dimanche, octobre 31, 2021





Heureux les paresseux au soleil accoudés sur les parapets de cette pierre d’un blanc si pur dont les Ponts et Chaussées bâtissent leurs digues et brise-lames ! 

D’autres sont couchés à plat ventre sur les blocs avancés que le flot peu à peu ronge fissure et désagrège 

D’autres pêchent  se piquent les doigts sous l’eau aux ambulacres des oursins attaquent du couteau les coquilles collées aux roches

Il y a
tout autour des ports 
une faune de tels oisifs mi-philosophes
mi-mollusques

Point de compagnons plus agréables pour un poète 

Ils sont les véritables amateurs du Théâtre Marin 
rien de la vie du port qui leur échappe





























Paul Valéry 

invite
l’œil des hommes à se perdre 
à plonger 
dans 

une rêverie abyssale 

il scrute 
l’esprit comme on caresse l’horizon 
et livre 

un hymne
à la mer gorgée de poésie



Si l’on sait la place qu’occupe la Méditerranée dans l’œuvre du penseur sétois sa réflexion déborde ici d’une passion intimement libératrice 

le poète est à nu.







































 






certains 
lisent aussi rapidement qu'ils regardent 
et terminent sans avoir 
tout vu 

de même 
je tire du livre 
qui se feuillette tout seul dans mon esprit 
une vague histoire inachevée 






























souvenirs 
de quelque autre vagabond...





*































le voleur
qui s’enfuit au galop de son cheval 

les serpents
remuant les bruyères, 
qui leur font trembler la peau 






























les crapauds

pourquoi 
se sont-ils éloignés du marais 

?


les arbres 
dont les feuilles
mollement bercées
sont autant de mystères 

 


les araignées
suspendues entre leurs longues pattes 
qui grimpent sur les arbres 
pour se sauver 


les corbeaux
qui n’ont pas trouvé de quoi manger pendant la journée
et qui s’en reviennent au gîte 
l’aile fatiguée  


les rochers du rivage  


changement   de l'eau en matière

en é.phém.è.re

le point éphémère

où les choses débutent et finissent et meurent 

et continuent


les feux
qui paraissent 
aux mâts des navires invisibles 


le bruit sourd des vagues 

regards sur la mer


les grands poissons
qui nageant montrent leur dos noir 
puis s’enfoncent dans 
l’abîme  





nous sommes 
tous poètes comme des enfants 
quand nous songeons au fond de la mer 
et nous nous y perdons 
avec délice