jeudi, septembre 07, 2023

TRÈS LENTE ÉVOLUTION 

en marge 
d'une situation dépressionnaire au large W 
du golfe 
de Gascogne
 
l'anticyclone
scandinave a commencé à se 
décaler vers l'E et culmine 
désormais vers 1030 hpa sur les Pays Baltes

il protège toujours les Alpes































 
toujours renforcé en altitude par le 
dôme 
de chaleur qui lui est associé ce 
dernier étant actuellement centré au-dessus 
de l'Allemagne
mais semblant
commencer enfin à se 
dégonfler  
isotherme 0°C en légère baisse ce matin vers 4900 m

processus très lent cependant et 
dont les effets ne 
devraient pas
devenir sensibles 
dans notre région avant 
dimanche ou lundi


**


















la météorologie est extrêmement importante 
dans l’œuvre 
de Sollers ainsi qu’il s’en est expliqué 
dans La 
Divine Comédie 


le temps qu’il fait me paraît une nécessité d’observation pour l’écrivain d’autant plus que chaque jour étant différent de tous les autres on s’installe dans un lieu du temps qui est à chaque fois nouveau 

ce rapport au temps a probablement été engendré chez moi par 
une tradition marine ancestrale  

comme il le racontera dans un roman tardif qui s’intitule justement Le Nouveau  du nom de l’embarcation qu’avait possédée son grand-père. 
















techniques mixtes


1

intégrer
genres littéraires

2

parangonner
blocs textes blocs images

3

polyloguer
voix

4

enchâsser 
blocs de savoirs




























5

parasiter
poésie prose

6

coller 
textes trouvés

7

récupérer
objets trouvés

8
tresser
fond figure

9

mélanger

10

mixer
sampling

11

précipiter
bric et broc

12

démultiplier
multimédia








***


aligner par le pied sur une même ligne de base des caractères de corps différents en plaçant des interlignes et des blancs d'épaisseurs complémentaires 

les lettres ou les mots de caractères différents parangonnés entre eux doivent s'aligner exactement par le pied

les figures seront parangonnées naturellement sur un nombre de lignes exact



présenter comme modèle 

si on demande à l'auteur pourquoi il ne parangonne point en tête de son livre quelque belle théorie littéraire il sera forcé de répondre que M.  ne lui a pas expliqué le mécanisme de ses ombres chinoises


comparer établir un parallèle entre. 

si je ne craignais d'avoir l'air de parangonner    nos petits noms à de grands je dirais que la nôtre d'amitié c'est celle du Titien et de l'Arioste 

quand vous m'auriez parangonné aux autres hommes une invincible attirance vous forcerait à me sélecter entre tous 



























 

ton crâne est ouvert délicatement

petite stimulation électrique 

au cortex


tu sens 

qu'on te chatouille 

la main

500 millisecondes 

plus tard


selon

tes dires et l'horloge





















on te chatouille vraiment la main cette fois

curieux

tu déclares

une sensation consciente beaucoup plus vite

nettement moins 

de 

500 millisecondes


alors qu'il faut cette fois aux messages 

le temps 

de gagner le cortex



pour articuler 

Mississippi 

une seconde


pour articuler

une seule syllabe

200 millisecondes



dans 

un penalty 

la balle arrive sur le goal à 120 km/heure

soit

un tiers 

de seconde entre la frappe et le but



le cycle 

de base 

d'un neurone est à peu près 

de 

10 millisecondes


le cycle 

de base 

d'un ordinateur est 

de 

0,0001 millisecondes






on 
frappe 
sur 
un doigt 
avec 
un marteau

en 20 millisecondes les premiers messages arrivent au cerveau par les fibres rapides avec myéline mais il faut 500 millisecondes pour les fibres lentes sans myéline à l'origine 
de la douleur
























Sollers  Solaire 

et si c’était plus qu’
un jeu de mots

plus qu’
une coïncidence  

songeant 
à la disparition récente d’un écrivain qui prisait 
la joie et les lumières


citation jaune orangé

méditation jaune citron sur la-vie-la-mort-l’amour


portrait jaune rimbaldien 

d’un homme plus secret 
que ce que sa chatoyante image signale

































le 15 mai 2023 à 10h30 alors qu’une cérémonie religieuse était célébrée à Ars-en-Ré en l’église Saint-Étienne à la mémoire de l’écrivain il faisait plein soleil et que c’est dans l’après-midi seulement vers 15h00 qu’il se mit à pleuvoir 

dans une boucle qui vous appartient et qui compose votre solitude telle que vous vous la figurez vivant après la perte vous lirez alors les dernières lignes de 


Paradis II  

je fais un signe de croix en traversant les rosiers du jardin plante des pieds nus pas de bruit surtout léger souffle retenu en soi un signe de croix oui comme ça dans l’air noir couronnant le tout qui s’en va c’est le signe qui va rester suspendu là maintenant pétales ici pas de doute bouche ouverte soleil point cœur point de cœur crâné sous la croix et voilà tout se renverse d’un coup à nouveau le jour se lève enfin dans sa pointe océan poumons clé hautbois le bleu revient il revient le bleu pas croyable il est là buée dans le rouge en gris jaune en bas tubae vox suavi vox éclats petits mots mutants dans l’échelle et elle est là une fois encore dressée mon échelle bien légère et triste et bien ferme très joyeuse et vive et bien ferme veni sancte spiritus tempus perfectum tactus ciel et terre pleine de l’énergie en joie d’autrefois 




pas 
de point final y en a pas 

voyez-vous 
le visionnaire 
















fumer diminue votre fertilité 

j’ai dit tout de suite 


ce slogan me plaît 

et 

je vais allumer tout de suite 

une cigarette
 

après quoi

j’ai ouvert un cahier, 

et alors j’ai dit à celui qui filmait 

Voilà ma fertilité 

c’est une petite leçon de choses héraclitéenne


ici aussi les dieux sont présents



 

où 

les dieux se présentent-ils 


dans 

un temps 

infiniment condensé 

que vous atteignez à force 

de concentration 

en mouvement

































 


dès lors 

je me suis baigné 

dans le poème 

de la mer


site naturel protégé

les Vieux-Salins

espace nature
























j’ouvre la porte

m’engage 

sur le chemin qui passe à travers l’ancien marais


personne


un désert 

liquide et végétal 

livré à la lumière excessive


je marche sur le sol poussiéreux dévoré par les ultra-violets 

le chemin est ponctué de panneaux éducatifs 

il ne suffit pas d’être là 

il faut savoir avec qui l’on co-existe 

présentement 

je suis 

un élément de bio-diversité paradoxal en 

pantalon beige
T-shirt bleu
lunettes noires
pour


les poissons 
dont l’anguille et le loup


les reptiles et les amphibiens 
dont le lézard commun et la couleuvre de Montpellier 


les invertébrés 
dont les scarabées et les coccinelles


les mammifères 
dont les chauves-souris et le hérisson d’Europe


les oiseaux 
avec une centaine d’espèces migratrices ou hivernantes 
dont le héron cendré et le flamant rose 
oiseau-star des lieux


j’essuie 

la 
sueur qui perle 
sous 

mes lunettes


je sens 


je sens geler

mon cœur 

mes sens


le char vaporeux 
de la reine 
des ombres 
monte


















rien ne semble joué
 
d’avance 
dans Pauvre folle à l’image 
de l’imprévisible 
destin 
du puzzle autobiographique 


la lumière s’y reflète 

les couleurs se 

densifient 

mais aucune forme connue

ni aucun mot 

ni signe 

n’apparaissent en surface




















Pauvre folle 

est 

une simple traversée en train

de Paris jusqu’à Heidelberg
doublée 
d’une introspection complexe 

pour venir à bout de son énigme intime-et-politique Mélisse procède à une  autopsie  de sa conscience

installée à son siège elle sort l’un après l’autre 

des souvenirs 
de son crâne et les pose sur la tablette 
du train 
dans une description saisissante qui évoque 

les paroles gelées 
de Rabelais




les flocons 
sont grisâtres comme 
les cendres estivales qui saupoudrent 
les piscines pendant que les gens y nagent entourés
d’incendies


la poésie 
avait fait plier 
le réel 

























elle centre l’animal 

mais 


dédoublé inverse 

dessin

symétrique 






















parfait 

il se transfère

sur le fil 

de l’eau plastiquée


toute méthode spéculaire mise 

de côté  une mine graphique et 

du charbon frotté 

dessinent 


le grand calme longtemps attendu sur la rive


le lynx 

est 

droit





la poésie

trouve sa juste place 

dans ces étendues vastes et généreuses qui

du point 

de vue 

de l’humain 

d’ici

s’apparentent à 

un désert 



















on ne sait à quoi d'autres perçoivent l'invisible trace

un regard
un geste imperceptible

disent    ce pourrait être  et 
de le savoir    chacun vertige 
du possible


















le soleil dur donne tout toute la saison


une lumière aride

mine

son calme


le calme pèse

sur les yeux


le sommeil

de trop 

de lumière


on voit 

des fantômes les sordides et somnolents figuiers 

de barbarie


même pas attentifs

à leurs pauvres fleurs



les couleurs scintillantes

les joies atténuées

nos affaires étalées

sont pour les trains bruyants

qui arrivent 

de loin


regardent anxieux

et repartent



devinant quelque alchimie

un hasard malicieux

rapproche 

nos fêlures


effleurement 

où surgit

le sens qui nous lie

dans notre étrangeté



décalque pur au regard fixe ne voit rien qu’un cône infini 

de lumière  ses pupilles rétractées  y répondent 

deux billes

















dans

une anse imaginée légères rives

en retrait 

de Loon Lake

un lynx


laugier chambre distante nous

Lynx sur les rives de Loon lake près du lac Wanapitei
































George Shiras III 1er janvier 1859 - 24 mars 1942 était un représentant américain de l' État de Pennsylvanie et un photographe naturaliste pionnier de l'utilisation de la photographie nocturne au flash





il n’attend rien
la pensivité de son regard
l’immobilité encrée de la surface
l’immense fixité du fouillis arrière de la forêt
l’attestent
après qu’il a disparu d’un bond et d’un cri
un seul homme
une fois une seule
l’entendit