dimanche, novembre 06, 2022


il y a 

une vitesse 

de marche à laquelle rien n’arrive

le principe même du déploiement 


je m’abandonne 

sans hâte et sans horaires

je peux entendre 

le reste du monde à la surface de ma peau


















c’est 

une question 

de respiration de quiétude

chaque respiration ici déjà soulève 

un souffle 

la réalité doit ouvrir ses fenêtres

à vrai dire

tout cela donne le vertige


*



l'homme intelligent 

aspirera avant tout à fuir toute douleur toute tracasserie et à trouver le repos et les loisirs  

il recherchera donc 

une vie tranquille 

modeste 

abritée autant que possible contre les importuns 


après avoir entretenu pendant quelque temps des relations avec ce que l'on appelle les hommes,il préférera une existence retirée et, si c'est un esprit tout à fait supérieur il choisira l'isolement

car plus un homme possède en lui-même moins il a besoin du monde extérieur et moins les autres peuvent lui être utiles

aussi la supériorité de l'intelligence conduit-elle à l'insociabilité

Ah ! si la qualité de la société pouvait être remplacée par la quantité cela vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde : mais hélas ! cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable




laissez tomber la certitude

l’inverse n’est pas l’incertitude

c’est l’ouverture 

la curiosité et la volonté d’embrasser le paradoxe

plutôt que de choisir 

les bons côtés

 

le défi ultime 

est de nous accepter exactement tels que nous sommes 

mais sans jamais cesser d’essayer 

d’apprendre et de grandir




















 

un livre plein 

de sens

de délicatesse

qui m'a beaucoup appris sur moi même et sur la nature humaine

aussi bien du plus profond de ses pensées 

que dans son âme



le noir est antérieur à la lumière






















 

avant la lumière

le monde et les choses étaient 

dans la plus totale 

obscurité


avec la lumière sont nées les couleurs


le noir leur est antérieur


antérieur 

aussi pour chacun de nous

avant de naître

avant d’avoir vu le jour


ces notions d’origine sont profondément enfouies en nous


est-ce 

pour ces raisons 

que le noir 

nous atteint si puissamment 


il y a 

trois cent vingt siècles 

dès les origines connues de la peinture et pendant des milliers d’années des hommes allaient sous terre dans le noir absolu des grottes pour peindre et peindre avec du noir 


couleur fondamentale

le noir est aussi 

une couleur d’origine de la peinture


*


des intuitions 

sans concepts sont aveugles

des concepts 

sans intuitions sont vides





















et les jours

ne sont pas assez remplis

et les nuits 

ne sont pas assez remplies


et la vie s’enfuit comme 

une musaraigne

sans froisser l’herbe…


nous voulons atteindre à la rigueur de la beauté



















mais comment retrouver la beauté 

quand c’est l’esprit 

qui l’emprisonne

sans qu’elle puisse lui 

échapper 


?




je cherche l’or du temps 


Tout porte à croire qu’il existe un certain point de l’esprit d’où la vie et la mort le réel et l’imaginaire le passé et le futur le communicable et l’incommunicable le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement


il y a en tout cas 

un moment 

où rien n’est plus comme avant

 

un grand mouvement de nuit vient d’allumer amoureusement la mer et le ciel 


mon hôtel sept étoiles 

est à la Grande Ourse et comme le Chinois sans fond 

je reste uni à la Mère 


qui osera dire 
que l’hôtel où il a séjourné 
neuf mois avant de naître était le meilleur
du monde 

?


cette  Mère  du Chinois c’est évidemment la Voie ténébreuse et impénétrable à laquelle il s’identifie le plus possible. 


elle reste vierge et elle ne meurt pas. 

ce n’est pas telle ou telle mère biologique bien qu’il puisse arriver qu’elle s’incarne fugitivement pour le plus grand bien de son embryon




Qu'aujourd'hui c'est à dire maintenant à cet instant ne soit plus coincé entre hier et demain entre la mort passée et la mort à venir : avec de l'imagination l'homme peut trouver sa voie que ça soit d'écrire un poème dada ou de labourer un morceau de terre  seule importe la victoire renouvelée de la vie sur la mort