lundi, décembre 07, 2020



je vois 
ce qui se voit sur l’autre bord

je suis 
l'Aujoud'hui

je suis 
l'Hier


j’aime confondre l’air et le feu...

je m’envole avec l’orient...

je suis le gouvernail de l'Orient
















je m’allonge avec l’occident...

je suis le Demain

je me tiens au gué...

je reste jeune et vigoureux

















Je suis 
identique à la métamorphose

je suis
l'Âme divine et mystérieuse


ce que 
je forme 
se dit plus loin plus haut

ce qui vit en moi 

je le rends 
manifeste
par les variations 
des formes changeantes


je me manifesterai 
en qualités de Seigneur de la VIE


je suis 
extrême coureur...

je suis 
puissant vagabond...

je parcours les sanctuaires

j'ouvre les portes...

j'ouvre les livres...

je progresse
 
sur l’heure 
avec l’aisance d’un piroguier...


je suis 
celui qui marche 
vers la pleine lumière 
du jour


j'

entoure 

de mes bras 

le Sycomore sacré


















Jean-Luc Steinmetz 

Même si j’ignore ce qui passe à travers

les rayons, les gouttes de pluie,

ouvrant ou refermant les yeux

je vois ce qui se voit sur l’autre bord.

J’aime confondre l’air et le feu,

prendre l’eau pour une parole.

Je m’envole avec l’orient

m’allonge avec l’occident.

Des mots anciens surviennent

si neufs qu’ils me surprennent encore aujourd’hui.

Je me tiens au gué.

Et pourtant avance dans les rues.

Je suis identique à la métamorphose.

Ce que je forme se dit plus loin, plus haut.

Extrême coureur

puissant vagabond

ouvre les portes, la bouche, les pores

les livres, les lèvres au vin de nuit, au vent.

Progresse sur l’heure avec l’aisance d’un piroguier.


Jean-Luc Steinmetz 

28 Ares de vivre  Le Castor Astral





















 

chaque fois
que nous établissons
une relation

chaque fois
que nous connectons deux termes
nous oublions que nous avons à retourner
à zéro avant de parvenir au terme
suivant

il en va de même entre
Être et Rien

on parle 
on essaie de penser ces notions et

on oublie 
ce qui se produit vraiment
on oublie

qu'il faut chaque fois
pour passer d'un mot à l'autre
revenir au zéro


c'est 
l'impossibilité d'en rester 
à

un Rien relatif

à la relation

la relation vient après





le Rien

à condition 
de ne pas se laisser emporter
par les mots

on 
peut 
l'admettre





























36ème examen

Toi qui l'as pénétrée

Homme sage homme heureux respire dans le port

Mais observe mes lois en t'abstenant des choses

Que ton âme doit craindre en les distinguant bien

En laissant sur le corps régner l'intelligence 


*


les veines 
de la terre et 
les veines d'une feuille 
et les côtes d'un corps humain 
se ressemblent






























 

itération maudite

un art

répétition

je ne peux rien soumettre

avant d'avoir la totalité devant les yeux


c'est l'idée 

d'un chant dans un ciel d'étoiles naïves


pas 
besoin 
d'

une philosophie


























la poésie

éclaire les opérations mentales

la force est là



il y a

plus de lumière que de logique

plein de choses  

très peu de mots

la fureur est sacrée 

mais saint est le sourire des initiés


se 
laver dans 

un ruisseau

avant 
l'aube

pas 
plus de quinze degrés
et 

une 
bonne petite
brise

c'est 
bon pour 
l'épiderme





la compétence des jeunes fait merveille
et la pharmacienne  
est ravie


lettre à Louise


j'aime les phrases nettes
et qui tiennent droites
debout
tout en courant
















37ème examen

Afin que 
t'élevant dans l’Éther radieux
Au sein des Immortels
tu sois un Dieu toi-même !


 

cette déification 
était selon Pythagore 
l'ouvrage de l'amour divin

elle était réservée à celui qui avait acquis la vérité par ses facultés intellectuelles la vertu par ses facultés animiques et la pureté par ses facultés instinctives




















Au reste Pythagore croyait qu'il existe des biens célestes proportionnés à chaque degré de vertu et qu'il est pour les âmes des rangs différents suivant le corps lumineux dont elles sont revêtues 

Le suprême bonheur n'appartient selon lui qu'à celle qui a su se recouvrer elle-même par son union intime avec l'intelligence et dont l'essence changeant de nature est devenue entièrement spirituelle

Il faut qu'elle soit élevée à la connaissance des vérités universelles et qu'elle ait trouvé autant qu'il est en elle le Principe et la fin de toutes choses

Alors parvenue à ce haut degré de perfection attirée dans cette immuable région dont l'élément éthéré n'est plus assujetti au mouvement descendant de la génération  elle peut se réunir par ses connaissances  au Tout universel et réfléchir dans tout son être la lumière ineffable dont l'Être des êtres Dieu lui-même remplit incessamment l'Immensité