jeudi, juin 27, 2024






celui qui comprenait souriait

celui qui ne saisissait pas était triste





















la venue de l'esprit est souvent un peu voilé



























afin de s'élever

de ses propres cendres

un phénix

d'abord

doit

brûler



parabole des talents 

























certains chemins… 

sont des failles au sein desquelles le temps pourrait exister comme une pure surface sujette à la récapitulation et aux rimes aux morphologies étranges aux dédoublements étranges.
















je me retrouve à considérer 

l'existence 

comme si elle venait d'au-delà du tombeau 

d'un autre monde 

tout m'est étrange  

je suis pour ainsi dire 

hors de mon propre corps et de mon individualité  

je suis dépersonnalisé  détaché à la dérive

est-ce de la folie 

non 


la folie signifie l'impossibilité de retrouver son équilibre normal après que l'esprit ait ainsi fait l'école buissonnière parmi des formes d'être extraterrestres et suivi Dante dans des mondes invisibles… alors qu'il me semble que mes transformations mentales ne sont que des expériences philosophiques
















préparons nous à entendre l'espace crier 


un temps 

d’innocence précède la phrase physique 

réflexion éphémère


des souffles flottants

des notes d’espace entrent en résonance en absence 

de récepteurs en absence 

de toute attente   cache-cache 

des signes matière 

dans son enfance
















Martina Kramer  

atelier lumière où se joue une physique poétique 


en attente d’un glissement                                                                                                                 

éléments suspendus entre les forces contraires

états incertains


soudaine conscience

instant de présence














idée de traverse


seule une personne 

de compréhension réduite  

désire arranger les choses en séries complètes


c'est l'incomplétude qui est désirable


en tout

mauvaise est la régularité


dans les palais 

d'autrefois on laissait toujours un bâtiment inachevé 

obligatoirement























autour 

de son noyau une gravité construit

des mouvements cosmiques

des structures de vie


spirales ou méandres 

courbures ou branchements contre la contrainte 

d’espace résistance 

des éléments


cohésion 

de fines dentelles écume au seuil 

d’un sens














une archéologie de la mémoire 

Albany 

Christophe Lamiot Enos

Albany des pommes et des oranges Californie - II est la suite d´un premier recueil publié en 2000 entreprise poétique et narrative que l´auteur présente ainsi 





















 

pas une situation   rapportée qui n'ait été vécue, pas une évocation, développée ou non,   détaillée ou à l'oblique, qui ne colle le plus possible à l'expérience   événementielle : en faisant acte de remémoration (à partir des années   1997-1998), je me replace dans quelques-unes de mes circonstances   californiennes (celles des années 1988-1989) pour en examiner,   chronologiquement, la teneur (j'étais alors étudiant-enseignant à   l'université de Berkeley). 

Je raconte ce qui m'a le plus frappé. 

Je rapporte   ce que ma mémoire conserve à vif, images dominantes de ma quotidienneté. 

Je procède par écriture (convocation de mots, de phrases, de sonorités, de   rythmes) à une archéologie de l'amour que je porte à ces circonstances   californiennes. 

Je fais une sorte de compte rendu de ce que je crois leur devoir,   en termes de langage, en termes de chair et de pensée à la fois. 

Des pommes   et des oranges, un peu sans doute comme on dit "apples and oranges"   bien sûr, mais surtout comme on en mange, des pommes et des oranges.






IL FAIT NOIR, IL FAIT


Il fait noir, il fait

doux. Étire encore sur ta jambe

ta robe de soie,

que je cherche le long de ta jambe -

il fait noir, il fait


doux - ce motif, quelque chose vers

je ne sais trop quoi,

que je cherche, m´aidant du bout de

mes doigts, sur la soie.

Il fait noir, il fait roux. Par éclairs


de l´écran où passe

un film en noir et blanc, peut-être à

son bord, le tissu

dont la surface se froisse là

sous mes doigts s´amasse.


Serait doux, serait vert. Tu joues à,

espiègle, lisser

sur ta jambe avec tes doigts, cela

qui plisse, laissé

flottant, et qui remonte. Sur la


peau nue, à la fois

blanche et rousse et verte, de ta jambe -

il fait noir, il fait

doux - tremble la soie, peau de ta jambe

touchée sous mes doigts.















elle disait  

je ne crois pas aux fantômes
je joue pour faire de la fumée 
maintenant tout clignote
dans la circulation continue 
la pluie incessante
danser dans le déluge
contre les bruits mon bruit

elle disait  

le but de la vie c’est de vivre
tout d'un coup la joie est là 
il y a un frémissement 
le ciel est en train de changer
quelque chose dans le changement de saison
la lumière  vacille
un éclair  vibre dans le ciel
mon navire silence avance seul
un néant parfait
un soulagement total 































elle disait  

le silence est une forme de courtoisie 
tout si simple avec lui
c’était juste un rêve 
j'approche il est prêt
chaque jour vécu vit dans l’instant du jour présent
je souffre il fait le chant

tout ce que je vois dans la rue
c’est que je n’y suis pas
je m'y trempe je m'y masse et m'y noie

il sera bientôt l’heure de se replier 
sans penser à demain


je connais mon plancton
je l'entends
je sais qu'il est là maintenant
nourriture océanique d'apaisement 






























poulet rôti au citron 

ananas 

champignons

pommes de terre grenaille

saint-félicien coulant 

vin de Bourgueil 

glace au rhum et aux raisins avec des biscuits bretons



















France qui avance
France qui bouge
France qui s’adapte
France qui innove
France qui crie
France qui crée
France qui ne perd pas de temps
France qui mouve
France qui move
France qui rape
France qui rolle
France qui monte
France qui voies sur berges
France qui portes ouvertes



























France qui danse
France qui va 
France qui europe
France qui vient
France qui vole
France qui reluit
France qui plus vite que son ombre
France ensemble
France bien dans sa peau
France plus loin
France demain
France que nous voulons
France moderne