vendredi, octobre 01, 2021


je 
ne vis pas au sein 
d'

un invisible 
quadrillage rigide

je suis
plongé dans 

un gigantesque mollusque flexible  























le soleil courbe 
l'espace autour de lui 
et la Terre ne tourne pas autour de lui 
parce qu'elle serait attirée 
par 

une mystérieuse force à distance

mais parce qu'elle va 
tout droit 
dans 

un espace courbe
 




comme 

une bille qui roule dans 

un entonnoir




il n'y a pas 

de forces mystérieuses 

engendrées par le centre de l'entonnoir


c'est 

la nature 

de la courbe des parois 

qui fait rouler 

la bille


















la sieste 

est le moment que les songes 
préfèrent 

l'heure qu'ils choisissent 
pour vous rendre 
visite

celui qui dort flotte suspendu parmi des milliers de monde emmêlés à la consistance si fugitive qu'ils se confondent dans sa conscience sans qu'il y ait aucun moyen de les distinguer


le grand tournis du possible


















il n'y a au fond que deux questions 

celles de la langue et de la mort 

l'émergence de l'une chez l'enfant

le savoir de l'autre chez l'être parlant

l'altercation des deux qui rythme l'existence


c’est justement

cet excès de la recherche

cet excès d’interprétation 

qui jette à la fois mon esprit au-dessous du langage 

rude et naïf de ceux qui lui obéissent





comment finit le monde...

pas seul dans cette aventure...

la légende est folle...



entre l'idée et la réalité...

c'est souvent pathétique...



sans l'appui du père-logos 
le fils est dévoyé 
misérable
détruit




toutes les révolutions importantes et qui sautent aux yeux doivent être précédées dans l’esprit de l’époque d’une révolution secrète qui n’est pas visible pour tous et encore moins observable par les contemporains et qu’il est aussi difficile d’exprimer par des mots que de comprendre GWFH





poésie

une pièce de sa jeunesse

à l'imparfait du subjonctif

et puis 

rien du tout


en plus 

de faire partie 

de l’équipe du Théâtre du Cuivre 

elle exerce comme travailleuse autonome 

les rôles de conceptrice 

des éclairages













qu'
est-ce 
qu'

un étang


plein de poissons 
où chacune des parties de chacun des poissons 
est encore pour sa part 
pleine d'étangs






















quel 
rapport 
y aurait-il 
entre 

un tel étang et la matière 

qu'on a l'habitude de considérer comme 

une sous-couche 

indifférenciée  inerte et morte qui reçoit 

une succession de formes 


?


ceci mis à part

est-il possible que des substances spirituelles

portant chacune en elle-même 

une image de l'univers

dérivée de son propre fonds

puissent être 

des miroirs de l'univers 




cette ombre de possibilité 

subsiste-t-elle toujours

si

en fin de compte

il n'existe rien au-delà des substances

miroitantes 


?



voici des questions 
qui se posent lors de toute lecture 
de la Monadologie 
de Leibniz 

car 
c'est bien lui 
qui parle de la matière comme 
d'

un étang magique 

et qui voudrait faire jaillir 

un monde 

des réflexions intérieures 

des monades














en ce rêve 
intermédiaire où s'anticipent les mouvements

l'imagination réelle 

qui 
accorde 
à l'autre 

une force particulière 

se contracte dans 

une image 
une idée sensible 

faite de jugements d'impressions etc

bifurque 
régulièrement comme 

un poisson aérien 


































on nomme ainsi 

la 
fourche produite par le développement 
d'

une partie 

sur 

une autre 

soit semblable soit différente 


ainsi le bourgeon forme 

une bifurcation avec le rameau qui le porte

celui-ci en forme 

une 

avec la branche qui lui a donné naissance






c'est l'orientation 

de la silhouette dans telle direction

près ou loin des rencontrés 

selon les besoins de la persistance 


toute sa vie 

il s’était ébahi 

de cette faculté qu’ont les idées de s’agglomérer 

froidement 

comme des cristaux 

en d’étranges figures vaines