samedi, octobre 28, 2023


il m’arrive parfois 
de penser que je ne suis pas 
un homme 

que 
je suis le rayon 
de soleil qui éclaire cette barrière ce coin 
de sol 

il m’arrive parfois 
de penser 

que je suis les saisons le mois 
de janvier le mois 
de mai le mois 
de novembre  

que je fais partie 
de la boue, 
du brouillard et 
de l’aube


*




quand je dis je suis je ne veux pas dire que je suis une entité séparée dont le corps serait le noyau je veux dire que je suis la totalité de l'existence l'océan de la conscience l'univers entier de ce qui est et de ce qui connaît je n'ai rien à désirer parce que je suis à jamais complet


































méditez 

uniquement sur le fait 

que vous avez connaissance d’être


votre conscience doit être réalisée 

cela vaut toute pénitence et effort


vous devez pratiquer cette méditation longtemps 

pour être stabilisé dans la conscience


rappelez-vous 

que vous n’avez pas de forme






















votre forme est toute manifestation et toute imprégnation 


on l’appelle Brahman 


une fois que ceci est stabilisé plus rien d’autre n’est à faire


alors Cela qui ne meurt jamais 

qui n’a aucune qualité et est sans illusion  sera libre


on l’appelle Parabrahman


on doit éprouver de la dévotion envers le Guru 


les bhajans et aarti chants dévotionnels sont des symboles 

de votre amour pour le Guru 


dans l’intention d’une stabilisation 

pratiquez la méditation 


vous acquerrez 

naturellement la connaissance de votre Soi 


un grand travail a été fait pour installer 

une connexion électrique et éclairer la pièce 


de la même manière 

ceux qui ont accompli la Vérité ont accompli beaucoup 

de pénitences dans les temps passés 


maintenant cela nous est accessible


si vous vous êtes imprégné 

de ce que vous avez entendu de ma part 

reste-il encore 

une question sans réponse 


le seul instrument 

pour la libération est votre propre conscience 


réalisez-le et offrez-la à Brahman 


aussi longtemps que vous serez enchevêtré 

dans toutes sortes d’autres mémoires 

vous ne pourrez pas progresser 


soyez continuellement présent 

à ce que vous êtes 

et non pas à ce que vous savez 


ne plongez pas 

dans l’argent la santé la gloire les êtres aimés etc.


tenez-vous à votre Soi 


le centre 

de toutes choses 

dans le monde est votre conscience


malgré le fait qu’Il le Soi suprême ait des millions de noms 

il n’est teinté d’aucun nom 


et sans 

Lui 

donner de nom

vous ne pouvez pas 

Le chercher


vous vous identifiez au nom qui vous a été donné 

et c’est pour cela que vous devez 

supporter des outrages


si vous lâchez la fierté de ce nom 

vous ne souffrirez plus 

de ceux-ci


la libération signifie qu’il n’y a plus le sentiment d’existence

la vérité ultime c’est que je ne suis ni le nom ni la forme

la conscience est la même qu’elle soit un insecte ou la plus grande déité

quand la conscience est satisfaite à travers vous Brahman est satisfait à travers vous 

l’ensemble du savoir mondain n’est du reste d’aucune utilité


jusqu’à maintenant 

vous avez fait appel à votre conscience pour mémoriser 

d’autres choses 

maintenant 

utilisez-la pour rappeler la conscience à elle-même


après avoir entendu tout cela

quelle sorte de sadhana allez-vous exécuter et comment 

 

quand la conscience est comprise

vous voyez qu’elle est le support de tout ce qui est


le bien et le mal seront aussi connus


la conscience est la source de tout ce qui est

 

sans elle il n’y a rien

 

elle est infinie et sans limite


quand vous êtes comblé par quelqu’un vous lui donneriez tout

 

si vous êtes comblé par le Soi qu’est-ce qui en résultera 

 

vous n’êtes plus un individu avec un mental et un intellect

 

vous êtes la totalité

 

maya s’est manifestée en tant qu’énergie et existence


elle vous intimide et vous menace

 

et pourtant 

elle ne repose pas sur un iota de vérité


pour atteindre une telle connaissance 

vous devez pratiquer 

la dévotion


l’univers infini existe par la conscience



Nisargadatta Maharaj


samedi 19 août 1978

















pour parler 

de façon prosaïque et pratique 
nous pouvons commencer par emprunter
 
des livres 
dans les bibliothèques 
publiques 





























par lire comme des omnivores simultanément des poèmes des pièces des romans des livres d’histoire des biographies l’ancien et le nouveau 

nous devons goûter avant de choisir

il n’est pas bon d’être un consommateur discret  

chacun de nous a une forme d’appétit et doit trouver sa nourriture propre

n’évitons pas les rois parce que nous sommes des gens du commun

c’est un crime funeste aux yeux d’Eschyle de Shakespeare de Virgile et de Dante qui s’ils pouvaient parler  et après tout ils le peuvent  diraient  

 ne me laissez pas à ces gens en perruque et en robe

lisez-moi 

lisez-moi pour vous-mêmes

peu leur importe que nous mettions l’accent au mauvais endroit ou que nous soyons forcés de lire devant un berceau

bien sûr 

ne sommes-nous pas des gens du commun des outsiders ?  

nous piétinerons de nombreuses fleurs et abîmerons bien des pelouses anciennes

mais gardons à l’esprit le conseil qu’un éminent Victorien  qui était aussi un éminent marcheur donnait aux promeneurs 

quand 

vous voyez 

un panneau avec 

les intrus seront poursuivis

faites tout de suite intrusion


faisons tout de suite intrusion

la littérature n’est pas une propriété privée  

la littérature est une terre commune. 

elle n’est pas divisée en nations  

ici il n’y a pas de guerre
 

faisons 
intrusion librement et sans peur

trouvons 
notre chemin 



ce combat 

n’est jamais gagné 

mais 

comme l’espoir

il n’est jamais perdu



















la terre 
tantôt dure 
tantôt molle 
chaude en un lieu 
froide en un autre 
piquait
picotait
chatouillait les coussins moelleux 
de ses pattes

et quelle variété 
de parfums entrelacés en combinaisons subtiles 
venait agacer et faire trembler 
ses narines  





































odeurs fortes de terre  
odeurs sucrées des fleurs 
odeurs innommées des feuilles et des ronces  
odeurs aigres des routes traversées  
odeurs âcres à l'orée des champs de fèves 

soudain arrivait sous le vent 
une odeur 
plus aiguë
plus forte
plus déchirante qu'aucune autre 

une odeur 
qui lui labourait le cerveau soulevant 
un millier d'instincts 
mettant en branle 
un million de souvenirs 

une odeur de lièvre
une odeur de renard



et voici 

Flush
 
filant en 

un éclair comme 
un poisson rapide vers 
une eau toujours plus profonde



























 


j’ai voulu 


dilater la nuit et y faire entrer sans cesse 

de plus en plus 

de rêves


que votre 

dernier regard 

soit pour tout ce qui est beau


elle va lire Proust ...























ce qu’il y a 

d’extraordinaire chez elle c’est ce mélange 

d’extrême sensibilité et 

d’extrême ténacité… 


elle est résistante comme 

une corde 

de violon et évanescente comme 

le scintillement 

d’une aile 

de papillon


les livres s'influencent pour ainsi 

dire réciproquement

 

se trouver en tête à tête 

avec la poésie et la philosophie rendra 

la fiction meilleure




elle aime 

boire 

du champagne et 

devenir follement exaltée

 

elle aime 

partir en voiture  

dans la chaleur 

d'un vendredi soir et manger 

du jambon


être assise sur sa terrasse et fumer 

un cigare avec 

un hibou 
















par valeur


il n’est pas question  

de ces qualités

que l’on prête à 

un objet ou une personne


il est gentil  ce marteau est solide  ce cheval est rapide 


la question 

de la valeur n’a pas avancé 

d’un pouce par 

de tels jugements























la véritable enquête doit examiner si ces qualités

gentillesse solidité vitesse… 

ont une valeur


ainsi 

la valeur se situe sur un autre plan

supérieur à celui 

des qualités

un plan  meta qualitatif