vendredi, septembre 10, 2021


autrefois

le sens décrivait 

un cercle 


de Dieu 

à l’homme 

et de l’homme à Dieu


aujourd’hui 

il est sans limite vers l’avant

















 


elle éprouve 

dans cette ouverture

la difficulté de l’infini


mémoire du Charmant Som 

mémoire de l’ouvert 


surgissement à travers des ponctuations 

multiples 


ce qui anime le lieu 

ce qui le ranime


quand l'ampleur du paysage 

donne l'impression d'aller à perte de vue

le regard éprouve 

l'infini...


un sous-bois de hêtres 

lieu des ombres qui tremblent 

dans la lumière filtrée par le feuillage...


tout ici 

est lieu de passage et non 

d’arrêt


lieu 

qui toujours appelle 

un autre lieu 


comme si 

le volume visible des formes réfléchissait 

le volume invisible des cœurs 

et des têtes 


toujours ce renversement 

de 
l’

un 

dans 
l’autre à la faveur 
d’

un espace 

qui est celui de la circulation





grand arbre

nous voici verticaux sous le Capricorne 


elle 

ne sait plus 

si

le regard est fait par le silence

ou la lumière


son regard 
monte vers la crête 
que dentelle la cime des arbres 


une ligne brisée 

est 

une présence 


elle en est toute émue 

mais de quoi 

se dit-elle bientôt



le corps social 
s'est dégradé en corps économique

la seule vitalité 
du corps économique est 
la consommation

incontestablement
on vit mieux

mais pourquoi 
vit-on



ainsi 
reparaît le sens 

mais
 
dans 
son manque
dans son absence

















il n'y a pas de sens du sens 


cela est adorable


au milieu du monde


mystères et vertus


compléments suppléments fragments 


listes



















Pointe du bout

Rocher du diamant

Pointe borgnesse

Piton crève-cœur

Rivière des pères

Îlet anonyme

Cul-de-sac du marin

Pointe banane

Montagne pelée

Piton boucher

Morne Bellevue

L’Ajoupa-Bouillon

Rivière blanche

Gros morne

Forêt de Rabuchon

Îlet mandoline

Pointe pimentée

Trou au diable

La Cherry

Morne Jacqueline

Pointe de la baleine

Tête de singe

Mondésir





















on dit que l’amour meurt 

ce n’est pas vrai

il ne meurt pas

il vous quitte


il s’en va 

si on n’est pas assez bon 

si on n’est pas assez digne de lui

il ne meurt pas 

ce sont les gens qui meurent































les enfants des hommes 
tout en tétant 
regardent calmement et fixement 
autre chose 
que les seins qui les allaitent 

comme 
s’ils menaient deux vies différentes et 
tandis qu’ils sucent 
une nourriture naturelle
se repaissent 
de quelque surnaturelle
réminiscence


un oiseau

un sexe rose

une fleur de cerisier

un œil bleu

une seule note

un ver luisant

un chêne 

un champ

un feu rouge

un chaos de flocons


le blanc a fondu

le vert crépite

la lumière blanche attend



pourquoi 
cette ronde semble-t-elle
connaître 

un temps d’invention 
particulièrement 
intense 



quoi donc
appelle à cette poésie en corps 
à ce corps éperdu 
de vérité 

?



un supplément d’âme  


l’âme même

le corps rythmique 


transi

attentif  abandonné délaissé déserté négligé

pensif






























grâce à 

un schiste 

qui polarise 
la lumière du soleil 
et indique le nord quelles que soient 
les conditions climatiques 

un marin 

part du Danemark au dixième siècle 
conduit son bateau dans l’océan Atlantique 
qu’il traverse

il 
entre 
dans 

la constellation de la baleine 
et vit 
































une expérience 
semblable à celle de Jonas

il parvient en Amérique 
s’y installe 
y vit

puis 
rentre dans son pays natal 
le jour de sa mort 
venu

la cérémonie funèbre
relate la crémation du drakkar 
selon 

un rite 
ukrainien 
rapporté au onzième siècle par 

un diplomate arabe