dimanche, novembre 13, 2022


L’infini 

on le sait 
lorsqu’il se manifeste dans le fini
prend toujours le chemin 
le plus inattendu

créer la surprise surréaliste est son péché mignon 

il renverse les tables 
culbute les chaises scandalise les braves gens 
outrage l’élite

sûr ! 

c’est bien le but de sa façon d’agir 
sa nature impétueuse imprévisible commande

des devins du probable 
des adeptes du souhaitable 
des cramponnés de la normalitude 
il se moque 


































son mode d’action 
est coup de tonnerre par beau temps 
foudre par ciel clair 
retournement instantané définitif

les lambins 
les trop prudents
les ni-oui-ni-non l’agacent 
ne savent-ils donc pas que l’infini peut tout 


il cligne 
de l’œil et le monde s’évanouit

il frappe 
des mains et le monde réapparaît

de cette vérité simple le rémois René Daumal dans la solitude du poète indigent faisait sa vie le bois de son arche de Noé

c’était 

un coriace
un acharné
un halluciné 

de l’infini qui savait de quoi il parlait









À écouter l’enregistrement de son poème Dernières paroles du poète on entend sa voix onduler voltiger et mourir sur des rouleaux d’or à l’infini

le poète parle 
qui pourrait s’y opposer 

?

le lion se couche à ses pieds 

l’aigle le couronne

la balle du big-bang 
il la tient entre ses mains et la lance 
à l’Ange au Sourire de Reims qui l’attrape 
et tout en finesse la lui 
renvoie. 

l’imprévu seul prévaut


















 








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