samedi, septembre 07, 2024

 Laura Fusco


Tous les astres déjà pouvait voir la Nuit/De l’autre pôle… 

traduction de l'italien par Danièle Robert


Cités, champs, langues bleues de mers bleues.























S’accroche à mille miroirs, déborde

Se cabre coagule se redissout

la course des ocres qui deviendront verts,

et le devoir s’en aller d’où s’attache le cœur,

et puis le souffle d’une autre lumière le défait aussi

et en arrive un autre et recommence le ciel,

écaille eau couleur feuille,

azurs nouveaux

impénétrables et impensables.

Se déplacent les renards

aux bords des forêts comme voix,

en fuite les paysages, lumières

que l’ombre des cils allonge, déforme, confond,

et sons de sel et de soleil.

La neige et le mal de mer

ont emporté des routes entières

et des kilomètres de vagues, de hêtres, de fenêtres.

Et c’est pareil le matin

quitté par quelqu’un que l’on n’aurait pas voulu

quitter,

Et qui se glisse alors dans les cheveux.

Et lorsqu’il le fait tout est là,

tout concorde,

c’est la maison

où elle est en train de se lever.

Elle dit :

Bien des fois j’ai pensé à…





D’où vers où ? (traduction D.R.)


Elle dit :

Très souvent j’ai pensé rester immobile.

Sans souffrir.

Sans désir.

Les yeux clos.

À l’écart du bien et du mal.

Du péril d’une question, ou d’une vague

ou de la soif.

Du poids sur le cœur

du doute d’avoir tort de partir.

De rester.

Intérieurement

elle ne comprend pas le vent,

parle trop de langues à la fois.

Aller et retour :

d’où vers où ?

Luzerne et luzerne.

Rien à faire pour vivre.

Tout à faire pour guérir.

Mais comment faire ?



*



elle dit 

très souvent j’ai pensé rester immobile


sans souffrir

sans désir

les yeux clos

à l’écart du bien et du mal




intérieurement

elle ne comprend pas le vent

parle trop de langues à la fois


aller et retour 

d’où vers où 
















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