Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
jeudi, octobre 22, 2020
j'ai rêvé
de cette lande désolée
c'était
un endroit
où il n' y a pas de place
pour aucun désespoir et aucun espoir
un endroit
suffisamment loin
un endroit
pour que le futur et le passé y viennent roder
un endroit
séparé de toutes les métropoles
un endroit
qui n'est sur aucune carte
comment l'âme
qui se tourne vers cette lande désolée
pourrait-elle croire
en la défaite
?
il s'utilise couramment en parcourant les pages d'un quotidien
on va alors en zigzaguant en sautant des passages et tout en intégrant dans sa lecture les choses et les bruits alentour
lecture buissonnière et que Pascal avait d'ores et déjà appréhendée dans l'assemblage erratique de ses Pensées qu'il laisse aller et venir par itus et reditus
et John Cage ne fit rien d'autre en recourant à ce livre d'oracles chinois qu'est le Yi-King et à l'aide duquel les sons finissaient par s'agencer en étant tirés au sort
il usait d'une forme de divination livresque que les anciens Romains pratiquaient à tout propos
pour prendre une décision augurer du lendemain ou trancher un différend ils avaient coutume d'en appeler à ce livre fondateur qu'était l'Enéide de Virgile
ils l'ouvraient au hasard pour le consulter en vue d'une réponse qui ne tardait pas à survenir sous forme de sorts virgiliens
jeux de lecture
?
dans la représentation de la psychostasie
c'est Thot qui note
les résultats de la pesée
de l'âme du
défunt
importé dans le monde gréco-romain Thot y sera assimilé à Hermès/Mercure plus particulièrement sous le nom d'Hermès Trismégiste Il peut être assimilé dans l'Ancien Testament, à Hénoch Genèse V. 21-24 car il ne meurt pas : il disparaît avec Dieu le livre d'Hénoch considéré comme apocryphe le décrit comme devenu le scribe de Dieu.
il fit naître
ses dieux parèdres en émettant
des sons de sa bouche
*
ici jadis du temps des Celtes la déesse Rosmertha sur la pointe de Sion faisait face au dieu Wotan honoré sur l'autre pointe à Vaudémont C'étaient deux parèdres deux divinités jumelles Wotan étayait Rosmertha et l'un et l'autre protégeaient la plaine
A.N
sur la nuit et le silence
Orphée
perd sa bien-aimée le jour de ses noces
Eurydice
fuyant le désir d’un Autre
est mordue par
un serpent
Orphée
descend aux enfers
pour l’arracher aux ombres
il chante
pour émouvoir
Perséphone et Hadès
Amour vous a unis vous aussi
Je vous en prie par ces lieux
Remplis d’épouvante par ce chaos immense
et les vastes silences
De ce royaume
renouez le fil du destin si bref d’Eurydice ...
il attendrit
les ombres du monde souterrain
mais surtout
il suspend le destin et modifie ses décrets
les plus imprescriptibles :
Les âmes livides pleuraient
Tantale ne chercha plus
A saisir l’eau qui lui échappe
la roue d’Ixio s’arrêta
Les vautours ne déchirèrent plus le foie
les Danaïdes laissèrent
Leurs urnes et toi
Sisyphe
tu t’assis sur ton rocher ...
cette
suspension
de l’inexorable
cet affranchissement du châtiment éternel
du destin noué que Zeus lui-même ne peut modifier
le destin que la Moire nous a tissé
revêt
un caractère exceptionnel
préfigure l’avenir
Orphée
annonce tout à la fois
le Christ
le nouvel Adam
et
l’homme
qui survivra aux dieux…
les ibis
sont des oiseaux échassiers à long cou et au bec recourbé
constituant la sous-famille
des Threskionithinae
Bostrychia
Cercibis
Eudocimus
Geronticus
Lophotibis
Mesembrinibis
Nipponia
Phimosus
Plegadis
Pseudibis
Theristicus
Threskiornis
*
Thot représente l'intelligence divine et en incarne la parole C'est le dieu de la Lune le dieu des guérisseurs le dieu des scribes et le patron des magiciens C'est le maître de tous les arts de la parole car son verbe est créateur de la science des nombres et des signes
Vālmīki
écrivant le Rāmāyana
miniature du XVIII siècle
Vālmīki
sanskrit devanāgarī वाल्मीकि qui signifie
Fils de la termitièren
est
un poète indien légendaire
et auteur selon la tradition du Rāmāyaṇa
racontant l'épopée du prince Rāma
parti à la recherche
de Sītā
cette œuvre monumentale composée de pas moins de vingt-quatre mille strophes de quatre vers est l'un des joyaux de la littérature indienne antique avec le Mahābhārata
mais on date ce poème seulement du début de l'ère chrétienne son attribution à Valmiki provient d'éléments internes au texte
plus précisément d'une partie récente où le poète apparaît comme personnage
la tradition attribue à Valmiki l'invention du mètre épique śloka
il est surnommé Adi kavi le
Premier poète