vendredi, octobre 16, 2020





Beaucoup de gens 
très intelligents aujourd’hui, 

très informés, qui éclairent le lecteur, lui disent où il faut aller, où va le progrès, ce qu’il faut penser, où poser les pieds ; 

je me vois plutôt comme celui qui lui bande les yeux, comme un qui a été doué d’ignorance et qui voudrait l’offrir à ceux qui en savent trop.



























Un porteur d’ombre, un montreur d’ombre pour ceux qui trouvent la scène trop éclairée : quelqu’un qui a été doué d’un manque, quelqu’un qui a reçu quelque chose en moins.

Je continue, je quitte ma langue, je passe aux actes, je chante tout, j’émets sans cesse des figures humaines, je dessine le temps, je chante en silence, je danse sans bouger, je ne sais pas où je vais, mais j’y vais très méthodiquement, très calmement : pas du tout en théoricien éclairé mais en écrivain pratiquant, en m’appuyant sur une méthode, un acquis moral, un endurcissement, en partant des exercices et non de la technique ou des procédés, en menant les exercices jusqu’à l’épuisement : crises organisées, dépenses calculées, peinture dans le temps, écriture sans fin. Valère Novarina




un porteur 

d’ombre

un montreur d’ombre





je continue

je quitte ma langue 

je passe aux actes 

je chante tout 

j’émets sans cesse des figures humaines 

je dessine le temps

je chante en silence 

je danse sans bouger

je ne sais pas où je vais 

mais 
j’y vais 

très
méthodiquement très 
calmement 


une méthode 

un acquis moral 

un endurcissement

écriture sans fin


















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