait tout l’effort possible pour continuer de se mouvoir 

cette pierre assurément  puisqu’elle n’est consciente que de son effort croira être libre et ne persévérer dans son mouvement que par la seule raison qu’elle le désire 

telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d’avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent 

un enfant croit librement appéter le lait  un jeune garçon irrité vouloir se venger et s’il est poltron vouloir fuir 

un ivrogne croit dire par un libre décret de son âme ce qu’ensuite revenu à la sobriété il aurait voulu taire


Spinoza 
dans la Lettre à Schuler








la liberté humaine est illusoire selon Spinoza car même si l’homme agit et croit agir de sa propre initiative il doit apprendre que le motif ultime de ses actions lui est étranger et réside en Dieu


cette citation de Spinoza révèle ce principe  

parce que l’homme appartient au règne de la Nature elle-même Dieu l’homme n’est pas un îlot de liberté dans un ordre de nécessité l’homme n’est donc pas un empire dans un empire














































pour 
Spinoza 


il n'y a pas de Bien ni de Mal 
seulement du bon et du mauvais 

le bon 
accroît notre 
conatus 

le mauvais 
le rétrécit

 

la raison humaine est cet outil de guidage qui doit nous permettre de choisir les éléments avec lesquels nous entrons en harmonie et qui nous rendent par là-même joyeux
































il explique 

que l'homme se croit libre car 
il ignore les causes qui le déterminent dans ses actions 
et ses désirs 

par contre 

l'homme peut s'efforcer 
en fonction de son désir d'être toujours 
plus indépendant de manière à moins subir 
les causes extérieures





























Millénaire de soleil 


Bêtes du champ

Embrassant la bête sur les deux oreilles  

O qui cueillera le géranium 

Avec des sourires devant la tête de cet âne 

Et l'attachera à son crâne  

Pour égaler la grâce de l'âne !




 
le crâne forme du soleil ne cache rien 
toute idée derrière la tête exposée à la nuit et au jour 






























L'O d'Objet 

simple
a la forme du soleil 
du cercle et de la sphère 
une géométrie née des rayons 
perpendiculaires 
va du jaune au vert
des photons à l'herbe 


Passant grands 

Qui marchent sur le vert 

Si légers qu'on ne les entend pas  

Si jamais vus 

Saule là-haut dans la brume de printemps

Brindille verte et tombante 

Vent éclair blanc 

Dans les branches au-dessous de nous 

Soleil 

Toutes amours s'érodant changeant

Dans les hautes herbes baiser

Ne nous découvriront pas