samedi, mai 11, 2024

 

sept mots

un code

une énigme 



le rien se tient dans une amande 






















l’obscurité et le vide informe pour commencer


puis 
cette pâle fleur 
de lotus 

la conscience humaine
flottant sur des eaux sans rivage 

puis 
quelques sourires radieux et 
des flots 
de larmes 

un peu 
d’amour et des luttes infinies 

des murmures 
issus du paradis et des railleries féroces émergeant 
d’un chaos 


































la poussière et les cendres  



une fois encore 
l’obscurité envahissante

comme si elle avait toujours été là cernant ainsi 
notre existence fabuleuse
réduite à 
une île






























elle est éclose

elle s’est épanouie

elle s’est fanée

elle s’est défaite


 


en vérité tout je vous assure peut absolument répondre à tout  c'est le grand kaléiodoscope des mots humains Étant donné la couleur et le ton d'un sujet dans l'esprit n'importe quel vocable peut toujours s'y adapter en un sens quelconque dans l'éternel à peu près de l'existence et des conversations humaines



















le silence 

des hommes est 

comme 

un sacrement 

dont la musique a besoin  pour élever la voix...

 


quelque part dans l’inachevé

une clarté se glisse à travers les lattes 

de bois 

d'un volet fermé


je suis le centre 

des choses et chacune me procure 

des sensations et 

des sentiments magnifiques ou mélancoliques

dont 

je jouis



j'ai
 
devant les yeux 
des visions splendides il fait 
doux 
dans ce lit... 

je m'endors





























dans le Rien  qui se tient là 


c’est 
un jour quelconque
je ne peux pas dire l’heure avec précision

je me trouve sur une sorte 
de terrasse taillée 
dans la roche et appuyé sur la simple balustrade

je regarde 
dans la 
profondeur 

il commence  à pleuvoir 
une pluie tendre et caressante 

le lac change ses couleurs 
le ciel est dans un émoi merveilleux  































je m’abrite sous le toit 
d’un petit pavillon qui se trouve sur le rocher 

toute la végétation est bientôt détrempée

quelques personnes se sont réfugiées 
sous le feuillage dense des marronniers comme sous 
d’amples parapluies 

cela a l’air si étrange que je ne peux pas me rappeler 
avoir jamais vu quelque chose 
de pareil 

pas une seule goutte de pluie 
ne pénètre la masse compacte des feuilles 

le lac est en partie bleu et en partie gris obscur 

dans l’air une agréable rumeur d’orage

et cette douceur partout 

je peux rester là des heures 
et me délecter de la vision du monde 
































le Roi

là se tient le Roi

il s’y tient ...



le principe 

général 

de relativité est fondateur 


étrange 
machine écrite à remonter et descendre 
le temps 
















un roman 
un journal de voyage 
un essai
une étude de mœurs 
un feuilleton populaire aux mille rebondissements
un guide bleu blanc et rouge
un manuel scolaire
une histoire de la littérature
une tragi-comédie
un pamphlet
la mise au jour des secrets de nos chambres à coucher, 
une superproduction en couleurs sur écran géant  

un nouveau genre littéraire

du rire
du mystère 
des énigmes 
de l’aventure
des larmes
du suspense et de la pensée

beaucoup de pensée... 



la tête 

de biche sur Arches 

deux dessins en pleine page au fusain.


















des signes qui sont le chant 

du 

divin 

dans la vie matérielle



la journée 
sera ponctuée 
de visions et événements étranges

probables signes prophétiques
me maintenant sous tension
comme sous 

une nuée menaçante...sur chiffon de la Bekaa






































les mots  coulent naturellement

comme les eaux vives 

d’une rivière