mercredi, avril 29, 2020



Monte  Ur-Shanabi

Déambuler sur les remparts d’Uruk !

Considère ce soubassement

Scrutes-en les fondations !

Tout cela n'est-il pas de la brique cuite ?

Et les Sept Sages en personne

N'en ont-ils pas jeté les fondations ?

Trois cents hectares de ville

Autant de jardins

Autant de terre vierge

C'est l'apanage du temple d'Ishtar

Avec ces milles hectares  tu couvres du regard

L'entier domaine d'Uruk


XI



































tu les dépasses 

mais

plus tu t’élèves

plus tu parais petit aux yeux des envieux


mais

celui qui plane dans les airs

est

celui que l’on déteste le plus


































chacun de nous

en contemplant sa propre histoire

ne se souvient-il pas qu'il a été successivement

quant à ses notions les plus importantes


théologien 
dans son enfance

métaphysicien 
dans sa jeunesse

physicien 
dans sa virilité 

?










ce qu'il y a à dire 
en réalité
est à redire
inlassablement

où j'entrevois 
l'espérance de la grâce













je retrouve 

l'idolâtrie du travail certes  mais aussi la malédiction d'un état vous condamnant à l'inerte 

ce qui importe  sans doute  n'est pas le travail en soi  mais le mouvement par où se déploie l'être qui n'est possible ni sans l'autre ni sans le monde dont soudainement on menace de vous priver et qu'il faudra bien réinventer

voici première manière de l'évacuer par un déni un peu méprisant qui ne satisfait pas pour autant

la tendance pèse  qui nous incite à mettre du sens où il n'y en a pas  de visible en tout cas de tenter de donner rétrospectivement quelque cohérence à nos démarches 

nous 
éprouvons tous 
quelque difficulté à admettre la vanité 
de nos existences 


*



Vieil océan 

tu es si puissant 
que les hommes l'ont
appris à leurs propres dépens 

ils
ont beau 
employer toutes
les ressources de leur génie... 

incapables de te 
dominer

ils
ont trouvé leur 
maître

Je te salue vieil océan!



































que dites-vous 

?

pourquoi


l'amour 

n'est-il pas aussi grand qu'il devrait l'être 

?

















la 
douleur bouge
c’est

une vague

un cycle

un itinéraire et une orbite
à la nature toujours oscillatoire

elle 
s’en va pour revenir

elle
revient pour s’en aller



nous 
savons depuis Le Banquet 
de Platon 

que 
l’amour 
est 

un drame 
existentiel lié au manque




j'aime le mot 

croire

en général quand on dit

je sais

on ne sait pas

on croit


je crois 
que l'art est la seule forme d'activité par laquelle 
l'homme 
en tant que tel se manifeste comme véritable 
individu



par 
elle seule 
il peut dépasser le stade animal 
parce que l'art 
est 

un débouché 
sur des régions où ne dominent 

ni 
le temps 
ni l'espace


vivre
c'est croire  


c'est 
du moins ce que MD 
croit



devoir croire
commencer par croire devoir croire
et oublier de désobéir


s'étourdir de croire
croire et aussitôt chercher à le partager



croire croire
pour croire choisir comment regarder
et ainsi se déterminer
à voir


douter de croire
douter pour s'assurer de croire
douter en attendant de croire
croire à nouveaux et en croyant s'assurer
de ne plus douter


































le corps à corps 

&

les essences 

formelles de ces idées



seule issue

la connaissance réflexive
des autres
idées

le rejet 
de faire suite
continue à comprendre
plus facilement

l'esprit doit être dirigé selon
la norme de l'idée
donnée







dans 
la pénombre 
est 

un pays
qui ne souffre 
l’urgence d’atteindre l’obstacle

une 
idée vraie
l'esprit se comprend 

nu
sans mal
l'esprit est attentif

ou

réfléchit
à la connaissance



les armes par terre
de l'être le plus
parfait

écrire 
un jour
toute la méthode

aucun 
commerce avec d'autres 
choses

poser 
une essence 

objective de cette
chose qui devrait convenir
à l'essence de cette 
chose

debout
tout nu tout sur
la page

la
connaissance réflexive ou l'idée
de l'idée

l'hiver blanc



courir
pour avoir
la certitude de l'idée

la distance  sépare
le signe de la
vérité



un jour 
de sagesse trépassée 
malice au 
fond 


c’est 
quoi cette 
route

route es-tu là

?

les prodigues s'en vont ensemble

écouter
passer
regarder
partir

pour 
savoir que je sais 

il est 
nécessaire 
que je sache d'abord






je
veux 
te saluer 
et te faire mes adieux ! 

Vieil océan
aux vagues de cristal

mes yeux 
se mouillent de larmes
abondantes et je n'ai pas la force 
de poursuivre

je sens 
que le moment
est venu de revenir parmi 
les hommes à l'aspect brutal

mais

courage! 







































un rite et une prière 

sont 
associés à chaque geste significatif 
d'

une journée



le pêcheur attrape
quatre 
saumons d'argent

le constructeur de canot jette
quatre 
copeaux de bois

derrière
l'arbre qu'il veut 
abattre













4

est 

un nombre rituel

pour les 

Kwakiutls

comme pour

Tsimshians 



la 
prière se fait 
selon 

une formule très précise

l'
animal 
ou la plante
objet de la prière

est 
appelé

Ami surnaturel
































COENA CYPRIANI


un certain roi nommé 

Joël 

avait invité

de nombreux convives au repas de

ses noces

à Cana en Galilée


après 
s'être lavés  
dans les eaux 
du Jourdain  ils 
se rendirent au banquet 












Naaman 
jeta les déchets

Amos 
fit couler l'eau

Jacques et André 
apportèrent du foin

Matthieu et Pierre
le disposèrent sur le sol

Salomon 
mit le couvert

et 
toute 
la troupe 
s'installa et 
comme il n'y 
avait plus de place
ceux qui arrivaient encore 
s'installèrent là où ils pouvaient


Adam
se mit au milieu

Ève
se coucha sur une feuille

Caïn
s'assit sur une charrue

Abel
sur un sceau à traire

Noé
sur son arche

Japhet 
sur les briques

Abraham
sur son arbre

Isaac
prit place sur l'autel du sacrifice

Jacob
sur une pierre

Loth
s'appuya contre la porte

Moïse
s'accroupit sur un caillou

Elie 
sur une fourrure 

Daniel
se mit à sa tribune

Tobbie
sur son lit

Joseph 
s'affaissa sur un boisseau de grain

Benjamin sur un sac

David
domina sur un tertre 

Jean
resta les pieds sur la terre

Pharaon sur le sable

Lazare sur la table

Jésus 
sur la margelle du puits

Zachée  
sur un sycomore 

Matthieu 
sur un escabeau

Rebecca sur un vase

Raab sur de l'étoupe

Ruth sur la paille

Thècle 
sur le rebord de la fenêtre

Suzanne dans le jardin

Absalon 
entre les branches

Judas 
sur la bourse pleine de deniers 

Pierre en chair

Jacques sur un filet

Sanson 
grimpa sur sa colonne

Elie sur une selle

Rachel sur un fagot

Paul
en pied comme une statue 
écoutait

Esaü murmurant 
tandis 
que 

Jacob
se lamentait
car lui seul était 
assis sur des excréments




la 
Cène 
de 
Cyprien

V
VI
Siècle


*










Paolo Caliari dit Véronèse
Les Noces de Cana
1563

Paris
musée du Louvre