jeudi, mars 28, 2024






ce voyageur ailé

comme il est gauche et veule 

lui

naguère si beau

qu’il est comique et laid 




















au

dessus 

des étangs au

dessus 

des vallées

des montagnes

des bois

des nuages

des mers  par

delà le soleil par

delà les éthers par

delà les confins 

des sphères étoilées 


élévation




à en croire Brueghel

c’était jour de printemps quand Icare sombra


un paysan labourait son champ


tous les figurants du grand cérémonial

de l’année étaient

fringants

effervescents 

près 

du bord de la mer affairée de son flot

suant sous le soleil

qui liquéfiait 

la cire des ailes


accessoirement survint au large

une éclaboussure assez imprécise


c’était

Icare dans les eaux s’abîmant



















un oiseau 

recule devant 

un soleil carré noir 


s’arrête à l’envers 

sur le fil métallique où se tait 

une pensée


la pensée recule à son tour devant l’oiseau

comme l’élastique d’

une fronde

qui lance des projectiles de silence


















ne te fais pas 

le réceptacle du renom

la résidence du calcul  


ne te comporte pas 

en préposé aux affaires

en maître de l’intelligence


fais plutôt par toi-même 

l’expérience du 

non-limité 


évolue 

là où ne se fait 

encore aucun commencement




il 
est possible 
que 

Dieu soit tout-puissant dans sa faiblesse 


il 
est possible 
que 

le libre arbitre existe 

même si 
c’est une pensée 
qu’on ne peut pas formuler



l’autre nom

dialogues sur la religion naturelle



il n’y a rien 

de si avantageux dans l’univers 

qui ne devienne souvent pernicieux par excès 

ou par défaut



tire pleinement parti de ce que tu as reçu du Ciel 

sans chercher à te l’approprier  

contente-toi du vide 
















elles dominent la nomination

elles renferment les projets

elles facilitent les tâches

elles guident l’intelligence


si les fleurs n’étaient que belles sous nos yeux elles séduiraient encore  mais quelquefois ce parfum entraîne comme une heureuse condition de l’existence comme un appel subit un retour à la vie plus intime

soit que j’aie cherché ces émanations invisibles  soit surtout qu’elles s’offrent qu’elles surprennent je les reçois comme une expression forte mais précaire d’une pensée dont le monde matériel renferme et voile le secret


la couleur 
est 
une autre façon 
de rassembler 
le silence




























je pense au mot cosmos 

il a signifié d’abord pour les Grecs 
ordre 
convenance  
puis 
monde  


la source de la poésie
ce sont ces moments où dans un éclair 
quelquefois aussi par 
une lente imprégnation 
ces trois sens coïncident
































tête noire la croix 
cordon  grand croisse baulet 

bénédiction

un nuage solitaire s’éloigne dans 
une grande nonchalance

JK

gribouillages 

dans calepins perso et pages tapées à la sauvage  

pour le plaisir


esprit enchanté 

malléable à tout ouvert & à l’écoute

ne jamais se cuiter hors de chez soi  

essayer

être amoureux de sa propre vie

















ce qu’on ressent réellement 

trouvera forcément sa propre forme


l'enivrante monotonie 


l’esprit

résolument frappadingue


babel d'escaliers et d'arcades


se barrer  

le faire si possible à perdre souffle


par une nuit bleue et froide de décembre


écrire tout ce qu’on veut du fond 

sans fond de l’esprit


les visions indescriptibles de l’être individuel


le sommeil est plein de miracles


pas de temps à perdre pour la poésie 

mais ce qui est et voilà tout


le gouffre a toujours soif


chatouillis visionnaires vibrionnant dans la poitrine


trois mille six cents fois par heure

la seconde chuchote 

souviens-toi 


dans la transe telle qu’elle advient 

fixer son rêve sur un objet 

là 

devant soi


piège de cristal



éliminer toute inhibition littéraire

grammaticale et syntaxique


mon gosier parle toutes les langues 


quant au temps

se faire vieux fumeur de joint façon Proust


récit de la véridique histoire du monde 

en monologue

intérieur


le centre d’intérêt du bijou c’est l’œil au-dedans 

de l’œil


la lumière et la clé 


écrire en état de remembrance et 

d’étonnement pour soi


sous un plafond de brume ou dans un vaste éther 


travailler depuis l’œil du milieu

tout en nageant dans l’océan 

de la langue


la poitrine en avant et les poumons gonflés 



accepter de tout perdre à jamais


je sens vibrer en moi toutes les passions

la tempête et ses convulsions 


avoir foi en le saint contour de la vie

blanc et neigeux




lutte pour dessiner ce flux qui d’avance existe 

à l’état pur dans l’esprit


savamment constellé de rimes de cristal


ne pas penser aux mots quand on s’arrête 

si ce n’est pour mieux 

voir l’image


garder trace 

de chaque jour à la date inscrite au blason 

du matin


vous êtes un beau ciel d'automne clair et rose 


ni peur ni honte mais dignité 

vie 

expression & savoir acquis


ordre et beauté


écrire 

pour que le monde te lise et voie les images exactes 

que tu en donneras


calme et volupté


bookmovie livre-film 

film en mots

forme visuelle de l’Amérique


éloge de la Personnalité 

au cœur de la Sinistre inhumaine Solitude


dans une chaude lumière


composition sauvage 

indisciplinée 

sans filtre 

survenant de tout-en-bas 

plus c’est fou mieux c’est


soleils mouillés 

ciels brouillés 


génie  

voilà ce que tu es

tout le temps


tu ressembles parfois à ces beaux horizons 


scénariste-Réalisateur de films Terrestres 

Sponsorisés & Angélisés 

au Paradis






au moment où 

le soir approche dans le jardin d’hiver

laissant apparaître la lune


elle cueille 

une grappe de raisin noir

qui rafraîchit 

ses doigts