mercredi, septembre 13, 2023

l'espace

est

une donnée matinale


le froid 

empreint ses contours


le témoin 

donne 

le thème



l'intelligence 

est la condition première ... 





















il faut penser 

pour avoir quelque chose à dire


toutefois

avant de penser 

il faut vivre 


et vivre...

c'est être sensible à 

des émotions....


toute définition est une limite


les objets

affluent sur la table à marée basse




elle définit l'esprit
 
sous l'angle psychologique 

comme l'aspect dynamique de l'inconscient
 

elle peut considérer 

l’inconscient 

comme 

une eau calme 

un lac passif




les choses qu’on oublie tombent dans ce lac  

si on s'en souvient

on les pêche 

mais lui-même ne bouge pas


l'inconscient a cet aspect 

de matrice

d'utérus, 

mais il a aussi celui 

de contenir le dynamisme et le mouvement, 

il agit de lui-même par exemple

il compose des rêves




elle pourrait dire que composer 

des rêves pendant qu’on 

dort est  un aspect 

de l’esprit 



un maître esprit ou esprit compose une série d'images des plus ingénieuses qui si l'on peut les déchiffrer semblent transmettre un message très intelligent. 


c'est une manifestation dynamique de l'inconscient où l'inconscient fait énergiquement quelque chose par lui-même il bouge et crée par lui-même



elle écrivait 

­désormais 

dans un cercle


elle ne savait 

de qui ou 

d’où ce cercle émanait






















la sagesse ne 
dépend 
pas
 
de l'esprit et 
de la mémoire mais 

de la maturité 
de la pureté et 
de la perfection 
de la personnalité individuelle 



































par conséquent les idées ne sont pas transmises 
par l’esprit mais surtout 
par l’intuition ou l’inspiration 

le degré 
de sagesse est 
donc 
déterminé par l’état 
de 
développement 
de l’individu


initiation à l'Hermétique




















chez 

MN 

tout est masque   

MN 

ne croyait pas à l'unité 

du soi et n'en faisait pas l'expérience 


des relations subtiles de pouvoir et d'évaluation entre différents  moi  qui dissimulent mais expriment aussi d'autres sortes de forces  forces de vie forces de pensée  telle est la conception de MN sa manière de vivre. …


sa folie était son 

dernier 

masque



















 

il avait écrit 


et parfois 

la folie elle-même est le masque 

qui cache 

un savoir fatal et trop sûr


en fait 

ce n’est pas le cas 

il s’agit plutôt du moment où les masques ne bougeant plus et ne communiquant plus se fondent dans une rigidité mortelle 


parmi les moments les plus forts 

de la philosophie 

de MN figurent les pages où il parle 

de la nécessité d'être masqué 

de la vertu et 

de la positivité 

des masques 

de leur importance ultime


pure Immanence    essais sur une vie


chaque personne 
peut être considérée sous 

deux points 
de vue opposés 


de l'un

ils sont 

un individu commençant et finissant 

dans le temps éphémère et transitoire

le rêve d'une ombre 

en plus d'être affligé 

de douleurs et de manquements 


 de l’autre 






















ils sont l’être primaire indestructible 

qui s’objective 

dans toute chose existante et comme tel peut dire 

comme la statue d’Isis à Sais  


je suis tout ce qui était et est et sera


bien entendu, 

un tel être pourrait faire quelque chose 

de mieux que de se manifester 

dans un monde comme celui-ci


car c'est le monde 

de la finitude

de la souffrance et 

de la mort

 

ce qui est dedans et ce qui en sort 

doit finir et mourir


mais ce qui n'en est pas sorti et n'en sortira pas 

le transperce

tout-puissant comme 

un éclair 

qui frappe vers le haut et ne connaît alors 

ni le temps 

ni la mort.  .... 


sur la souffrance du monde






















le voyageur 

est encore ce qui importe le plus 

dans 

un voyage  


les pays 

qu'il traverse ne sont que ce qu'il est 


ils varient 

avec ceux qui les parcourent






***





il est possible que le livre soit le 

dernier refuge 

de l'homme libre


si l'homme tourne 

décidément à l'automate 

s'il lui arrive 

de ne plus penser que selon les images toutes faites 

d'un écran 

ce termite finira par ne plus lire


toutes sortes 

de machines y suppléeront  


il se laissera manier l'esprit par un système 

de visions parlantes 


la couleur

le rythme

le relief

mille moyens 

de remplacer l'effort et l'attention morte 

de combler le vide ou la paresse 

de la recherche et 

de l'imagination particulières 

 

tout y sera 

moins l'esprit





























le poète
en exil marche seul sur 

une plage 
sous le vent 

la mer est basse
le ciel vide 

l'épreuve a le grain 
du sable et 
devant l'infini
le sujet n'est qu'


une ombre floue 
foulant son ombre portée































 



sans la légende
y verrait-on autre chose qu'un personnage anonyme perdu 
dans l'immensité 
du paysage minéral  

une image 
platement artiste banale 
de la solitude humaine et non le portrait 
d'un génie


*

dans cette plaie    qui ne guérit pas

d'autres flux s'engouffrent    la vie   se mêle à 

la douleur    l'un temps indicible   murmure 

de nouveaux mots     le mal connu   féconde l'insu

d'une question ouverte






























le soleil 
est nouveau tous les jours 


écrit 
Héraclite 

et 
comme lui répondant 
Wittgenstein assène  
que 


le soleil se lèvera 
demain 
est

une hypothèse

































le soleil n’est pas encore là 

mais


il va venir 

il viendra


beauté




soleil voix lumière écho des lumières soleil cœur lumière rouleau des lumières moi dessous dessous maintenant toujours plus dessous par-dessous toujours plus dérobé plus caché de plus en plus replié discret sans cesse en train d’écouter de s’en aller de couler de tourner monter s’imprimer voler soleil cœur point de cœur passant par le cœur…   Sollers


je jouis de citer 




allumer ses clairs 

regarder 

attentivement  regarder avec attention




j'aime que ciel ait 

deux pluriels 


ciels  

ciels bas et blancs ciels venteux 

ciels gris


vastes ciels bleus fuyant au-dessus 

de la terre et courbant les blés sous l'ombre portée 

des nuages


ciels d'orage déchirés 

d'éclairs


grands ciels clairs 

des soirs d'été  

entre 

la mer et l'infini 


ténèbres roses 

de l'aube sur le Mont-Rose 


brumes légères 

du crépuscule 

spacieuse immensité silencieuse 

où le regard se perd 




cieux --- 

ces plafonds baroques 

où 

des dieux 

dansent autour 

de grand lustre 


ou à l'inverse 

ce lieu vide et sans âme

cet espace où seule se meut la pensée


je veux croire au bonheur 


je veux m'efforcer 

de toujours voir ce qu' il y a 

de cieux 

dans les ciels 

de ciels dans les cieux



je veux 

lever les yeux sur ce ciel-ci 

qui change 
















son érudition était grande 
mais 


il 
n'était 
pas 

un spécialiste 

 

son travail portait sur 
des textes et leur interprétation  
mais 

il 
n'était 
pas 

un philologue




































  



il était 

très attiré  non par la religion  
mais 

par la théologie et le modèle théologique 
d'interprétation par lequel le texte lui-même est sacré  
mais 

il 
n'était 
pas 

un théologien 

il ne s'intéressait pas particulièrement 
à la bible  



il était un écrivain-né

mais 
sa plus grande ambition était 
de produire 
une œuvre consistant entièrement en citations 
 



il fut le premier allemand à traduire 
Proust  
mais 

il 
n'était 
pas 

un traducteur 




il recensa des livres  
mais 

il 
n'était
pas

un critique littéraire  





sans être 
poète ni philosophe 
il pensait poétiquement 






























haïku 

d’

une aube déconcertante

peut-être mienne 

peut-être 

la voix traînante

ou 

les mini-bruits 

d’autres univers


nous ne lisons pas pour augmenter nos expériences 

mais pour nous augmenter 

nous-mêmes




bienfaits inimaginables 

du sommeil   sommeil profond comme les couleurs 

de l’herbe 


tout obtiendra 

une immense abondance




chaque livre possède 
deux poids différents  
d'une part un poids physique et
d'autre part un poids subjectif qui se rapporte au contenu 
du livre voire à son importance 

combien 
de fois nous retrouvons-nous en quittant un lieu
devant ces 
décisions 
difficiles  


quels livres 
aimerions-nous ou pourrions-nous 
emporter 



j’ai grandi parmi

mille souffles 

d’ombre

mais 

je ne peux l’oublier



fleuve à l'aube

eau 


inféconde 

ténébreuse 

légère


inconsistante

inachevée


luciolée à mes pieds 

inquiète



il fait beau
 
quand on va assez loin en promenade 
dans la matinée ou 
dans l’après-midi 
on arrive à un endroit où pendant un moment 
on est malgré tout encore content 
de vivre


de distraites mini-rêveries 

éclosent

éclosent 

des réveils


haïku à l’aube 


aigrettes en vain poursuivies





mini-anémomètres mystiques

une très fine brise 


quelques fleurs révèlent

mon moi fragile