mercredi, novembre 22, 2023


comment quelqu’un peut il 

devenir un penseur s’il ne passe pas au moins le tiers 

de sa journée 

sans passions

sans hommes et 

sans livres 

?


un peu 

de santé par ci par là 

c’est pour le malade le meilleur remède























trois bonnes choses 

la grandeur le calme et la lumière du soleil 

la grande trinité de la joie







le voyageur marche sans carte

chaque pas défait une certitude 
chaque halte laisse tomber 
un mot devenu 
trop lourd


il n’avance pas vers un but
mais vers une clarté mobile 
une lueur qui change à mesure qu’on s’en approche




son ombre ne le précède ni ne le suit 

elle respire avec lui

Parfois elle murmure

parfois elle se tait

parfois elle s’allonge jusqu’à devenir pensée


le voyageur sait que sans elle

il marcherait trop vite 

et se perdrait dans sa propre lumière

le monde n’est plus une réponse 

mais un passage


les idées traversent comme des paysages 

certaines nourrissent

d’autres fatiguent 

aucune ne retient


il ne s’attache pas 

il apprend à laisser passer

il marche dans le flux verbal

là où les mots ne fixent plus mais ouvrent


dire ce n’est plus nommer  c’est laisser couler

haque phrase est un pas

chaque silence un carrefour invisible

Parfois le voyageur s’arrête


non pour comprendre 

mais pour sentir le poids juste de ce qui est

alors l’ombre devient claire

et la clarté devient douce




il sait désormais 

que penser 

n’est pas posséder 

une vérité

mais demeurer 

assez léger pour qu’elle passe 

à travers soi

























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire