Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
vendredi, mars 05, 2021
repasser
par le même point c’est déjà
un mouvement
de ce côté du fleuve
tout ce qui m' intéresse suit la même
mécanique
chacun s'absorbe dans la mastication
personne ne regarde
l'ombre que provisoirement tu nommes
auteur
prend tout juste la peine de décrire
comment l'inconnue
a tout arrangé
pour son moment Atlantide
la brume
est revenue peser sur le monde
avec son humeur de cavalier
fourbu
elle disait souvent
qu'après
une nuit trop courte
parfois l'espace
hésite
ce qu'elle enseigne est déjà en moi-même
pensée-poésie inépuisable
que je scrute sans voir
si
le cœur concentré je veux la saisir
feuille effrayée d'automne
elle tombe dans le vide
*
un regard
d'horizon pour les cols
un regard
de ciel pour les cimes
haut et bas proche et lointain
ne se ressemblent pas
j'ignore le vrai visage du mont Lou
je sais seulement que j'y suis
Su Dongpo
Cerf Noir
:
car j'étais en train de voir d'une manière sacrée les formes de toutes choses en l'Esprit et la forme de toutes les formes telles qu'elles doivent vivre ensemble comme un seul être
et je vis que le cercle sacré de mon peuple était l'un des nombreux cercles qui n'en font qu'un aussi étendu que la lumière du jour et la lumière des étoiles et en son centre grandit un puissant arbre fleurissant pour abriter tous les enfants d'une seule mère et d'un seul père
et je vis que c'était sacré
*
n’entre pas sans violence dans cette
bonne nuit
le vieil âge devrait brûler et s’emporter
à la chute du jour
rager
s’enrager contre la mort
de la lumière
bien que les hommes sages à leur fin
sachent que l’obscur est mérité
parce que leurs paroles
n’ont fourché nul éclair ils
n’entrent pas docilement dans cette
bonne nuit
les hommes bons
passée la dernière vague criant combien
clairs
leurs actes frêles
auraient pu danser en une verte baie
ragent
s’enragent contre la mort de la lumière
les hommes violents qui prient et chantèrent
le soleil en plein vol
et apprenant
trop tard qu’ils l’ont affligé
dans sa course
n’entrent pas docilement dans cette
bonne nuit
les hommes graves près de mourir
qui voient de vue aveuglante
que leurs yeux aveugles pourraient briller
comme météores et s’égayer
ragent
s’enragent contre la mort de la lumière
et toi mon père
ici sur la triste élévation
maudis
bénis-moi à présent avec tes larmes violentes
je t’en prie
n’entre pas sans violence
dans cette bonne nuit
rage
enrage contre la mort de la lumière
Dylan Thomas
Vision et Prière et autres poèmes
Do not go
gentle into that good night
Old age
should burn and rave at close of day
Rage
rage against the dying of the light
Though wise men
at their end know dark is right
Because their words
had forked no lightning they
Do not go
gentle into that good night
Good men
the last wave by crying how bright
Their frail deeds
might have danced in a green bay
Rage
rage against the dying of the light
Wild men who
caught and sang the sun in flight
And learn too late
they grieved it on its way
Do not go
gentle into that good night
Grave men near death
who see with blinding sight
Blind eyes
could blaze like meteors and be gay
Rage
rage against the dying of the light
And you my father
there on the sad height
Curse bless me
now with your fierce tears I pray
Do not go
gentle into that good night
Rage
rage against the dying of the light
*
Linda Lynch
vélocité envahissante
de la vitesse envahissante du goutte-à-goutte
rocher brûlant à peine
dentelle de fumerolles tapotées
un cœur
disparu
vide
*
que se passe-t-il lorsque nous lisons
?
des choses ou des personnes qui ne sont pas là
apparaissent
les images surgissent dans l'esprit
une image
est
une goutte
de pensée sous forme d'encre
une vapeur
intemporelle filée de soie
un mot ou une chaîne de mots
aller aussi loin qu'il le souhaite
la lecture est délicate comme la chirurgie
la cage thoracique a été ouverte
un rythme spasmodique
nos pensées se tournent
vers le monde de l'effort intellectuel