vendredi, mai 24, 2024






Prose décisive et sommet d’étrangeté de l’œuvre de Louis Zukofsky   Ferdinand est le portrait d’un déraciné permanent voyant l’histoire se dérouler sans lui, d’un individu qui souffre d’avoir quitté les êtres chers de son enfance et d’avoir ressenti ne jamais maîtriser son destin et ce, jusqu’à cette forme d’émancipation que constitue le départ pour l’étranger. 

































Temps crucial du récit et nerf le plus vif de l’intrigue, le voyage sera l’occasion de rencontres qui seront autant de mises à l’épreuve pour Ferdinand. 

Ses divers tourments ne se résoudront que par cet axiome devant donner sens à sa vie à venir : « prendre soin des siens » — et cela au milieu des plus graves troubles historiques. 

Cet atypique roman, mettant en jeu la trajectoire d’un sujet ballotté, peut se lire aussi comme le récit indéfiniment relancé d’un rêve éveillé.









































un animal 

se déroule tout seul derrière la porte 

nous sommes à 

un examen

des pierres vont dans 

un champ 

 

un matin 

j’atteins tranquillement la rivière

 

beaucoup de clarté domine 























une vieille boite d’allumette  sert à cacher de menus trésors 



voici 

un ensemble 

de pas 

d’oiseaux 

dans la neige

















un des critères formels de toute énonciation 

est la référence à 

la réalité 


dans l’énonciation 

la langue se trouve employée à l’expression 

d’un certain rapport au monde


la condition 

de cette énonciation est  

la possibilité de co-référer identiquement 

dans le consensus pragmatique qui fait de chaque locuteur 

un co-locuteur 


















poésies

dans les creux 


ces modulations subtiles 

ces changements

ces inflexions

ces infimes qui tremblent par sympathie  

ces troubles 

ces hiatus

ces débordements 

ces formes incertaines et éphémères 

ces insaisissables 

ces  presque rien 

ces rémanences 

















une musique 
de la brume où 
de l’eau s’écoule mais ne s’écoule pas 
où s’en imprègne ce qui s’y trouve sans que se mouille 
ni ne soit submergé 
quoi que ce soit