dans le Rien qui se tient là
c’est
un jour quelconque
je ne peux pas dire l’heure avec précision
je me trouve sur une sorte
de terrasse taillée
dans la roche et appuyé sur la simple balustrade
je regarde
dans la
profondeur
il commence à pleuvoir
une pluie tendre et caressante
le lac change ses couleurs
le ciel est dans un émoi merveilleux
je m’abrite sous le toit
d’un petit pavillon qui se trouve sur le rocher
toute la végétation est bientôt détrempée
quelques personnes se sont réfugiées
sous le feuillage dense des marronniers comme sous
d’amples parapluies
cela a l’air si étrange que je ne peux pas me rappeler
avoir jamais vu quelque chose
de pareil
pas une seule goutte de pluie
ne pénètre la masse compacte des feuilles
le lac est en partie bleu et en partie gris obscur
dans l’air une agréable rumeur d’orage
et cette douceur partout
je peux rester là des heures
et me délecter de la vision du monde
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