Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
vendredi, mai 24, 2024
Prose décisive et sommet d’étrangeté de l’œuvre de Louis Zukofsky Ferdinand est le portrait d’un déraciné permanent voyant l’histoire se dérouler sans lui, d’un individu qui souffre d’avoir quitté les êtres chers de son enfance et d’avoir ressenti ne jamais maîtriser son destin et ce, jusqu’à cette forme d’émancipation que constitue le départ pour l’étranger.
Temps crucial du récit et nerf le plus vif de l’intrigue, le voyage sera l’occasion de rencontres qui seront autant de mises à l’épreuve pour Ferdinand.
Ses divers tourments ne se résoudront que par cet axiome devant donner sens à sa vie à venir : « prendre soin des siens » — et cela au milieu des plus graves troubles historiques.
Cet atypique roman, mettant en jeu la trajectoire d’un sujet ballotté, peut se lire aussi comme le récit indéfiniment relancé d’un rêve éveillé.
un des critères formels de toute énonciation
est la référence à
la réalité
dans l’énonciation
la langue se trouve employée à l’expression
d’un certain rapport au monde
la condition
de cette énonciation est
la possibilité de co-référer identiquement
dans le consensus pragmatique qui fait de chaque locuteur
un co-locuteur
poésies
dans les creux
ces modulations subtiles
ces changements
ces inflexions
ces infimes qui tremblent par sympathie
ces troubles
ces hiatus
ces débordements
ces formes incertaines et éphémères
ces insaisissables
ces presque rien
ces rémanences
une musique
de la brume où
de l’eau s’écoule mais ne s’écoule pas
où s’en imprègne ce qui s’y trouve sans que se mouille
ni ne soit submergé
quoi que ce soit