mardi, janvier 30, 2024

par un soir fait de rose et de bleu mystique


de l’eau bruit partout 

crève sur la montagne 

détrempe le sol 

serpente en rivières au lit de galets ronds

 

tout vit 

tout surgit 

dans la tiédeur parfumée 

des étés à peine nuancés de sécheresse



















la visée principale 

un éclair unique


faire trembler la linéarité de la lecture

l’amener à se déployer dans un espace de résonances inouïes


le volume de l’écriture 

une  entreprise de dépoissement 


une lutte 

contre la répétition

contre toute forme d’ossification 

du langage et de la pensée


écriture intersticielle

écriture espace

écriture faille 

écriture de continuité 

écriture de la découpe de l’attaque et du suspens 

écriture de l’éclaircie

écriture de l'embellie

écriture du changement

écriture de l’accalmie  de la percée et de la trouée



chacun 
porte en soi la tourbe modelant son esprit 
comme sa chair 



l’auteur émet alors l’hypothèse que son langage son écriture même suintent de l’obscurité primitive laquelle patiente dans un berceau de fange d’indigence sociale et de fougères arborescentes dont il lui faut tant bien que mal assumer la grammaire
















Comble d’un bleu vêt un ciel nu 

Paru 
Un ciel sans monde 
Jamais oiseau n’y fut 
Foudre n’en tombe 
Nuages lents ne s’y confondent
Un ciel me plaît 
Mais parce que mort y abonde 
Je m’y en vais comme l’intrus 
Et comme un mort j’y suis partout le bienvenu




























 









il faut lire  presque à haute voix  pour y croire

le lecteur y trouvera de l’hermétisme du réalisme du lyrisme de la bouffonnerie et de la gravité de la médiocrité et des grands sentiments un bariolage assurément mais lié dans un mouvement que le personnage-poète provoque d’une voix reconnaissable subtile et farouchement vivante