mercredi, juillet 26, 2023

il est allé loin 
dans l’idée  
dernier a paressé avec intensité

ne bémolisons pas trop 

c’est 

une belle finale 

un beau bouquet 

d’un ensemble 

de textes où les parcours et les trajets se 

diversifient quand on accepte 

de poursuivre ses randonnées 

















en barque 


et sous moi tout bougeait 


loin 

dans l’idée 
du terrain 
d’Éternité Limitée





une 

présence 

dissimulée  


l’œuvre 

se replie sur 

ses silences et nous permet ainsi 

de mieux respirer


la journée est venteuse

un jour 
de plus après une infinité 
de jours

les mystères habitent des puits sans fonds





un enfant pleut l’insomnie

elle est obstacle infini

alors je veux dire maintenant la pluie commence à tomber


c’est bien

mais encore une fois un jour est passé


l’autre est 

un homme à l’arrêt


chien inutile

si les habits sont en feu















l’existence 
de l’homme ressemble à 
un voyage en bateau  

il peut librement se 
décider à se 
déplacer 
de la poupe à la proue ou inversement mais il est parfaitement incapable 
de quitter ce navire secoué par les courants 
de l’océan 


Arnold Geulincx

né le 31 janvier 1624 à Anvers et mort 
de la peste en novembre 1669 à Leyde, âgé 
de 45 ans 
est 

un philosophe belge


sa 
devise 
était 

serio et candide 

sérieusement et avec candeur


Samuel Beckett 

l'a cité comme une de ses influences




tu ne crées pas ce dont tu ignores le processus 

de création





où maintenant  

quand maintenant  

qui maintenant 


sans me le demander 

dire je

 

sans le penser.  ...

ça va être moi 

ça va être le silence 

là où je suis 

je ne sais pas

je ne le saurai jamais 

dans le silence on ne sait pas

il faut continuer 

je vais continuer



*


comme le vaisseau qui souffre et 
de la poupe à la proue a besoin 
de chants pour évoluer sur les cartes mouvantes miroirs incertains ou 
des sables au relief 
de pierre 
de rosette
ainsi l’esprit jeune 
plein des vieillesses relatives
complète le Oui et le Non contre les zonages 
de la traversée 

contre le principe 
de Geulincx 

l’intensité refusante et inquiète voit 
du bateau ce qu’il n’est pas
la mer mal reposée la terre qui l’entoure entourée 
et océanise l’œil 
qui multiplie 
les canots et les périssoires 

le pont zoné est le Refusé Avançant 

le poème est l’idée 
de l’intense complément à côté 
des tempes grises chantées ou 
d’une intensité que parachève l’impossible accord avec les choses en l’état 
doucement ou rudement  le 
dégrossi relatif est 
devant 

le refus est affaire 
de phrases précises et exactes 
dans le bois 


la jeunesse caractérise 
une poésie 
du refus


 


iduna et braga

de la jeunesse






Iduna est la compagne du dieu de la poésie Braga et la préférée des dieux  c'est à elle qu'ils ont confié la tâche de garder la pomme de l'éternelle jeunesse

 

le rapport intime 

de la poésie et 

de la jeunesse 

voilà le thème 



















métaphysique vraie


donc 
puisque la Métaphysique est 
le Savoir premier ou plutôt qu’elle a le savoir premier 
pour seuil 

en effet c’est ce que nous entendons par Métaphysique   
nous ne nous attardons pas sur ce que d’autres y entendent

il est nécessaire 
de te considérer comme vide 
de tout savoir avant 
de faire ton premier pas 
dans la Métaphysique 

en effet 

comment vouloir parvenir 
au savoir premier si 
dès à présent tu crois être parvenu à savoir 
quelque chose 

























il est en effet on ne peut plus juste 
de penser que peut être faux ce que tu ignores
c’est-à-dire pour ta part 
 
et c’est suffisant


les grains 

de sable 

de la mer sont-ils en nombre 

pair ou impair 




















questions quodlibétiques 

c’est le terme technique en philosophie


si on préfère 

une traduction plus simple 

cela pourrait être  

questions ouvertes  

dans le sens où 

le terme désigne des questions dont celui

qui interroge choisit le thème et les termes






















est-il pour l’homme 

plus grand ennui 

que 

de vivre 



le feu 

que nous nous infligeons est plus cruel 

que

celui 

de Jupiter



un feu qui vient 

de la nature est plus doux qu’un

feu produit 

par l’art























des vers 
du poème 

les uns furent trouvés 
les autres faits






































les critiques disent 
des sottises qui parlent sur ce poème comme 
d’un tout et qui ne considèrent pas la position 
de l’auteur 

combiner
appareiller
 
les vers 
de ces 
deux espèces


le travail 
du poète est 

de faire 
disparaître cette inégalité originelle  

d’ailleurs  tout travail intellectuel consiste à mettre 
d’accord pour un but ce qu’on trouve et 
des conditions 
données 
d’autre part





je me rappelle ce brouillard bleu

que Tolstoï attribue aux 

montagnes 

de rêve


je me laisse
 
emporter
submerger
projeter

vers le ciel






je revois 

les étoiles    elles semblent suggérer 

le chemin  vertical 

la course olympiade

des corps sans douleur


elles promettent 

les rondeurs d’une vie  avec 

le blé ...






















chaque ligne 

touchée par la lumière est douée d'

une vie intense et dure


une ligne creuse très courte 

est surnommée 

ligne à voleur


*
























la colère 

de son regard

devant moi  le fracas 

de l’enfer

derrière 

quel oui 

quel lieu trouver 


temps file 

espoir fléchit vie bat 

de l’aile lasse 


mort suit vie 

de très près    leur écart se resserre 


foi court avec tous 

dresse 

un visage ardent 

passe


le reste rend tout léger repousse la terre


mais trouve encore 

du souffle pour prier 

chanter


lors qu’amour lève 

une ode 

devant 

demandant


la grâce et pour la grâce encore remerciant


content 

de ce que jour 

donne et nuit va 

donner


vie faiblit  

lorsqu’amour replie l’aile au-dessus


d’espoir las 

que nous 

sentons moins 

son pouls 

sensible


allons nous en dormir 

mon cher ami 

paisibles 


encore 

un peu 

douleur vieillesse ont 

disparu 


encore 

un peu la vie ressuscitée 

dissout


deuil

décadence et mort  et amour 

devient tout 


monna innominata 




qui 

nous dira le sens secret des choses

qui 

peut prévoir la courbe d'un mot une fois lancé


c'est

un ballon

qui 

plane au-dessus des cimes 

des arbres


tout effort vers la connaissance est vain




les vagues retombent 

avec 

un bruit régulier pareil au fracas sourd 

des sabots 

de chevaux courant sur 

une piste






















impossible de tout emporter 

impossible et inutile 

le choix est imposé par le sac à dos

par ses limites























 

exercice de style 

le plus de possibilités dans le moins d'espace 




concision

efficacité 

sobriété d'une vie ramenée à l'essentiel

temporairement 


juste ce qu'il faut

avec 

un peu d'inutile

quand même 

pour la beauté du geste 


au cas où

on ne sait jamais 

et si d'aventure


pourquoi pas 

si ça tient



Lionel André 

traversée du Grand-Paradis du Val de cogne au Monal

juillet 2023