samedi, juillet 04, 2020






je veux que 

vous attachiez une attache à l'arrière

je veux que 

vous changiez partiellement 

les couleurs et les matériaux

je veux que 

vous le fassiez dans la taille spécifiée

je veux que 

vous changiez la couleur 

de l'attache à votre couleur préférée











je veux que 

vous saisissiez le nom avec de la broderie


je veux que 

vous fabriquiez des enveloppes 

et des draps qui correspondent aux tentes d'autres fabricants


je veux que 

vous fabriquiez 


un abri ou une bâche que vous avez conçu


Je veux que 

vous fabriquiez des abris 

et des bâches à partir de vos propres tissus



je veux que 

vous fassiez une copie d'un autre fabricant















ligne de crête coupe caténaire

attache YKK Aqua Guard

orifice de ventilation 

supérieur avec filet de sac

 x1

verrouillage de ligne 

x9 

pour un ajustement facile de la ligne de hauban


boucles latérales avec cordons d'amortisseur

4

boucles ridgeline

Fermeture 

du panneau avant de type cordon d'amortisseur 

x2

avec sac de rangement en fibre cubique

taille de rangement: 

longueur 26 cm x diamètre 12 cm

Guy line 1,6 mx 4 

pour les boucles latérales 

Guy line 2m x 4 

pour les boucles de crête incluses








































28

une autre forme de penser pour te penser



29

je tourne les yeux vers l'arrière




30

un air plus sonore

une simple cloche


31

les bords isolés

les extrêmes


32

le temps du cheveu n'est pas le temps de l'homme

il y a

un temps de l’œil

le point est ce qui résume



33


le son persistant de la vie

une autre biffure


34 

une imminence paralysée 

un germe ou avant projet de posture

un pantin rigide

une cloison de verre




35

des fils qui viennent du dehors


36

certains regards seulement passent par les yeux

le regard pur de la terre


37

un son nouveau

la solitude dans la solitude


38


un style de la nuit

une plastique nouvelle

un volume contenu











































je me nomme  compère Nicolas 

j’ai été 

berger

vigneron  jardinier  laboureur

écolier

apprenti-moine




artisan dans 

une Ville




marié

cocu

libertin

sage sot spirituel

ignorant & philosophe 

enfin

je suis auteur

j’ai fait de nombreux Ouvrages 

la plupart fort-mauvais mais

je l’ai senti 

*




Au XVIIIe siècle

un homme a gravé sur les murs de Paris, 

en les numérotant et les cryptant de diverses manières, 

les faits marquants de sa vie


un ensemble de phrases et de mots isolés

difficilement lisibles pour le commun 

des mortels


dans l’île Saint-Louis

plusieurs parapets sont ainsi recouverts de ses écritures 


on peut parfois les sentir 

en passant simplement la main dessus 

comme du braille

l’auteur 

fut d’abord ouvrier imprimeur à Auxerre

ce n’est pas anodin


il se promenait dans le Marais  surtout la nuit

et 

il écrivait à l’aide d’une grosse clé son étrange journal 

à même les murs

les parapets

la peau de la ville


à la hauteur du numéro 

11 

de la place des Vosges

au dos d’un pilier 

on peut lire


1764 NICOLAS









Nicolas Edme Restif 

dit 

Restif de La Bretonne

également épelé Rétif et de La Bretone

est 

un écrivain français 


né 

le 23 octobre 1734 à Sacy 

mort 

le 3 février 1806 à Paris








































un scribe 

est au sens historique

une personne qui pratique l'écriture

son 
activité 
consiste à écrire à la main 
des textes administratifs religieux 
et juridiques ou des documents privés 
et à en faire des 
copies












il 
peut alors être assimilé
à 

un copiste 

ou à 

un écrivain public


*


Le Scribe   

Célia Houdart

P.O.L

Chandra est un jeune Indien venu étudier les mathématiques à Paris. 

Il habite une petite chambre dans l’île Saint-Louis. 

Ses logeurs, un couple d’érudits polonais, sont des êtres fantasques. 

Sa famille l’appelle régulièrement sur Skype. 

Roshan, sa mère, professeure d’économie et féministe engagée, lui confie l’inquiétude que lui inspire la montée du nationalisme hindou. 

Un incident majeur – une pollution à l’arsenic – d’origine criminelle, frappe l’usine de traitement des eaux que dirige Manoj, son père. 

Chandra déploie alors son savoir et sa force de concentration pour résoudre à distance la crise qui met en péril l’usine de son père et la vie alentour.

C’est l’automne à Paris et la fin de la mousson à Calcutta. 

Deux marais et marchés aux fleurs pourtant très éloignés se superposent, les eaux vertes et grises de la Seine et du fleuve Hooghly se mêlent. 

On croise à la fois 

Rudyard Kipling 

Nicolas Restif de la Bretonne

Sukumar Ray le père de Satyajit Ray 

Frédéric Chopin

un maharajah philanthrope 

une chauve-souris

un petit macaque

un étudiant russe amateur de math-rock 

Paul Éluard 

La Vierge à l’Enfant 

adossée 
au pilier sud-est du transept de 
Notre-Dame

le Scribe du Louvre



On est ici et ailleurs. 

On assiste à d’étranges frottements et flottements. 

L’Europe aux anciens parapets
prend fugitivement, et comme par enchantement, des couleurs indiennes.

Ce roman d’amour à Paris est aussi un roman de la mondialisation, avec l’évocation de la guerre de l’eau et des manifestations lycéennes pour le climat. 

A travers les yeux du jeune Bengali, 
Paris devient comme 

un grand livre.

Car le personnage principal de ce roman, 
c’est l’écriture : 


la devanagari l’alphabet hindi

les symboles mathématiques 

le nom et la numérotation des rues 

une carte hydrographique du Bengale

un journal crypté 
gravé au moyen d’une clé dans la pierre

des brouillons

des nonsense poems 

illustrés par le grand-père de Chandra
et de très anciens 
graffitis.








































BRIBES

champ chien arbres 

HORIZON

l'espoir et la crainte

je rêve

je murmure






flamme croquis espace

les fruits les sucres les audaces et les timidités

le monde est sans arrogance

rumeurs

claquement

support très fin d'espace

toute rimes

ferveur

la composition est matinale

des volets s'ouvrent

une femme un enfant

la ténuité de la décision

la pomme

le serpent siffle le savoir fauche

les vœux du vent s'accomplissent

le voile d'air se soulève

je ne sais la fin

je surprends des sources

des fugitifs

le bouquetin me revient

surprise

quelques pierres ont roulé depuis




je glisse derrière la source

je deviens l'eau

qui se perd en transparence

tout passe par le détour

sans grésiller comme le ferait un insecte


je n'imagine pas comment retenir ce qui frémit

et ne veut pas être figé en savoir

je tends une main

je tire sur l'imaginaire

je froisse la réalité

je ramasse les restes

je fais vibrer l'horizon







































elle-même était 

une apparition de théâtre

un air étrange







geste dépouillé de sa signification 
et réglé d'avance 
comme 

le 
pas 
d'

une danseuse 

qui 
tour à tour s'élève sur sa pointe et tourne autour 
d'

une écharpe



une curieuse 

édition du Cabinet des Antiques 



cou tendu 
figure oblique 
œil rond collé contre

le verre



la ligne délicieuse et inachevée


le trône légitime de la beauté


une nacre 

rose 

de ses joues

un immense oiseau 

de paradis




la sécheresse 

voulue de ces mots adressés par 

une déesse 

à

un demi-dieu 


la 
connexité 
d'

un gros nez rouge 

avec 

un bec-de-lièvre



un don de nature

une vague antipathie




le
mur filait 
dans

une autre direction 

dans nos retours les plus tardifs



ces évocations 
tournoyantes et confuses 
ne duraient jamais que quelques secondes



un rocher de corail

à 
côté 
d'

une large réverbération vitreuse

obscure et liquide



un œuf rose 

dans 
la douceur 
d'

un nid d'alcyon



un disque en cristal de roche



le 
rayon 
d'

une pierre précieuse

qu'on ne voit pas



le 
spectre 
d'

une figure idéale 

projetée sur les ténèbres



les yeux limpides et réfléchissants des déesses des eaux
les rumeurs mélodieuses 
de la terre 

une algue lisse 


une rougeur

plus fine sans être plus vertueuse



un 
regard autre

un 
large rire ironique 

un 
regard 
particulier 
venu des profondeurs


comme 
les regards 
d'

un couturier 

qui décèlent sa profession par 
la façon immédiate qu'ils ont de s'attacher aux habits



une cornue 

où 
s'observent des réactions 
chimiques



un 
formidable 
tonneau de vidange



sa 
figure 
se marquait 
de petits points bleu 
de Prusse



il y a 

une question 

de robe 
d'été qui peut changer 
les choses



je 

vous laisse carte blanche

vous avez le flair le plus fin de toutes ces 

choses-là 




il n'y a 
pas 

un mot de vrai

pas 
un seul 

c'est entièrement inventé 



je suis

un peu trop fatigué 

pour vivre avec les autres


je
m'ouvre
à moi-même 
mon cœur comme 

une espèce de vitrine




et vous 
lisez vous aussi 

?


rares poésies 
dans ses prunelles s'inscrivaient comme de distantes et mystérieuses 
étoiles



dans 
la fatigue la plus réelle
il y a

surtout chez les gens nerveux

une part 

qui 
dépend de l'attention 
et qui ne se conserve que
par 

la mémoire




un nez 

immense qui se dilate 
pour aspirer les derniers souffles
avec des mouvements mécaniques
comme 
sur 

une frise assyrienne













































la parole 

jaillit comme l’étincelle


la création-de-mots 

est 

l’explosion du mutisme 












de la langue

des couches sourdes et muettes

de la langue




cascade sans bruit
perpétuel incessant impermanent
revenir aux secondes

sans agir
sans choisir
foule
îlots
cœur
souffle

habiter parmi les secondes
autre monde
si près de soi

passées sans retour
passant sans unir

train égal vers l’extinction

passantes
régulièrement dépassées
régulièrement remplacées

sobres
pures
une à une descendant le fil de la vie
passant...








































est-elle

souvent malade sur la balançoire

?

passe-t-elle

tout son temps aux courses


?

a-t-elle

une opinion sur l’argent 


?









pense-t-elle

assez au patriotisme

?



ses plaisanteries

sont-elles vulgaires mais drôles

?

quand elle viendra

viendra-t-elle sans avertissement

?











frappera-t-elle 

à ma porte un beau matin

ou me marchera-t-elle sur les pieds dans l’autobus 

?



viendra-t-elle comme le temps change 

?

son accueil sera-t-il aimable ou brutal 

?

bouleversera-t-elle toute mon existence 

?