vendredi, juillet 30, 2021





Amanha Lundju

Guinée-Bissau  

17:47


le tronc de l’arbre 
harcelé par 
le vent 






























colonne 

infini qui monte vers le ciel en tremblant 

entre ses mains 

ses longs doigts effilés 

ce qu’en aveugle elle n’en finit pas 
de palper
de caresser 
d’attraper les jours 
comme autant d’impacts laissant leur trace 
à la surface d’

une matière sensible 

dans ce mouvement infime du corps 
où le regard est absent 
lointain
comme aveuglé par la lumière

ailleurs

le temps 
en rythme dans leur écorce 
nue 

lisse comme 
un nouveau jour

leur ombre 
aberrante à bout de branche 

ce sont des équilibres précaires 

ce mouvement 
de l’arbre dans le vent 
ressemble à celui des vagues
celui du sang l’idée que l’on s’en fait

sous l’élan caressant du vent frémissant 

le souffle qui l’assaille 

la sève des siècles 
arrachés au silence du tronc 

sous les caresses de tes mains longilignes 
ou les assauts de ton regard 
implorant 

désirable


le temps 
tourne autour de toi
se dilate ou se contracte

il y a là 
quelque chose de très 
tactile

les arbres
immobiles pour nous
sont les maîtres du temps

dans 
un coin de soi-même 
des morceaux du monde réel


rien 
ne ressemble 
à ce dont 

je 
ne me souviens 
pas




























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire