jeudi, août 05, 2021



alors que Hölderlin est tourné vers l’origine
Rimbaud semble tendu vers le futur
l’inconnu qui est devant nous 


n’est-ce pas 
ce qui explique 
pour une part sa distance
et la difficulté de son œuvre 

?





































connaissons-nous vraiment 
aujourd’hui l’horizon que Rimbaud a  

vu  

?


en Grèce,... 
vers et lyres rythment l’Action

la poésie ne rythmera plus l’action 
elle sera en avant 

!



l’Action 
avec une majuscule 
désigne-t-elle seulement l’agir opérant de l’homme, 
ou le réel qui en est issu 
dans son ensemble 


ce réel 
équivaut-il au présent 



que veut dire  

la langue de la poésie 
entraîne le réel dans son rythme 
au sens de la mesure 
harmonieuse 

?


la poésie 
résolument moderne
par contre ne doit plus en rester là 
elle sera en avant 



faut-il entendre cet 
en avant  
de façon purement temporelle 




la langue de la poésie doit-elle
en prédisant
soit en étant prophétique
prévoir ce qui vient
mais néanmoins 
comme poésie 
parler selon le rythme 


ou cet  en avant 
n’implique-t-il aucune relation
temporelle 


en disant 
elle sera en avant 

Rimbaud donne-t-il à la poésie la préséance
avant tout agir et faire 
de l’homme 

?


mais alors 
qu’en est-il de cette préséance 
dans le monde moderne de la société industrielle 


au regard de celle-ci
la parole de Rimbaud serait-elle 
une erreur 


a moins que 
les questions ici formulées 
n’attestent que la poésie 

est arrivée devant l’inconnu 


et cela précisément aujourd’hui où elle lutte
presque sans espoir
pour sa préséance 

?



Peut-être pourrions-nous 
méditant ce mot de Rimbaud dire ce qui suit 

la proximité du sans-accès reste la région où parviennent les rares à devenir poètes et qu’ils ne font aussi que montrer

mais cela dans un dire qui nomme cette région

cette nomination ne doit-elle pas être un appel qui appelle en direction de la proximité du sans-accès, et peut ainsi appeler parce qu’il a déjà  d’avance  l’appartenance à cette proximité et du sein de cette appartenance porte le tout du monde au rythme de la langue poétique 

?

mais que veut dire ici 
le mot grec de
rythme 


ne faut-il pas
pour l’entendre comme il convient
revenir aux Grecs et méditer la parole d’
un poète de leur époque 
la plus reculée 

?

le rhuthmos 
éprouvé originellement 
à la manière grecque est-il la proximité 
du sans-accès et, en tant que cette région, 
le rap-port qui porte 
l’homme 


le dire du poète 
qui vient bâtira-t-il 
en prenant appui sur ce rapport 
préparant ainsi pour l’homme le nouveau 
séjour terrestre 


ou la destruction menaçante 
du langage par la linguistique et l’informatique 
va-t-elle saper
non seulement la préséance de la poésie
mais la poésie même dans sa 
possibilité 

?

Rimbaud reste vivant 
si nous nous posons ces questions 
si les poètes et les penseurs restent ouverts 
à la nécessité 

de se faire 
voyants pour l’inconnu 

mais cet inconnu 
ne peut être nommé 
que s’il est 
tu 

ne peut toutefois 
vraiment se taire que celui 
qui a charge de dire ce qui montre la voie 
et l’a dit en effet par le pouvoir de la parole 
qui lui a été 
conféré 

ce silence 
est autre chose que le simple mutisme 

son ne-plus-parler est 
un avoir-dit








entendons-nous 
avec 

une suffisante clarté

dans le 
Dit 
de la poésie d’
Arthur Rimbaud
ce qu’il a
tu 




et voyons-nous là déjà 
l’horizon où il est 
arrivé 

?



































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