mercredi, novembre 30, 2022


le 
livre 
n'est pas 

un medium 


il est 

immédiatement lui-même

avant tout

communication et commerce 

de soi avec soi-même


qui le lit vraiment entre dans ce commerce 

et ne fait rien d'autre





















c'est bien en quoi consiste sa différence avec le libelle ou avec le traité : ces derniers transmettent un message tandis que le livre se communique lui-même en personne s'il est permis de le dire ainsi

le livre dispose sa fin en soi 

et se comporte comme m'enveloppe d'

une intériorité... 

l'ouvert/fermé du livre 

s'avère comme la topologie d'

un dedans continûment retourné en son dehors 

tout livre est ruban de Mœbius

ainsi en lui-même fini et infini infiniment fini de toutes parts à chaque page ouvrant une nouvelle marge chaque marge devenant plus large plus capable de sens et de secret

















signe / chose 

phénomène perceptible ou observable qui indique la probabilité de l'existence ou de la vérité d' une chose qui la manifeste la démontre ou permet de la prévoir

signe 
évident 
perceptible 
visible

signe avant-coureur
prémonitoire
précurseur 


la bibliothèque du Fantôme 

livre 

un secret 

que nul ne veut ni voir ni savoir 




















il 
ne s’agit pas 
d’

une bibliothèque 


plutôt 

une installation de livres 

déposés 

dans la tombe d’

un vivant


un espace clos 

dont l’unique mobile serait d’être archive 

en devenir improbable 


un 

soleil sculpteur transforme 

la lumière 

en

 

une éphémère calligraphie


j'aime 

comme elle parvient à travers 

le charbon


si 

la philosophie-poésie

est restée 

si longtemps effort vain 

c’est qu’on l’a cherché sur le chemin des sciences 

au lieu de la chercher sur celui 

de l’art 



cratères

traître

capteur de traces


















mardi, novembre 29, 2022

une colorature

une virtuose 

qui pratique le chant d'opéra à grandes vocalises


la colorature 

a généralement des cordes de la longueur de celles d'

un soprano lyrique 


dans la colorature du matin

un œil magique 

joue des tours

sous la masse mouvante 

et moussue des nuages ...




















Gizzi 

boutons d'or et câble 

et maintenant 

le noir
























lundi, novembre 28, 2022


Siddharameshwar Maharaj


A quoi bon cuisiner 

quand l’estomac est plein 


puisque la vérité est évidente en soi 

nul besoin 

de pratiquer 

quoi que ce soit 






















celui 

qui pense à 

une méthode 

pour la comprendre 

ne fait que confirmer 

la présence du doute en lui 


que faire 

où aller 


il n’y a 

rien à faire 

et nulle part où aller


celui 

qui suit 

une méthode 

pour atteindre la réalisation 

suppose a priori qu’il est le corps et que maintenant 

il doit devenir Dieu


mais 

lorsqu’on est déjà roi

pourquoi vivre en mendiant 

?


tous les doutes 

doivent se consumer par la compréhension

que l’on est 

le Soi


























Rien 

n’est mieux assoupli que la langue 

des hommes

 

on y trouve propos changeants 

et variés


vaste est le champ des mots

dans l’un et l’autre 

sens






















tu dis telle parole

et tu pourras l’entendre à ton tour en réponse


Velimir Khlebnikov


***



Avant de publier par Philippe Beck


Qu'est-ce que publier 

dans 

un monde où tout se publie 

Arendt indique que le totalitarisme repose sur l'abolition de la différence de la sphère publique avec la sphère privée

Le règne de la publication universelle implique qu'un ordre d'expression ne soit plus réservé au domaine particulier ou intime non public et pré-public 

Il y a un domaine pré-public, parce que toute forme d'expression auprès des inconnus s'élabore premièrement dans la sphère de sa préparation 

Là quand jouent pourtant toutes sortes de déterminations subjectives non susceptibles d'être partagées apparaît l'ordre du brouillon

La vie particulière domestique notamment correspond au domaine du brouillon

Le brouillon est le résultat de la patience quant à ce qui opprime et humilie la subjectivité

Chacun de nos mouvements pré-publics auprès de ceux que nous fréquentons consent bon gré mal gré à une lenteur afin que le moi accède au non-moi 

La perfectibilité est la loi de l'attente

Le règne de la patience a tout pour irriter le régime de l'impatience expressive et c'est pourquoi il y a déjà tant de drames avant l'existence sociale et citoyenne la vie politique au sens strict 

Que l'existence politique des êtres soit à son tour affligée de fébrilités dramatiques vient d'un défaut de consentement à la patience particulière

Et celle-ci subit déjà fortement la tendance à sortir de soi, à ne pas se confiner tant les consolidations subjectives sont malheureuses si elles ne se réalisent pas à la faveur d'un travail sur les compromissions qui blessent les pensées et les sentiments

Le mépris pour le temps du brouillon lequel exige une série d’illusions préparatoires compte parmi les explications de la tragi-comédie socio-politique 

Il s'agit donc de préciser le moment où le travail d'élaboration mérite de s'arrêter et autorise une intervention susceptible d'augmenter le commun

Avant qu'une telle autorisation se formule au-dedans et au-dehors bien des contrariétés ou des révélations d'imperfection sont dignes d’intérêt et peuvent contribuer à insuffler une vitalité nouvelle à l'exprimant responsable

Car chaque citoyen n'est qu'un exprimant capable de patience dans le monde impatient 

Il connaît ce paradoxe de la vie privée selon lequel la plus grande impatience risque d'affecter la nécessité d'être lent

L'ambition comprend par conséquent 


un art 

de se hâter lentement 

le monde nerveux 

en effet

ne cesse pas 

d'attendre chacun en l'éduquant

























le monde n’est pas 

une fabrique 


les animaux ne sont pas des produits 

à l’usage de nos besoins

















les animaux 

sont principalement et essentiellement 

la même chose que nous


la pitié envers les bêtes 

est si étroitement unie à la bonté du caractère

que l’on peut affirmer de confiance 

que celui qui est cruel envers les bêtes ne peut être 

un homme bon


chaque animal  

ne possède manifestement son intellect 

qu’en vue de trouver et d’obtenir sa nourriture

et c’est d’après cela que celle-ci lui est mesurée


les hommes

sont les démons terrestres

et les animaux 

les âmes torturées par ceux-ci




















Elisabeth de Fontenay 

retrace dans ce livre le cheminement de la pensée occidentale relative à l'animalité, à travers les travaux des philosophes antiques jusqu'à ceux des penseurs de notre temps. 

La question de l'animalité s'est posée de tous temps et elle sous tend aussi et surtout celle de la définition du " propre de l'homme ". 

Les tentatives de définir les frontières entre l'humanité et l'animalité ont été contradictoires tout au long de l'histoire de la pensée. 





























Les stoïciens et Cicéron pensent qu'un animal est une machine, cette position est renforcée par Descartes, puis par Kant qui voit en eux de simples pommes de terre. 

D'autres penseurs dans la lignée de Platon établissent des similitudes ontologiques entre l'homme et la bête. 

A leur suite, Rousseau, Locke, Shopenhauer refusent la stricte partition instinct raison. 

La métempsycose a influencé d'autres philosophes dans cette voie. 

Aristote a initié encore une autre conception de la question avec son échelle des êtres. 

Mais la problématique du sujet est plus précisément énoncée chez Lévi Strauss, en créant des frontières infranchissables entre l'humanité et l'animalité, les hommes mettent alors en place les structures pour écarter des hommes d'autres hommes. et l'auteur insiste sur ce point ce qui donne une dimension plus vaste à son travail.



Nous avons

un devoir d’humanité envers les bêtes


Parce que 

nous tenons à notre merci ces vies vulnérables et muettes 

nous avons 

une responsabilité


L’homme perd sa dignité 

en faisant souffrir ceux qu’il domine
























Picasso

La Mort du torero

1933

Huile sur bois

31x40cm. 

Coll. Musée Picasso


*


















La sangre derramada / Le sang répandu

Chant Funèbre 

pour Ignacio Sanchez Mejias


Federico Garcia Lorca


Je ne veux pas le voir !


Dis à la lune qu’elle vienne

car je ne veux pas voir le sang

D’Ignacio sur le sable


Je ne veux pas le voir !


La lune grande ouverte

Cheval de nuages calmes

et l’arène grise du songe

avec des saules aux barrières


Je ne veux pas le voir !

Mon souvenir se consume

Prévenez les jasmins
à la blancheur menue !

Je ne veux pas le voir !

La vache de l’ancien monde
passait sa triste langue
sur un mufle plein de sangs
répandus dans l’arène
et les taureaux de Guisando
moitié mort et moitié pierre
mugirent comme deux siècles
las de fouler le sol

Non

Je ne veux pas le voir !



Par les gradins monte Ignacio
toute sa mort sur les épaules

Il cherchait l’aube
et ce n’était pas l’aube

Il cherche la meilleure posture
et le songe l’égare

Il cherchait son corps splendide
et trouva son sang répandu

Ne me demandez pas de regarder !

Je ne veux pas voir le flot
qui perd peu à peu sa force
ce flot de sang qui illumine
les gradins et se déverse
sur le velours et le cuir
de la foule assoiffée

Qui donc crie de me montrer 

?

Ne me demandez pas de le voir !


Il ne ferma pas les yeux
quand il vit les cornes toutes proches
mais les mères terribles
levèrent la tête

Et à travers les troupeaux
s’éleva un air de voix secrètes
cris lancés aux taureaux célestes
par des gardiens de brume pâle




Il n’y eut de prince à Séville
qu’on puisse lui comparer
ni d’épée comme son épée
ni de coeur aussi entier

Comme un fleuve de lions
sa force merveilleuse
et comme un torse de marbre
sa prudence mesurée

Un souffle de Rome andalouse
nimbait d’or son visage
où son rire était un nard
d’esprit et d’intelligence

Quel grand torero dans l’arène !

Quel grand montagnard dans la montagne !

Si doux avec les épis !

Si dur avec les éperons !

Si tendre avec la rosée !

Eblouissant à la féria !

Si terrible 
avec les dernières
banderilles des ténèbres !



Mais voilà qu’il dort sans fin

Et la mousse et l’herbe
ouvrent de leurs doigts sûrs
la fleur de son crâne

Et son sang s’écoule en chantant
chantant à travers prairie et marais
glissant sur des cornes glacées
sans âme chancelant dans la brume
trébuchant sur mille sabots
comme une longue obscure et triste langue
pour former une mare d’agonie
auprès du Guadalquivir des étoiles

Oh ! Mur blanc d’Espagne !

Oh ! Noir taureau de douleur !

Oh ! Sang dur d’Ignacio !

Oh ! Rossignol de ses veines !



Non

Je ne veux pas le voir !

Il n’est pas de calice qui le contienne
ni d’hirondelles qui le boivent
ni givre de lumière qui le glace
ni chant
ni déluge de lys
il n’est de cristal qui le couvre d’argent

Non

Je ne veux pas le voir !!

traduction originale du poème en français : 
Sylvie Corpas et Nicolas Pewny

traduction agréée 
par la Fondation et les héritiers de Garcia Lorca



l'art de la tauromachie



le patrimoine fantasmé de la tauromachie






























samedi, novembre 26, 2022








Christian Bobin


































je cherche le dieu sans barbe 

le dieu sans dieu

sans grande musique 

sans reliure cuir

sans effets

le dieu du Rien 

écrivait-il

*























un traité du sourire

je ne sais pas trop pourquoi, 

le sourire me semble être l’objet de méditation le plus profond possible
 

je m’appuie à ce propos 

sur le sourire de quelques disparus qui se maintient

et les maintient hors des eaux noires


le sourire de mon père

le sourire d’

une jeune femme disparue prématurément… 


des sourires 

aussi

comme on en voit pointer dans les berceaux 

au coin des lèvres des nouveau-nés


dans ce traité du sourire

je développerai quelque chose 

que je n’ai pas eu la force de développer

qui ressortirait de la confiance
 

tout ce que je pourrais 

vous dire honnêtement de Dieu

c’est ça
 

c’est la confiance

non pas la confiance en quelque chose 

non pas 

une confiance sans objet, 

mais la confiance en quelqu’un, en 

une présence


aller au-delà me semblerait impudique et 

un peu risqué


si vous commencez à clamer 

à voix haute ce que vous aimez

si vous le dites trop clairement 

vous le tuez 







































 





dans chaque être vivant 

se trouve en entier 

l'Univers




















ce que raconte l'histoire

n'est en fait que 

le long rêve

le songe lourd et confus 

de l'humanité





























sa 
philosophie 
est 

dans les bornes 
de la connaissance humaine


















la véritable solution 
de l’énigme du 
monde


en 
ce sens
on peut l’appeler 

une révélation


elle est 
inspirée par
l’esprit de la vérité 


il y a 

dans son livre

IV

certains paragraphes 

qu’on pourrait croire suggérés par 

l’Esprit-Saint

























elle a lu 
parerga et paralipomena

elle se souvient 
de parerga et paralipomena
































ce n’est pas l’observation des phénomènes rares et cachés représentables seulement par des expériences qui conduira à la découverte des vérités les plus importantes 

c’est celle 
des phénomènes 

qui sont là sous 
nos yeux accessibles à chacun

aussi la tâche consiste-t-elle moins à voir ce que personne n'a encore vu qu'à penser en face de ce que chacun voit ce que personne n’a encore pensé 

voilà aussi pourquoi il importe beaucoup plus 
en cette matière
d’être

un philosophe qu’un physicien



























Katsuhiro Otomo

japanese manga artist
























Ni Ceci Ni Cela 

peur de la mort


Nisargadatta Maharaj 

je n’accuse personne d’être 

un individu

c’est vous-même 

qui vous  identifiez à cette individualité


la peur de la mort 

vous empêche de vous transcender 

au sein de l’être



















visiteur

le faux seul souhaite persévérer dans la fausseté


Nisargadatta Maharaj

Je  

en tant qu’Absolu 

n’a rien a voir  avec le  

je  personnel 


le  je  personnel 

ne peut donc pas tolérer cet état d’être impersonnel, 

il a trop peur de mourir


cet 

immuable éternel  Je 

l’Absolu

n’a aucune peur de la mort



















avant tout 

nul être humain n’est heureux


il aspire

sa vie entière à 

un prétendu bonheur 

qu’il atteint rarement et quand il l’atteint 

c’est seulement pour être déçu mais en règle générale chacun finit par rentrer au port après avoir fait naufrage avec son vaisseau désemparé 

et peu importe après tout s’il a été heureux ou malheureux dans 

une vie 

qui a seulement consisté en 

un présent sans durée

et qui maintenant a pris fin


*





















dans sa dix-septième année

dénué de toute éducation classique

il fut aussi fortement saisi par la misère de la vie que 

Bouddha 

dans sa jeunesse 

quand il vit 


la maladie

la vieillesse

la douleur et la mort





















vendredi, novembre 25, 2022







L.A photographies novembre 2022

L’art et la contemplation esthétique









































avec 
la contemplation esthétique 
l’homme cesse de s’ennuyer au spectacle d’
un monde qui l’ennuyait tant qu’il y jouait 
un rôle réel 

en cessant d’être vécu
le monde a cessé d’être ennuyeux

il faut pratiquer 
un certain nombre d’activités 
qui cessent d’être intéressées par les intérêts de la 
Volonté

il faut entendre par là la pratique des arts la musique la littérature l’écriture la méditation les ballades ou encore le sublime qui est 

la disparition de l’individu 
devant l’omnipotence de la nature 
et devant la dimension écrasante du temps 

la contemplation esthétique 
compte parmi les plus belles pages de l’œuvre 
de Schopenhauer

un seul et libre regard jeté sur la nature suffit … pour rafraîchir égayer et réconforter d’un seul coup celui que tourmentent les passions les besoins et les soucis 

l’orage des passions la tyrannie du désir et de la crainte en un mot toutes les misères du vouloir lui accordent une trêve immédiate et merveilleuse

mais cette contemplation esthétique ne doit pas être confondue avec le simple loisir 


le loisir est l’intellect momentanément inoccupé  

il n’a provisoirement rien à faire pour la volonté et s’ennuie 

la contemplation est l’intellect momentanément occupé 

à des tâches n’intéressant pas la volonté 

il a provisoirement beaucoup à penser pour lui et ne s’ennuie pas

ce qui signifie que la contemplation dispose d’

un surcroît intellectuel 

qu’elle peut investir dans des travaux étrangers à la volonté

ce dont est incapable 

le simple loisir 

.
Schopenhauer assigne à l’art le rang philosophique le plus élevé qu’aucune autre philosophie ne lui avait assigné avant lui. 

si la philosophie est restée si longtemps effort vain écrit-il c’est qu’on l’a cherché sur le chemin des sciences au lieu de la chercher sur le chemin de l’art 

le monde
théâtre de souffrance et de misère 
est beau à voir mais mauvais à être

mais il ne suffira pas uniquement de s’abimer dans les arts pour stopper le cycle permanent du vouloir-vivre. 

l’étape ultime du salut est la négation du vouloir-vivre le repos et la fin de toute souffrance

on a souvent interprété la négation du vouloir-vivre de Schopenhauer comme une négation de la vie en oubliant que le philosophe se pose en 

spectateur qui regarde à travers la clôture du spectacle sans y être invité 

celui qui saura transformer le monde n’aura nullement besoin de disparaître dans la négation 

on peut rester ici 

si dans l’art, 

la possibilité s’offre de voir le monde 

comme si 

on l’avait déjà quitté

Vivre comme si et nier comme si 

Schopenhauer
cet homme si peu ascétique
si peu saint se tient dans cet équilibre 
























 



jeudi, novembre 24, 2022



 

loué sois-tu mon Seigneur

pour frère

feu

par lequel tu en illumines la nuit





















et lui est 

beau et joyeux

et 

plein de force et vigoureux





























JE SUIS

le vent qui souffle sur la mer
la vague de l'océan
le murmure des flots
le taureau aux sept combats
le vautour sur les rochers
une larme que verse le soleil
la plus belle des plantes
un sanglier pour le courage
un saumon dans l'eau
un lac sur la montagne
un mot de science
le fer de la lance au combat

le dieu qui créa l'étincelle dans l'esprit


de qui
vient la lumière
quand a lieu la rencontre sur la montagne

?

qui détermine
les différents cycles de la lune

?

qui nous montre 
l'endroit où va s'étendre le soleil

?
























































 


comme si 

j’eusse manié 

une pierre 

qui enferme la saline des océans immémoriaux 

ou le rayon d’

une étoile 


je sentais 

que je touchais seulement l’enveloppe 

close d’























un être 

qui

par l’intérieur

accède à l’infini





















pourquoi 

n’ai-je pas peur du temps

parce que même 

la dissolution de cet univers

ne peut pas me détruire



en mourant 

quelle sera votre identité



si 

vous considérez 

votre mort comme certaine pourquoi endurer 

une mort 

dégradante plongée

dans la peur


mourez noblement

honorablement et avant cette mort devenez 

le plus haut  

l’infini!






















l’existence 

n’a guère d’intérêt 

que dans les journées où la poussière des réalités 

est mêlée 

de sable magique


La Recherche  

le chemin par où la poésie touche à 

l’extrême























marquez 
le jour où vous lisez 
d’

un caillou de flamme

vous qui avez pâli sur les textes de poètes ! 



détails sensuels 

exemples

:

espace transparent et azuré 

une brune au teint éclatant 

flocon d’écume 


ma vie à venir 

un couloir bleuâtre et or 


le secret de volupté 

une ciselure précieuse 

un écrin de velours 





celui 

qui a peur du temps 

devient la proie du temps 

mais c’est le temps qui devient la proie de 

celui 

qui ne le craint pas


celui 

qui transcende le temps

l’être et ses attributs

se dissout dans l’Absolu


un Jnani 

est au de là du temps

des éléments et des émotions