samedi, juillet 04, 2020

elle-même était 

une apparition de théâtre

un air étrange







geste dépouillé de sa signification 
et réglé d'avance 
comme 

le 
pas 
d'

une danseuse 

qui 
tour à tour s'élève sur sa pointe et tourne autour 
d'

une écharpe



une curieuse 

édition du Cabinet des Antiques 



cou tendu 
figure oblique 
œil rond collé contre

le verre



la ligne délicieuse et inachevée


le trône légitime de la beauté


une nacre 

rose 

de ses joues

un immense oiseau 

de paradis




la sécheresse 

voulue de ces mots adressés par 

une déesse 

à

un demi-dieu 


la 
connexité 
d'

un gros nez rouge 

avec 

un bec-de-lièvre



un don de nature

une vague antipathie




le
mur filait 
dans

une autre direction 

dans nos retours les plus tardifs



ces évocations 
tournoyantes et confuses 
ne duraient jamais que quelques secondes



un rocher de corail

à 
côté 
d'

une large réverbération vitreuse

obscure et liquide



un œuf rose 

dans 
la douceur 
d'

un nid d'alcyon



un disque en cristal de roche



le 
rayon 
d'

une pierre précieuse

qu'on ne voit pas



le 
spectre 
d'

une figure idéale 

projetée sur les ténèbres



les yeux limpides et réfléchissants des déesses des eaux
les rumeurs mélodieuses 
de la terre 

une algue lisse 


une rougeur

plus fine sans être plus vertueuse



un 
regard autre

un 
large rire ironique 

un 
regard 
particulier 
venu des profondeurs


comme 
les regards 
d'

un couturier 

qui décèlent sa profession par 
la façon immédiate qu'ils ont de s'attacher aux habits



une cornue 

où 
s'observent des réactions 
chimiques



un 
formidable 
tonneau de vidange



sa 
figure 
se marquait 
de petits points bleu 
de Prusse



il y a 

une question 

de robe 
d'été qui peut changer 
les choses



je 

vous laisse carte blanche

vous avez le flair le plus fin de toutes ces 

choses-là 




il n'y a 
pas 

un mot de vrai

pas 
un seul 

c'est entièrement inventé 



je suis

un peu trop fatigué 

pour vivre avec les autres


je
m'ouvre
à moi-même 
mon cœur comme 

une espèce de vitrine




et vous 
lisez vous aussi 

?


rares poésies 
dans ses prunelles s'inscrivaient comme de distantes et mystérieuses 
étoiles



dans 
la fatigue la plus réelle
il y a

surtout chez les gens nerveux

une part 

qui 
dépend de l'attention 
et qui ne se conserve que
par 

la mémoire




un nez 

immense qui se dilate 
pour aspirer les derniers souffles
avec des mouvements mécaniques
comme 
sur 

une frise assyrienne






































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