Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mercredi, novembre 03, 2021
douce détresse de l’automne
des abois très lointains
&
la lisière
des peupliers pour donner figure
à la lumière qui va venir
Hæres
?
tu la connais
c'est évidemment la patrie
des livres
les livres lus et aimés
les livres lus et honnis
les livres qu'on rêve d'écrire
les livres insignifiants
oui disais-je oui
je serai
citoyenne de cette patrie là
je ferai
allégeance à ce royaume
le royaume de la bibliothèque
N’essaie jamais de dire de quoi parle un grand livre. Ou, si tu le fais, voici la seule réponse possible : rien. Un grand livre ne parle jamais que de rien, et pourtant, tout y est. Ne retombe plus jamais dans le piège de vouloir dire de quoi parle un livre dont tu sens qu’il est grand. Ce piège est celui que l’opinion te tend. Les gens veulent qu’un livre parle nécessairement de quelque chose. La vérité, Diégane, c’est que seul un livre médiocre ou mauvais ou banal parle de quelque chose. Un grand livre n’a pas de sujet et ne parle de rien, il cherche seulement à dire ou découvrir quelque chose, mais ce seulement est déjà tout, et ce quelque chose aussi est déjà tout.
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda…
Mohamed Mbougar Sarr
La plus secrète mémoire des hommes
édition Philippe Rey
D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.
Zeus
s’adressant à l’assemblée
des dieux
Ah ! misère
!
comme les mortels sont prompts
à blâmer les dieux
!
ils prétendent
que c’est de nous que leur viennent les calamités
alors que ce sont eux-mêmes
qui par leur propre folle prétention
ajoutent des souffrances
à leur destin
***
tout au long de l’Odyssée
Athéna se montre sous mille visages
nous ne nous rendons pas souvent compte
mais c’est toujours
la même Intelligence
qui se déploie dans toutes les situations de nos vies
heureuses ou malheureuses
Ô vous
qui avez l’intelligence
saine
contemplez
la doctrine cachée
sous le voile des vers étranges
où maintenant
?
quand maintenant
?
qui maintenant
?
l’innommable six premiers mots
je me sens né à chaque instant
à l'éternelle nouveauté du Monde...
penser c'est être dérangé des yeux
un sentiment d'accord...
les choses n'ont pas de signification
elles ont une existence
*
je ne sors pour ainsi dire
plus depuis
15 jours
un tour de
5 minutes
dans le quartier et puis vite
retour à la tanière
comment
s’en sortir sans sortir
?
les Hivinizikis sont toujours dehors
ils ne peuvent rester à la
maison
si vous voyez quelqu’un à l’intérieur
il n’est pas chez lui
nul doute
il est chez un ami
toutes les portes sont ouvertes
tout le monde est
ailleurs
toujours monté toujours galopant