lundi, août 23, 2021




qu’en est-il de ce 

rien 




















est-ce 

un hasard 

que tout naturellement nous parlions 

de la sorte 


n’est-ce

là qu’une façon de parler 

et rien d’autre 

?

et pourquoi 

nous soucier de ce rien 


si le rien est

justement repoussé par la science et relégué

comme le nul


seulement

quand nous reléguons

ainsi le rien

ne le concédons-nous pas justement 


?


mais 

pouvons-nous parler de concéder

quand

nous ne concédons 

rien 



peut-être 

ce va-et-vient du propos est-il déjà 

le fait d’

une vide querelle de

mots


c’est bien le moment pour la science

d’affirmer de nouveau 

à l’encontre, 

son sérieux et la sobriété de sa démarche, 

à savoir qu’elle a uniquement affaire 

à l’étant


le rien

que peut-il être d’autre

pour la science qu’

un monstre 

et 

une chimère 


si 

la science a raison

ce seul point demeure solide 

la science 

ne veut rien savoir du

rien


c’est là 

finalement la conception

scientifiquement rigoureuse du rien 


nous savons

le rien 

en tant que de lui 

le rien 

nous ne voulons

rien savoir


*



il y avait eu des éclairs
mais là
 
c’
était plus 
qu’

un éclair


il n’y avait pas 

de retour en arrière possible


j’avais trouvé mes vrais fondements

en raison de la qualité de la transmutation




il ne subsistait aucun doute 

que je puisse jamais être repris par la dualité 

et cela se confirma dans les jours et les semaines qui suivirent


je sentis 
une rectification 
dans mon corps et dans mon cerveau comme si toutes les parties avaient trouvé leur juste place leur position la plus confortable

je vis 

tous les événements quotidiens apparaître spontanément dans le non-état dans ma totale absence dans ma vraie présence

















elle n'a pas 

une 
conception 
statique du  lieu 

mais 

une vision dynamique 





























en ce que le lieu libère 
la dimension où peut apparaître et venir à soi 
ce qui est





























la spatialité 
de la réalité-humaine 
et de son être-au-monde 
n'est pas homogène comme l'espace 
où se tiennent 
les choses


la spatialité 
de la réalité-humaine
 
n'est pas faite 
de distances mesurables  




elle existe avant

elle aussi 
il faut donc la penser 
en tant qu'elle est déterminée 
par ce que Être et Temps nomme des  contrées 


elle a 
la conviction que 
la réalité-humaine s'exprime 
sur elle-même à partir de la position qu' elle occupe 
et de sa spatialité originaire 
et que les adverbes 

ici  

là 

là-bas 

ne sont pas 
des déterminations réelles 
de lieu 

mais 

des 
déterminations 
de l'être-là


c'est à même le lieu 
que s'expose 
le monde


































le  lieu  
est comme la  contrée 

un élément spécifique 

de la compréhension 
de la spatialité propre à l'être-au-monde 







la fonction du lieu
c'est 

le rassemblement et la mise en relation 
de  places 


certaines choses 
sont des lieux par elles-mêmes



un pont  
réunit et par là distingue les deux rives
fait correspondre l'amont et l'aval
les routes et les villes 


une chose 
est d'autant plus  chose  
au sens phénoménologique 
qu'elle laisse à travers elle résonner
l'ampleur du monde où elle se rencontre  


inversement 
lorsque cesse la résonance
le lieu ne se laisse plus voir que comme 
emplacement



le pont 
n'occupe pas 
un lieu




le lieu 
est dans la chose 

et 
non 
la chose 
dans le lieu







































 



marcher 

jusqu’au point 

où l’eau prend sa source 

et 

attendre 

assis

la naissance des nuages


plus simple  

















marcher 

jusqu’au lieu où la source coule  

s’asseoir

et 

attendre 

que se créent les nuages 


Être

Être accordé

Être-au-monde

Être-avec

Être-devenu

Être exposé

Être-en-faute

Être-en-propre

Être-été

Être-jeté

Être-le-là

Être-vers-la-mort

Être possible



il s'agit de laisser être avec 

une modalité 

de 

faire face 

de  

répondre à 

ou de  

relever 


ni activité

ni passivité 

ni indifférence 

ni omission 


le  laisser être  


une manière d'être et d'entrer en rapport 

avec ce qui vient en l'amenant à être 

de telle ou telle manière 


 




















l’eau 
de la rivière 
file en faisant ondoyer 
de fins filaments d’algues aquatiques 
qui ondulent et flottent 
telle 

une 
chevelure 
dans le vent 

une présence 
naturelle envahissante

abandonner 
toute forme de résistance 
et se laisser couler 
dans 

un temps autre































liminaire


l’altération du monde 
est la dimension la plus frappante 
nous y perdons nos repères ordinaires 


un point de fuite 
se dessine sans cesse et nous entraîne 
hors de nous-mêmes

nous atteignons 

un état de conscience 
proche du rêve éveillé du sommeil

notre conscience 
devient comme ces flaques d’eau 
cette rivière qui coule doucement 

une goutte 
y tombe et les cercles concentriques 
s’élargissent à l’infini

des profondeurs insoupçonnées 
s’y manifestent 

la tranquillité est brouillée
mais vient s’y 
révéler 

un ailleurs 
qui se met à vibrer 


un monde 
d’associations mentales 
de sensations paradoxales 
se déploie comme inconsciemment

l’
écho
d’

une goutte insistante

le 
ruissellement 
d’

un rideau de pluie 

l’
avancée inexorable
d’

une flaque 
sur 
un sol carrelé 

les filets d’eau sur des chevelures mouillées

le 
miroir rond 
d’

un baril 
rempli d’eau 
dans laquelle se reflète la lumière
les fleuves
les lacs et les rivières





























au fil 

de l’ascension 

une belle montagne


sur l’autre versant de la vallée

se révéla progressivement dans toute sa masse 

et m’apparut 

comme 


un cône gigantesque 
















elle prit forme 

tandis que je m’élevais

son dessin d’ensemble ne me devenant perceptible 

que quand j’eus atteint 


une certaine altitude


voici 

l’intérêt de prendre de la hauteur 

la forme du monde

cachée pour le passant des fonds de vallée, 

nous apparaît miraculeusement 

à mesure que nous montons


*


la montagne 

est devenue son véritable topos 


je m’y sens 

à l’aise et parfaitement libre

ce qui est paradoxal car c’est par nature 

un monde de contraintes


je m’y sens chez moi 

et qui plus est

en sécurité

ce qui constitue 

un autre paradoxe


*

j’avais 
moi

l’impression 
d’être tiré vers le haut 

comme 
sous l’emprise 
d’

une force 
antigravitationnelle