mardi, avril 23, 2024



LA POÉSIE CONCRÈTE MENT


LE VRAI MENT

L’ABSOLU MENT

LA LOGIQUE MENT

LE VISIBLE MENT
























LA TACTIQUE MENT

L’ESTHÉTHIQUE MENT

LA BROUILLE MENT

LA TECHNIQUE MENT

L’ACOUSTIQUE MENT

LE DIABLE MENT

LA MORALE MENT

L’INSENSIBLE MENT

LA CLASSE MENT

LA DEBATTE MENT

LE FANATIQUE MENT

LE PEUPLE MENT

LA DROITE MENT

LA GAUCHE MENT

L’ALTERNATIVE MENT

LE JUGE MENT

L’INJUSTE MENT

L’INFAILLIBLE MENT

LA FORCE MENT

LA DURE MENT

L’ÉGOISTE MENT

LE TOLERABLE MENT

LA VACHE MENT

LE SOMMAIRE MENT

L’IRONIQUE MENT

LE FIÈRE MENT

LE PASSABLE MENT

L’ADEQUATE MENT

LE FUTILE MENT

L’EXEMPLAIRE MENT

L’INEXACTE MENT

LE TYPIQUE MENT

LE CONTRAIRE MENT

L’IMPENSABLE MENT

LE RARE MENT

L’INFINI MENT

L’IMPECCABLE MENT

TOUT LE MONDE


PAS D’AUTRES QUESTIONS


















toute traduction

toute conduite à travers les langues aussi précise rigoureuse  fidèle  littérale  ... soit-elle est un leurre un répliquant comme dans Blade Runner le film de Ridley Scott un organisme dupliqué surtout pas un clone double parfaitement identique à l’original mais une nouvelle mise en scène de la pièce littéraire ailleurs avec une autre production une troupe d’acteurs différente un décor fondamentalement nouveau


*


et puis
un jour c’est 
un linge empêtré dans la glaise
le cadavre d’
une bête ouverte 
qui nous fait monter 
dans la bouche 
notre première poussées 
de mots





























poésie

le rêve 
d’une langue qui bougerait si vite
si constamment
qu’elle continuerait à parler mais sans figer 
la moindre 
découpe 

une langue infiniment labile 
en perpétuelle restructuration  

un rêve de langue 

peut-être 
au revers 
de ce que fait toute langue mais à même 
de nous rendre à la relance indéfinie 
du partage 
du monde

ce rêve il faut le perpétuer
































il n'y a pas 

de dieux 
dans l'univers pas 
de nations pas 
d'argent pas 
de droits 
de l'homme ni lois ni justice hors 
de l'imagination commune 
des êtres humains




celui qui a une raison de vivre disait Nietzsche peut endurer n'importe quelle épreuve ou presque une vie qui a du sens peut être extrêmement satisfaisante même en pleine épreuve alors qu'une vie dénuée de sens est un supplice si confortable soit-elle






























il n'existe rien qui ressemble à 
des droits en biologie juste 
des organes 
des facultés et 
des traits caractéristiques 



si 
les oiseaux volent 
ce n'est pas qu'ils aient le 
droit 
de voler mais parce qu'ils ont 
des ailes





























la Révolution scientifique

La révolution scientifique, qui a commencé au XVI siècle est une révolution de l'ignorance C'est l'aveu de l'ignorance qui a rendu les explorateurs européens du XVI siècle et les scientifiques du XIX siècle avides de nouvelles découvertes.


Le dernier chapitre effectue aussi la démonstration que le progrès de l'humanité n'a pas eu d'impact sur le bonheur individuel Rien ne permet de penser que les êtres humains de l'époque moderne sont plus heureux que les chasseurs-cueilleurs de l'époque pré-cognitive


Le livre évoque ensuite l'avenir de l'humanité Un avenir où Homo sapiens va évoluer non pas par sélection naturelle mais à la suite d'un dessein intelligent orchestré par la recherche scientifique Trois pistes d'évolution de Homo sapiens sont présentées 
















le génie biologique qui peut créer par la manipulation génétique de nouveaux individus pour les adapter à de nouvelles conditions sociales Ces nouveaux hommes n'appartiendraient plus nécessairement à l'espèce Homo sapiens 

le génie cyborg qui peut compléter les êtres humains par des appareils bioniques 

la vie non organique  les programmes informatiques peuvent devenir des formes intelligentes avec conscience et mémoire ayant le potentiel pour supplanter Homo sapiens

Le livre se termine sur l'épilogue 

Un animal devenu dieu ? 

















pourquoi 

Angelus Silesius

m'avait épouvanté


quelque chose à voir

avec le retournement des stigmates


 


il faudrait imaginer 

qu’il ne neige rien en particulier 





















la poésie 

n’est pas une affaire de phrases mais 

d’écoute 



j’appelle 

phrases que j’ai lues 

des phrases que j’ai 

pris en pleine / m’ont sauté aux yeux 

reconnues comme lues


gainées 
dans leur forme autant que 
dans leurs signes


 soit comme immédiatement aimées


en les lisant 

au gré des rayons de ma bibliothèque 

au gré d’enchaînement d’idées 

d’envies 

de programmations plus ou moins tenues

découvertes

plus ou moins voulues


 
















de la langue


il n’y a pas d’autre langue que la langue

Tarkos


je n'ai qu'une langue ce n'est pas la mienne

Derrida


la dette au déjà dit augmente avec chaque nouveau point final

Hocquard


la personne qui parle n’a jamais le dernier mot

Valéry




















 


l’erreur est là

Chopin




 LITS ET RATURES


 

ACHETER UN DICTIONNAIRE

BARRER LES MOTS À BARRER

SIGNER REVU ET CORRIGÉ

DUCHAMP




ADDICTIONNAIRE

BÉNÉDITIONNAIRE

ÉDICTIONNAIRE

INTERDICTIONNAIRE

JURIDICTIONNAIRE

BLAMEDICTIONNAIRE

MALEDICTIONNAIRE

FLEAUDICTIONNAIRE

TRIBULADICTIONNAIRE

CALAMITEDICTIONNAIRE

PREDICTIONNAIRE

CONTRADICTIONNAIRE

BLASPHEMEDICTIONNAIRE


CONTINUEZ


















le problème 

c’est quand tu tiens à dire 

que tu écris des poèmes en tant que poète

et que ton poète a 


une sensibilité mal rempotée












la technique du rempotage 

en horticulture 

consiste à changer de pot pour que la plante prenne 

d’autres aises



vous prenez un raisonnement de philosophie politique en prose théorique vous le taillez pour accentuer la lenteur du raisonnemen, jusqu’à trouver le nom d’un oiseau symbole inattendu de la crise écologique : Mauviette 



le linge entre

tire en nous 


cherche la plaie où loger et croître 


 

un indice  

il faut écouter 

sentir 

lire-écrire à travers les poètes sonores 



cœur sein

œil testicule

ovaire les restes


tu reviens.

n’oublie pas


l’herbe où il pleut













l’univers est truqué

le temps est réversible

qui peut dire si les schizophrènes n’ont pas raison


je suis vivante et vous êtes morts

le libre arbitre est une illusion


ces fragments idiots du quotidien 

c’est le travail de 

Vannina






























elle utilise des citations issues de lieux variés 

qu'elle installe comme 

un plasticien installerait des objets 




















c’est 

son dispositif personnel particulier

c’est 

une grammaire qui lui est propre 




sommes-nous conscients 

des dispositifs discursifs qui nous déterminent 


utiliser 

des fragments d’histoires
de romans, 
de publicités 
de discours 
des résumés de séries 
des extraits divers  


faire 
des propositions fictionnelles
parmi celles que vous connaissez 


ces installations font surgir 

des possibilités 

d’articulations 

des choses de la vie

de la mémoire


le résultat est 

un questionnement

un agencement machinique

 

ces textes banals

ces fragments idiots elle les instrumentalise


ils composent tout ce que l’on veut

 

elle essaye 

dans la mesure du possible 

de se mettre froidement en condition

d’extériorité 

radicale

 

c’est par le montage qui devient 

une grammaire nouvelle 

une mise en place non utilitaire des énoncés 

qu'elle fait dériver 

ces messages


c’est la dérive qui fait surgir l’arrière-plan

 

l’installation objective 

dépayse 

déplace et produit 

de l’écart


elle donne peut-être 

une autre possibilité d’interprétation 


elle laisse le lecteur faire surgir à sa guise 

d’autres voies 

d’investigation


le lecteur peut recomposer et utiliser 

les objets-textes


l’important est de saisir 

comment on se déplace 

comment on utilise ces objets 

comment on produit 

de l’écart


un décalage 


c'est-à-dire 

une vue extérieure qui réinterroge et offre 

de multiples possibilités 

à la pensée


ceci 

pour sortir des cadres

pour 


une ouverture

une liberté


Vannina Maestri 

réinvente en permanence de l’imaginaire


 


il y a 

ceux qui s’en vont

il y a 

ceux qui restent

par exemple

même quand on se trompe on peut avoir raison



















rien 

n’est complet

ni mémoire ni géographie


elle voit l’espace avec la rapidité d’

une lampe

en une seconde le mouvement des

interrupteurs



des prises plutôt que des plans
de la durée plutôt que du temps

cabane
plage
forêt


































avec plusieurs mensonges
et plusieurs vérités
on peut arriver à 

un équilibre miraculeux



morceau de cette poésie

impartageable

arrosez la bien 

de vos larmes 




jusqu’au jour où l’on aperçoit droit devant 

une ligne d’ombre




elle croyait 

qu’écrire convoquait les choses dans l’ordre

chacune selon son rang 

son numéro d’appel
 

elle croyait qu’en séparant le noyau de son fruit 

elle éviterait toute atteinte 

et que seule la beauté 

entrerait dans ses mots   





archéologie de tous les déchiffrages

longtemps j'ai lu sans comprendre

ce que je lisais

 

une fascination épouvantable

ou 

une épouvantable attraction

mesurez la différence






je suis heureux que la terre

partout 

soit pareille et colle  






je n’ai pas d’imagination 
mais le réel en a 
pour moi

c’est pourquoi 
je l’aime


Raphoz in la saison des mousses 

Biophilia

































dans 
La Deuxième Vie
je lis 

il est difficile de percevoir la colossale innocence des habitants terrestres Ils n’ont rien à faire là ils ne sont que les produits de séries de malentendus entre les hommes et les femmes et quels que soient leurs délits même criminels 


un voile d’innocence 
les enveloppe de la naissance à la mort



Kafka 

écrit quelque part qu’il n’a cessé toute sa vie de se promener d’aller et revenir entre quelque chose qui serait une solitude totale et une vie en commun qu’il n’a jamais été repérable ni dans l’une ni dans l’autre qu’il a toujours vécu cette frontière entre la solitude et la vie en commun Cette frontière prend de toutes les manières la forme d’

une feuille de papier 





Pautrel 

dans un recueil d’hommage à 

Sollers 

lui a écrit 

le vrai corps est un texte



















la parole écrite 
se propage par scission 
sera chemin à travers l'obstacle 
l'incorporation nécessaire d'une pensée

la présence de tissu dans le paysage

prévient que des gens sont là

pas loin


une rencontre continuée


le mot est frais 

végétal 

sensuel 






















poésie  fondamentale 

sereine et bien enracinée


















langue  poussée dans 

ses retranchements 

ses limites 

sans devenir obscure ou illisible


un exemple  expérimental clair


23042024

montagne froide

printemps

j'attends

dans le silence l'amour surgira ou ne naîtra jamais

aspiré dans son passé

pas aisé de se désensorceler



je marche sous la neige

des visages passent ...


je te touche et et te nomme

repasse dans ma mémoire les jours de soleil




rochers

le chant 

le roi 


l’arbre longtemps bercé

astres longtemps liés à mon premier visage


singulier soleil de calme couronné




que dites-vous 

pourquoi


l'amour n'est-il pas aussi grand qu'il devrait l'être 



je suis 

un voyage 

dans la nuit de la parole


mangeur à ciel ouvert