vendredi, décembre 16, 2022


sattva guna

être

l'existence en tant qu'

une des trois qualités de la manifestation


la canne à sucre est 

une plante

quand sa forme change

elle devient 

du sucre



















qu'est-ce qui 

se trouve au cœur de ce pur sucre

n'est-ce pas 

la douceur

?



















pareillement

il y a

de la douceur dans le corps


c'est notre sensation d'être sans forme mais avec 

une saveur


dans le processus de la recherche la conscience pure est 

dévoilée

conscience pure signifie

sattva guna


N30

























à quatre-vingt-quinze ans

elle sortait 

tous les matins pour apprivoiser la mort

elle rentrait 

deux heures plus tard dépitée et soupirait  


il n’y a rien à faire 

elle a encore peur de moi  


*


















lui aussi est parti 

oui

il est parti vivre sa vie 


c’est 

une épidémie 

!  

t’es où 

je ne sais pas très bien… 

quelque part entre l’Iliade et l’Odyssée  


désespoir avec modération


*



héroïne pure

en 

12 lettres 

blanche neige



ski de randonnée  l'art de la trace


jeu de mots


il 
n'y a pas plus obscur 
qu'

un blanc
















présage


gelée blanche sur la montagne 

nuit froide pour 

la campagne


voyelles


A noir 

un blanc 

I roux U safran 

O azur


la disparition






















haïku


la Voie lactée

le champ de patates

les hérons blancs 

!





















la forteresse 

pas 
de portrait en pied 
donc 
 
des images
plutôt 
 

et malgré 
le refus de raconter sa vie

ce qui n'a qu'
un médiocre intérêt 

la tentation 
de retrouver le fil 
celui de ses vingt premières année 
sans céder au romanesque qui pourrait donner 
de l'épaisseur 

non pas plus d'authenticité 
à son récit

on y entendra 





























la basse continue 
de l'échec 

le chuchot 
de l'innommable
 
plutôt que 
le chant 
d'

une enfance heureuse 




la Forteresse est une autobiographie 

qui creuse les profondeurs de l'être entre le granit et la boue le schiste et parfois un diamant l'eau qui ruisselle sur les parois et les pierres qui se détachent de ce labyrinthe saisissant où il cherche ses traces 

ce corps vivant et son histoire


*

il y a 

l’olivier 

son tronc maigre tatoué de cigales 

le cyprès

fermé de toutes parts 

le peuplier 

une rivière à la verticale


*


épitaphe  


je n’ai pas pu faire mieux… 


un bon roman

ou 

un bon ouvrage de philosophie

est 

un livre qui décrotte l’esprit 


je 
n’aurai connu 
qu’

une cause 

la mienne


c’est pourquoi 

je l’ai si mal défendue  


lassitudes





















viens et vois  

je parle 

de plus loin que mon nom

je parle

d’

une autre contrée

d’

un nouveau domaine 

la grâce indivise nous sera faveur du temps 


voici 

je suis 

présent au monde mais à distance




















viens et vois  

ingurgite ces rouleaux 

qui me sont doux 

comme la manne comme le miel 

 

les livres

sont plus vivants que les vivants 

ils deviennent leur propre destinée


les livres 

se lisent eux-mêmes dans la gloire 

du dieu révélé




viens et vois  

déjà mon nom parcourt la terre


il existe 

une ode à chaque couronne 

vie
mort

vie 
voix 

lumière  


le verbe est l’origine 
il dit la naissance des mondes
leur mouvement. 

ce souffle est ardent
il embrase les empires
l’épée à deux bouches 
le char qui trône 


je suis 

le fils de ces voix 

qui tournent en écho dans ma tête


je suis 

le fils des odes 

des strophes des versets 




















 

sa conscience 

peut seulement observer ce qui est 

changeant













ce qui est éternel 

ne peut pas être observé par la conscience

c'est pourquoi cela ne peut-être 

connu


le concept 

je suis 

comme ceci comme cela

est impermanent


celui qui connaît cela est éternel


concepts et désirs apparaissent 

avec le corps

et disparaissent aussi 

avec le corps


tout 

ce qui peut-être connu 

est 

un concept 


celui qui sait

qui il est

ne censurera jamais personne


la sensation d'être est l'esprit du monde

rappelez-vous cela constamment


mettez de côté 
ce que vous avez appris dans 
les livres 


N11






















elle se dit ...

je suis sans corps

tout est perçu dans ma propre lumière


ceci doit être solidement établi












vous dites

que vous ne pouvez pas voir votre propre lumière


comment pourriez-vous voir ce par quoi

tout est vu

?


pendant la méditation

soyez conscient

que le méditant est sans forme


quand vous allez dormir

gardez à l'esprit 

que vous n'êtes pas le corps


celui qui n'a pas 

de corps n'appartient pas à 

une caste 

n'a ni qualité ni défaut et n'appartient pas 

au temps


le ciel 

ne peut pas se tacher

et vous êtes plus pur que 

le ciel


N19


*




aux racines restrictives 

elle préfère 


les linéaments schisteux

les lignes de crête

l’entaille des rivières 

les vallées boisées ouvertes au vent 


elles sont 

en résonance naturelle 

avec 

le large et l’infini