mardi, février 27, 2024



 

Marina Skalova

souffle court 

de vers brefs et incisifs 

















langue 

limite et lieu de réinvention

















comme à travers un miroir vacillant 

les poèmes en montrent 

l’instabilité.


un corps se heurte à d’autres corps 

le corps traverse des langues et des territoires

chaque langue est étrangère. 


une voix tente de lier


alors que l’air manque 

violence intime et fracas extérieur se font écho


les poèmes 

marquent la quête d’un territoire respirable


comme 

un souffle tenu 

un mince filet d’air sinuant entre les langues


*


ce que peut la littérature face à ce présent

pas grand chose sûrement


et cette chose

les vagues la recouvrent


les vagues coupent la parole 

elles privent du pouvoir de parler

elles coupent le lien entre la parole et la pensée 


quand 

les vagues affluent 

je ne sais plus ce que 

je suis 

je ne sais plus ce que

je pense 


les vagues 

c’est ça qu’elles sont c’est ça qu’elles font 

les vagues


*


Le migrant c’est celui qui est fluctuant c’est-à-dire changeant hésitant, indécis  Il varie, va d’un objet à l’autre et revient au premier s’il y est forcé  C’est celui qui est flottant, subit des fluctuations est en proie à des variations  Il est charrié par l’afflux des vagues elles-mêmes fluctuantes et qui risquent de le faire flotter dans l’eau  Marina Skalova Exploration du flux Seuil collection Fiction & cie Paris 2018
















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