vendredi, octobre 16, 2020





Beaucoup de gens 
très intelligents aujourd’hui, 

très informés, qui éclairent le lecteur, lui disent où il faut aller, où va le progrès, ce qu’il faut penser, où poser les pieds ; 

je me vois plutôt comme celui qui lui bande les yeux, comme un qui a été doué d’ignorance et qui voudrait l’offrir à ceux qui en savent trop.



























Un porteur d’ombre, un montreur d’ombre pour ceux qui trouvent la scène trop éclairée : quelqu’un qui a été doué d’un manque, quelqu’un qui a reçu quelque chose en moins.

Je continue, je quitte ma langue, je passe aux actes, je chante tout, j’émets sans cesse des figures humaines, je dessine le temps, je chante en silence, je danse sans bouger, je ne sais pas où je vais, mais j’y vais très méthodiquement, très calmement : pas du tout en théoricien éclairé mais en écrivain pratiquant, en m’appuyant sur une méthode, un acquis moral, un endurcissement, en partant des exercices et non de la technique ou des procédés, en menant les exercices jusqu’à l’épuisement : crises organisées, dépenses calculées, peinture dans le temps, écriture sans fin. Valère Novarina




un porteur 

d’ombre

un montreur d’ombre





je continue

je quitte ma langue 

je passe aux actes 

je chante tout 

j’émets sans cesse des figures humaines 

je dessine le temps

je chante en silence 

je danse sans bouger

je ne sais pas où je vais 

mais 
j’y vais 

très
méthodiquement très 
calmement 


une méthode 

un acquis moral 

un endurcissement

écriture sans fin























October Country … that country where it is always turning late in the year. That country where the hills are fog and the rivers are mist; where noons go quickly, dusks and twilights linger, and mid-nights stay. That country composed in the main of cellars, sub-cellars, coal-bins, closets, attics, and pantries faced away from the sun. That country whose people are autumn people, thinking only autumn thoughts. Whose people passing at night on the empty walks sound like rain.    The October Country Ray Bradbury  Oxford Scholar








































 


dans

AUTOMNE

il y a

















un champ jauni

une souris qui court dans les flaques

cerisier d'hier

érable de demain

lune d'aujourd'hui


un nid de cigogne retenu à une nasse dans la tempête

un palais

des cavaliers et un cyclone

un tonneau sans fond

et à l'autre bout du village

une lumière


il y a aussi

la pluie qui marche sur l'herbe

dans l'eau



















 

un dixième de pouce de différence

et le ciel et la terre sont 

séparés


si 

vous désirez


le voir devant vos propre yeux

n'ayez point de pensées fixes 

ni pour 

ni contre lui

















un 

pour tous

tous en 

un


si seulement on se rend compte de cela

plus de soucis au sujet de n'être

point parfait

!


quand 

l'Esprit et chaque esprit croyant ne sont pas divisés

et que ne sont pas divisés 

chaque esprit croyant et l'Esprit

c'est là que

les mots sont impuissants

car cela n'est point 

du passé du présent ni de l'avenir





RIEN = 1

VOIR = 1

AIME = 1

JOUR = 1

NUIT = 1

ZERO = 1

ADAM = 1


DADA = 1














J 10  E 5


10 + 5 = 15 

=  

la lettre 

O


1 + 5 =  6 

la lettre 

F


la totalité et la paternité

père créateur dans l'univers crée





10 


1+2+3+4 

10






















 


JEU

consonne avec 
le pronom personnel défini français
de la première personne

JE


















celui-ci
n'est autre que 
l'abréviation du nom 
divin des Hébreux actuellement
le plus souvent et à tord prononcé
Jéhovah

la dixième 
et la cinquième 
lettres de l'alphabet hébreu 
correspondantes au j et au e de l'alphabet français
Iod et He sont en effet les deux premières lettres du nom
divin dit aussi Tétragramme soit
Iod Hâ Waw Hé


en 
opposition et 
à 
l'inverse

le 
eu de jeu 
phonétise le pronom personnel pluriel
indéfini 
eux 

c'est à dire 
tout ce qui n'est pas Dieu

et par conséquent 
tout ce qui n'est pas ontologiquement
défini




























Sangral 

Infiniment au bord

Soixante-dix variations autour du Je


PRÉSENTATION


je me Je… …en boucle… …et rien que ça… …

et rien que ça… …en boucle…

je me Je… … … … … … … … …et je me Je… …

et en boucle… …et rien que ça… …et rien que ça…

et rien que ça… …mais en vérité même pas…


et même mon non-être n’est pas le mien… 













et je suis

des traces d’être…

et je suis un – …et cetera

et cetera… – « et je suis un – …et cetera

et cetera… – « et je suis un – …et cetera

et cetera… – « et je suis un – …et cetera

et cetera… – « et je suis un – …et cetera

et cetera… – pauvre algorithme – …et cetera

et cetera… – inadapté – …et cetera

et cetera… – pour calculer – …et cetera



Chair papier


PRÉSENTATION


face à des pages blanches comme des nuits 

dans lesquelles s’invite 

une muse nue sous son encre 

Juliette nous plonge dans 

une sensorialité musicale et colorée


songes à fleur de page 

hirsutes d’

une peau de papier charnel

à vif et sujette aux aléas de l’impératrice

inspiratrice

tantôt capricieuse 

tantôt généreuse

toujours plurielle



forces hétérogènes se composent 

sur 

une ligne commune

dans 

une relation non prédéterminée

dans la durée en mutation des conjonctures

en regardant l’événement depuis 

des perspectives partiales

décomposer et recomposer en équilibres alternatifs

l’écriture comme 

un flux 

non comme un code



constructions 

associatives et cumulatives

décomposer et recomposer 

en équilibres alternatifs

dans 

une relation non prédéterminée

enrichir la signification en la rendant malléable

la forme libérée 

du marécage des syntaxes