mardi, avril 27, 2021


vouloir 

échapper au risque

c'est vouloir être tout à fait assuré

qu'on sait nager avant d'aller

dans l'eau


le mot amour


une terre fertile

un bon air

de l'étain du plomb de la laine du safran

pour ne pas se tromper

dans l'ordre de la succession
























Héraclite rapproche souillure et folie



monts
montagnes neigeuses
déserts
terre
brune noire rouge
de toutes les couleurs


solide

est la vaste Terre que garde 

Indra

je me suis 

installé sur cette Terre



la 
Terre 
est

une mère 
je suis fils de la Terre





la sensation de parfaite santé...
le chant qui me lève du lit...
la rencontre du soleil...

tu jouiras 
des bienfaits de la terre 
et du soleil...

il reste 
des millions d'autres soleils...



































 


la Grande-Déesse 

ne conseille pas de s'éloigner 
du monde

il n'est pas question de combattre le mal 
dans le monde

ou autres fadaises morales aptes à séduire
les masses de la doxa

car se serait demeurer sous le joug 
de l'illusion 
































la Grande-Déesse

ne demande pas de refuser le monde des sens
bien au contraire

un 
retournement est 
possible


wow

il y a 

!

il n'y a pas rien

!

cela  
c'est moi

!





poésie

le Tout-Puissant 
dont l'oracle est celui de Delphes ne dit ni ne cache 
mais fait signe

il semble 
que les dieux aiment le mystère et détestent 
le manifeste































en 1948
elle disparaît 
en laissant le manuscrit d'

un dernier livre

paru de façon posthume 

le pays contre les automates


plus d'
un demi-siècle 
après sa parution ce pamphlet reste d'
une incroyable actualité 

cette apologie de la liberté est 
un défi jeté aux idolâtries du profit et de la force





































dans 
une violente critique de la société 
industrielle

elle s'adresse à la  France immortelle  

face à la  France périssable  
celle des combinaisons politiques 
et des partis 

elle estime 
que le progrès technique forcené limite 
la liberté humaine

elle conteste 
l'idée selon laquelle la libre entreprise 
conduirait automatiquement au bonheur de l'humanité 

en effet selon elle 

il y aura toujours 
plus à gagner à satisfaire les vices 
de l'homme que ses besoins 

visionnaire
elle explique ainsi qu'

un jour on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu'à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins à la tonne 

une étonnante préfiguration 
de ce que seront les délocalisations 
un demi-siècle plus tard 

!

elle prédit également une révolte des élans généreux de la jeunesse contre une société trop matérialiste où ceux-ci ne peuvent s'exprimer et cela plus de vingt ans avant la contestation de la société de consommation qui sera l'un des aspects de Mai 1968

ici on sent en permanence le courage la loyauté  la rectitude du jugement qui lui ont permis de se tenir toujours au niveau de l'histoire de son temps et de faire toujours les bons choix  

contre le clergé assassin de la guerre d'Espagne 
contre les dictatures 
contre la collaboration

pour la résistance
pour la rectitude du cour et du jugement

cette polémique engagée contre la  société des machines  est un cri un appel très moderne et même futuriste à la construction d'une société où il serait possible de mener une vie digne de l'être humain


*


tout ce qui nous concerne 

est stocké quelque part dans des banques de données

c’est la société de contrôle 

comme dirait D.


nous avons lu 

D. et F.

mais nous ne sommes pas sûrs d’avoir tout compris

qui a compris D.

?

et F.  putain


mais 

nous avons retenu 
la notion de société de contrôle

nous ne savons pas si 
c’est une notion ou si c’est un concept

nous ne saurions pas dire 



entendre des voix

parle

tais-toi




Parle 
ressemble à 
un roman à 
un poème à 
une pièce de théâtre à du cinéma à 
une pièce radiophonique

dans sa postface intitulée 
Tais-toi 
elle explique au lecteur 
encore sonné pourquoi 
il ne s’agit d’aucun de ces genres
 
Parle 
on ne sait pas ce que c’est 
et à la rigueur
tant pis 

des voix s’élèvent
parlent des maux de nos temps
les décrient et s’avouent impuissantes 

une sorte de dialogue contrarié se noue
on s’y entend et la gêne 
se mêle au rire