samedi, décembre 04, 2021


04122021

dehors

se saisissant de moi m'est rendu 

sans que je sorte


mauvais temps 

chutes 

de neige fréquentes 

vent très fort en montagne


ÉTAT DU CIEL 

couvert  plafond bas

ensoleillement proche de 0%



















neige

n'a pas à chercher longuement plus bas

pour trouver


la convalescence est lente

les loups soufflent dans des défenses de mammouth

le feu me soigne


tempête 

de solitude

silence débordant


passage coup sur coup du vide















entourée 

de tendres 
bois de noisetiers 


pour l'étranger de notre temps

la reconnaissance est 

impossible


les brasiers

pleuvant aux rafales de givre 




















par delà 

la campagne traversée 

par 

des bandes de musique 

rare







le Manas

disent nos philosophes

est 

le sixième sens


mais nous pouvons aller 

jusqu'à dire 

que c'est l'unique sens et que les autres

la vision
l'ouïe
le toucher
l'odorat et le goût 

sont 

simplement 

des spécialisations 

du mental sensoriel


la Vie divine



















le poète est sous l'escalier

Jacques Lèbre 

En lisant en écrivant 

2021 

José Corti


de ce livre 
au fond 
je n’ai été que le scribe
























Je n’ai fait que copier ce qui m’avait interrogé ou touché lors de mes lectures. 

Mais dans cette mesure où une lecture me faisait me souvenir d’une autre, réveillant un écho, dévoilant une correspondance. 

Ce sont ces échos, ces correspondances qui font qu’une lecture s’ancre encore plus profondément dans la mémoire. 

Cela commence par la première note de La Semaison de Philippe Jaccottet, à laquelle répondent deux vers de Roberto Juarroz, puis une phrase de David Gascoyne. 

Cela se poursuit en passant par plus d’une soixantaine de poètes ou écrivains, et parmi eux ceux que j’appelle buissonniers (dans la mesure où ils n’écrivent pas de romans), ils me sont particulièrement chers et ce sont toujours de merveilleux écrivains, un peu trop délaissés par la presse littéraire.

Cela nous parle de la vie, de la mort, de la solitude, du suicide, de la poésie… 

Je ne l’ai écrit que pour (éventuellement ?) donner des envies de lectures. 

Il n’y a pas d’autre but à cet ouvrage. 

Mais les correspondances sont infinies, ce livre est déjà plein de regrets…

Le titre emprunte l’image du poète sous l’escalier à Hugo von Hofmannsthal et à la légende de saint Alexis. 

Car dans sa famille, comme dans la société, le poète est sous l’escalier que tout le monde monte ou descend, sans jamais le reconnaître. 

Mais n’est-ce pas là sa place, naturelle ?







































 



mais 
quelle est 
la source de cette force 
qui nous laisse 

sans 
peur devant 
la source de la peur

sans 
désarroi devant 
la source du désarroi 
















à quelle 
puissance la joie 
trouve-t-elle soudain 
cette force qui lui permet 
de résister à l’effet corrosif d’

une tragédie 
à laquelle elle s’expose 


*



rivière 


aujourd’hui 

rendue à sa sombre intimité

somptueusement 

sombre 


à 

force 

de plis

de replis

d’étoffe froissée


*



pour obtenir la pierre ...

il doit se transformer lui-même et suivre

le Long-Chemin


il doit vaincre le dragon

l'énergie contenue dans la matière


le dragon 

du lever de l'aurore invite 

à ce travail



 

celui qui sait sert de guide

comme 

le porteur 

de l'or et de la lumière

lumière récupérée par l'homme



réunir 
ce qui est 

en bas 
et ce qui est 
en haut...





























que nul 
n'entre ici s'il n'est 
géomètre


pour Platon la géométrie formes et raisonnements est l'interface entre le monde matériel l'Homme et les objets terrestres et ce qu'il appelle les Idées d'essence divine 



















il s'appuie sur la raison afin de justifier l'existence du Bien et de la Vertu auxquels on ne peut accéder que par la dialectique le dialogue le raisonnement discursif qui use des mathématiques arithmétique et géométrie élevant l'âme au-dessus des considérations matérielles, ainsi que de l'astronomie et l'harmonie la musique




























Heka 

la divinité égyptienne qui personnifie 
la puissance magique

il est lié à toute magie 
il est en quelque sorte la magie même





























il est 
le fils de Rê à Héliopolis 
la forme juvénile de Khnoum à Esna
ou encore le démiurge à Memphis

les médecins de l'Égypte antique sont ses prêtres

Heka magie  

Sia  connaissance ou pensée créatrice 

Hou  verbe créateur 

ils sont à côté de Rê dans la barque solaire

Sia se tient à la poupe
Hou est à l'arrière sous forme hiéroglyphique
Heka se tient devant Rê









les Égyptiens
qui croient à la puissance d'
un mot 
ou d'
un symbole
craignent et adorent ces dieux 
qui sont utiles ou dangereux 
selon la personne 
qui les utilise