samedi, mai 25, 2024




PHILIPPE SOLLERS

célébrer la vie de son vivant

malheur 
à celui ou à celle 
qui n’a pas célébré sa vie de son vivant 


écrit 
Philippe Sollers 
dès les premières lignes 
de son dernier roman intitulé la Deuxième Vie 
publié neuf mois après sa mort 












































cette formule est centrale

elle irrigue les 60 pages de la dernière  

liaison de raisonnement  

de l’auteur 
de
Désir 


il l’avait déjà tournée autrement comme 

une révolution radicale 

dans 

Graal  


la vraie vie 
consiste à vivre sa propre mort


en d’autres termes 

il ne s’agit rien moins que d’éprouver son 

corps glorieux 

de son vivant 

d’en mener l’expérience intérieure  

impassibilité clarté agilité et subtilité


contre les négativités 

la vivacité pour 

l’éternité


malheureux 
qui ne s’est pas aimé comme un mort  

est-il écrit dans 

Médium  

s’aimer comme un mort  

c’est le Graal 

de vie 


quiconque 
penserait que le combat spirituel 
n’en passe pas comme il est dit en sanskrit 
par la connaissance 
de 


la vue de la vue 

ou du 

souffle du souffle 

n’a pas  

pénétré l’absolu 


or

seule la pensée permet cette connaissance 

la pensée est un acte


c’est ici qu’intervient le Dieu nouveau  cher à Heidegger  lequel n’apparaît qu’à certains   ceux qui ont la connaissance par la pensée justement de 

l ’ouïe de l’ouïe 

ce nouveau Dieu  
choisit des croyants par révélation personnelle  

il procède par illuminations Rimbaud est là

il peut surgir 
d’un rayon de soleil ou d’un léger coup de vent 

surtout si vous êtes admis aux mystères bien réels par attention constante à des points précis il vous révèle votre Deuxième Vie

pendant la première 
des pans entiers de cette Deuxième Vie vous sont donnés tombent sous vos yeux décillés de ce côté du temps 

ainsi
soudainement et absolument  

le Ciel  
vous apparaît-il 

grand
indulgent et vaste  

pour cette opération médiumnique qui compte peu d’élus il vous faut avoir réfuté radicalement la croyance inculquée dès l’enfance 

comme quoi tout plaisir se paie 

un enfant éveillé vous dit Sollers ne connaît que  

l’instinct de gratuité 

contre toutes les évidences négatives en cours contre le nihilisme vous pourrez alors reprendre à votre compte la formule d’une  provocation inouïe  de la Juliette de Sade 

le passé 
m’encourage

le présent 
m’électrise

je crains peu 
l’avenir 

gageons qu’elle devienne d’un coup votre 
principe de délicatesse 

en somme
vous métaboliserez le poison 
































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