vendredi, avril 17, 2020









La poésie 
ou plutôt le poème ne doit rien 
au rêve. 











À la rêverie, peut-être, et alors à la divagation, si vous voulez. 

En vérité, je ne crois pas qu’elle se fasse ailleurs que sur les lèvres, dans la voix, au hasard de sa venue qui, chez moi, se produit presque toujours en marchant et à l’aperçu, à l’entrevu de quelque chose. […] Il y a un autre monde, vous savez : il est ici et ne demande qu’à apparaître. 

Qu’on appelle cela “surréalité” ou “plus de conscience”, c’est toujours de l’immanence cachée, mais clignotante, scintillante, qui fait signe et qui se dévoile quand elle veut et… quand vous pouvez. […] Le poème, chez moi, est presque toujours le produit, l’accompagnement et comme la traduction simultanée d’une espèce d’apparition. 

Presque toujours aussi, ce phénomène est bref, et je ne vois pas pourquoi le poème devrait se prolonger au risque de le diluer, de l’épuiser. 

Il doit laisser une vibration dans l’air. 

Il doit blesser aussi, ouvrir la terre mais comme une épine, pas comme un tracteur. 


*


Expurger sa peine.

J’ai perdu la trace de l’avenir.

Madeleine porte des lilas.

Pourquoi dit-on embrasser

quand il faudrait dire emboucher ?

On ne fait bien que ce qu’on fait vite.

Lentement, le temps a fait bouger le socle des raisons.

Pourquoi ma poésie est-elle un bestiaire ?

Parce que nous vivons

le temps des bêtisiers et de l’équarrissage pour tous.

L’homme est un animal qui roule sur les autres



Pierre Peuchmard, 

L’immaculée déception, aphorismes




































elle 
me dit que
le temps n'est pas 

une entité abstraite

qu' 
il est 
ressenti 
physiquement





et souvent 
sur le mode de la désorientation et
de l'égarement






être perdu 
c'est être la proie du temps

comme si 
cette dernière dimension se substituait 
à celle de l'espace 
ou du moins 

la brouillait


































l’idole mâle

s’implore lui-même et ne peut

plus


il a trop détruit


on commence à ne plus croire

à son ingéniosité



il se prend

à douter de lui-même













à force

de secouer ses plumes

de les trouver admirables 

il s’était cru tout permis


demain 
il sera ridicule



et 
tous les oiseaux étaient 
dans mon 
jardin






la lune 
courait parmi les nuages

les hommes 
cessaient d'exister 


il n'y avait 
plus que les plaintes 

et 
tous les oiseaux étaient 
dans mon 
jardin



rien 
n'est plus accessible à l'esprit 
que l'infini

on 
rapporte à son propos

une histoire 
ancienne et sans issue 






la plupart

des vrais écrivains

ressemblent à des collectionneurs 

qui ratent l'autobus



































Il faut

que tu veuilles te brûler

dans ta propre flamme



comment voudrais-tu te renouveler

sans t’être d’abord

réduit en cendres !





































il y aurait 
dans la culture des anciens 
Pascuans 

une 
particularité 
due au contact avec l’Empire 
inca 


la tradition orale 
mentionne sur l’île deux populations 

les  
hommes minces  

et 

les  
hommes trapus 







ce seraient deux groupes distincts  l’un d’origine polynésienne arrivé avec leur chef Hotu Matua suite aux indications de Haumaka qui était le tatoueur de Hotu Matua et aurait entrevu l'île dans un songe

l’autre d’origine sud-américaine  serait arrivé plus tard avec une expédition de l’Inca Tupac Yupanqui vers 1465 et issu de la garde de l’Inca  surnommée los orejones par les Espagnols  c’est-à-dire  les longues oreilles  ces derniers arboraient des oreilles aux lobes fortement distendus pour l’insertion de grands ornements









































perdre la possibilité de reconnaître








2 choses semblables

2 choses légères

2 choses lourdes

2 couleurs

2 dentelles

2 chapeaux

2 formes quelconques 

etc


arriver 
à l'impossibilité 
de mémoire visuelle
suffisante pour transporter
d'

un 
semblable
à l'autre l'empreinte
en mémoire


même possibilité 
avec 

des sons
des cervellités 

Duchamp du signe




l’humanité

partie intelligente de la cervelle du corps terrestre

est perfectible


la cervellité

ou

partie intelligente de la cervelle

qui est l’humanité du corps humain

est aussi perfectible






























la vallée
de l'étonnement

joie
dans l'atmosphère
vibrante

un méga-théâtre de sons




la nouvelle renaissance  déclenche des ondes sonores
















la réalité incarnée 
une idée lumineuse


les niveaux de réalité
pour
résumer ma vision du faire de la 
poésie


le passage d'un niveau à l'autre 
au pays des presque 
morts



la
singularité qui m' informe

une ligne
de vie qui sillonne
mon front


le mouvement cosmique


le passage d'un fleuve


la discontinuité quantique



de l'imprévisibilité de l'inconnu


la soudaineté


la liberté c'est la discontinuité


l'interaction contradictoire


la causalité locale


la causalité globale


une formulation intelligible


le mot vivant


possible mais très peu probable