samedi, mars 28, 2020


voici 
les parties de toute 
élocution

l’élément
la syllabe la conjonction
le nom
le verbe
l’article
le cas
le discours


l’
élément 
est 

un son 
indivisible 










non pas 
un son quelconque 
mais

un son 

qui
peut 
devenir 
naturellement 

un son intelligible

car 
certains sons émis
par les bêtes sont indivisibles
et cependant je n’appelle aucun d’eux
élément

les 
parties du son dont je parle 
sont 

la 
voyelle
la demi-voyelle 
et l’aphone ou muette


la 
voyelle 
est l’élément qui a 
un son
perceptible à l’oreille
sans adjonction comme par exemple

A et O



la 
demi-voyelle
l’élément qui 


un son perceptible à l’oreille

avec
adjonction
comme 

S et R

l’aphone est l’élément accompagné d’adjonction qui n’a par lui-même aucun son  mais qui devient perceptible à l’oreille quand il est accompagné d’éléments qui ont 
un son

tels
par exemple 
le 

G et le D

les éléments diffèrent entre eux par la forme de la bouche  par les lieux d’émission par l’aspiration et la non-aspiration  la longueur et la brièveté  enfin par l’acuité  la gravité et leur intermédiaire



c’est 
dans les traités de métrique qu’il convient
de considérer ces divers 
points en 
détail



































l'animal  chat
est 
ainsi

le seul 
être animé 
dont l'existence 
se confonde avec l'existence




et 
avec l'existence 
seule

c'est 
pourquoi il peut
en 

un sens

être 
considéré comme le meilleur  témoin  
de l'existence 

le seul 
témoin qui soit à la fois éloquent 
et crédible

la pierre
n'en dit vraiment pas assez

l'homme
créature imaginative et bavarde,
en dit toujours beaucoup
trop.

l'animal chat
se trouve dans le juste milieu



il 
résume 
tout ce qu'on peut dire 
de l'existence

pas 
moins 

et 

pas 
plus




*




ce soir 
j'ai de nouveau été empli 
d'

un talent 
anxieusement retenu

le réel
passe nécessairement toute
prévision



et
déçoit
toute imagination

sois 
ami du présent qui passe 

le futur et le passé 
te seront donnés par surcroît 




la force invulnérable 
de la poésie

de 
l'ailleurs et 
de 
l'autrement 

consiste 

paradoxalement en son impuissance 
à 

se définir elle-même 
à

préciser 
ce qu'elle désire et ce qu'elle 
veut 



l'existence 
est la seule chose au monde à laquelle 
on ne s'habitue 
jamais 































faut-il rappeler 

ici

la parole des sages


ce que les uns appellent 
la mort de la
chenille

d'autres l'appellent
la naissance 
du 




papillon





à 
l'homme-larve

Y
révèle 
son devenir

c'est 
de nouveau

une 
apocalypse 

une 
vieille peau

un 
vieil homme

une 
vieille programmation

un 
masque

plus
qu'

un voile
qu'il s'agit de laisser
tomber

pour
qu'apparaisse
l'invisible visage





























il est plus clair

que n’importe quoi d’autre que

attaqué sur la droite

et sur la gauche par de très puissants ennemis

je ne puisse m’échapper

ni à droite ni à gauche

seulement en avant animal affamé

le chemin mène

à une nourriture mangeable 

à de l’air respirable

à une vie libre

même si c’est derrière la vie




































Paul les oiseaux ou la place de l'amour















Paolo Uccello 

est en train de se débattre au milieu d’un vaste tissu mental où il a perdu toutes les routes de son âme et jusqu’à la forme et à la suspension de sa réalité

Quitte ta langue Paolo Uccello
quitte ta langue

ma langue
ma langue
merde
qui est-ce qui parle 
où es-tu ? 
Outre
outre 
Esprit
Esprit 
feu
langues de feu 
feu
feu 
mange ta langue
vieux chien
mange sa langue
mange
etc... 

J’arrache ma langue

OUI

Pendant ce temps Brunelleschi et Donatello se déchirent comme des damnés 

Le point pesant et soupesé est toutefois Paolo Uccello
mais qui est sur un autre plan qu’eux


Il y aussi Antonin Artaud

Mais un Antonin Artaud en gésine
et de l’autre côté de tous les verres mentaux
et qui fait tous ses efforts pour se penser autre part que là 

chez André Masson par exemple qui a tout le physique de Paolo Uccello  un physique stratifié d’insecte ou d’idiot  et pris comme une mouche dans la peinture  dans sa peinture qui en est par contrecoup stratifiée



Et d’ailleurs c’est en lui Antonin Artaud que Uccello se pense
mais quand il se pense il n’est véritablement plus en lui etc etc 

Le 
feu 
où ses glaces macèrent 
s’est traduit 
en 

un beau tissu

Et 
Paolo Uccello continue la titillante opération de cet arrachement désespéré


Il s’agit d’un problème qui s’est posé à l’esprit d’Antonin Artaud mais Antonin Artaud n’a pas besoin de problème  il est déjà assez emmerdé par sa propre pensée  et entre autres faits de s’être rencontré en lui-même  et découvert mauvais acteur  par exemple hier  au cinéma  dans Surcouf  sans encore que cette larve de Petit Paul vienne manger sa langue en lui


Le théâtre 
est bâti et pensé par lui

Il a fourré un peu partout des arcades  et des plans sur lesquels tous ses personnages se démènent comme des chiens


Il y a 
un plan 
pour Paolo Uccello 

et 

un plan 
pour Brunelleschi et Donatello  

et 

un 
petit plan 
pour Selvaggia  
la femme de Paolo

Deux  trois  dix problèmes se sont entrecroisés tout d’un coup avec les zigzags de leurs langues spirituelles et tous les déplacements planétaires de leurs plans

Au moment où le rideau se lève  Selvaggia est en train de mourir

Paolo Uccello entre et lui demande comment elle va

La question a le don d’exaspérer Brunelleschi qui lacère l’atmosphère uniquement mentale du drame d’un poing matériel et tendu

BRUNELLESCHI
Cochon 
fou

PAOLO UCCELLO 
éternuant trois fois
Imbécile

Mais d’abord 
décrivons les personnages

Donnons-leur 

une 
forme physique 

une voix 

un 
accoutrement

Paul 
les Oiseaux a 

une voix 
imperceptible 

une démarche d’insecte 

une robe 
trop grande pour lui


Brunelleschi 
lui  a 

une vraie voix 
de théâtre sonore et bien en chair 

Il 
ressemble au 
Dante


Donatello

est 
entre les deux 

saint François 
d’Assise avant les Stigmates

La scène se passe sur trois plans

Inutile de vous dire que Brunelleschi est amoureux de la femme de Paul les Oiseaux

Il lui reproche entre autres choses de la laisser mourir de faim 

Est-ce qu’on meurt de faim 
dans l’Esprit 

?

Car 
nous sommes uniquement 
dans l’Esprit

Le drame est sur plusieurs plans et à plusieurs faces  il consiste aussi bien dans la stupide question de savoir si Paolo Uccello finira par acquérir assez de pitié humaine pour donner à Selvaggia à manger  que de savoir lequel des trois personnages se tiendra le plus longtemps sur son plan


Car 

Paolo 
Uccello 
représente l’Esprit 
non pas précisément pur 
mais détaché

Donatello 
est l’Esprit surélevé

Il ne regarde déjà plus la terre
mais il y tient encore par les pieds


Brunelleschi  lui  est tout à fait enraciné à la terre  et c’est terrestrement et sexuellement qu’il désire Selvaggia

Il ne pense qu’à coïter

Paolo Uccello n’ignore pas cependant la sexualité  mais il la voit vitrée et mercurielle  et froide comme de l’éther

Et quant à Donatello il a fini de la regretter

Paolo Uccello 
n’a rien dans sa robe
il n’a qu

un pont 
à la place du cœur

Il y a 
aux pieds 
de Selvaggia 

une herbe 
qui ne devrait pas être là

Tout d’un coup Brunelleschi sent sa queue se gonfler  devenir énorme

Il 
ne peut la retenir 

et 

il 
s’en envole 

un grand oiseau blanc 

comme du sperme qui se visse 
en tournant dans 
l’air




























le 
saint
sur 

un cheval 

pommelé 
blanc cabré à droite
porte 

une armure 

assis sur 

une sellerie rouge











sa lance 
traverse la composition en une diagonale 
aboutissant dans la gueule 
du dragon déployant 
ses ailes 

sa 
robe est verte

ses 
ailes portent des anneaux 
de couleur 


la princesse
peinte de profil
livre le dragon à St Georges 
d'

une main 
tandis que la seconde
relevant 

un pan 
de sa robe
maîtrise la bête par 

une laisse


derrière 
eux la grotte s'ouvre 
dans 

une roche 
aux contours stylisés et révèle 
une source

le sol 
est parsemé 
de carrés d'herbe sombre 
comme 

un parterre

le ciel 
sombre également
comporte de petits nuages 
bleus ainsi que la Lune en croissant 
très fin



un tourbillon 

surplombe 
le cavalier au-delà d'arbres 
vert foncé 


au loin
on aperçoit des collines 
ainsi que des remparts indiquant 
la distance séparant la scène de la ville 
de Silène


















Artiste
Paolo Uccello
Date
vers 1470
Type
Art sacré
Technique
huile sur toile
Dimensions H × L
55,6 × 74,2 cm
Collection
National Gallery
N° d’inventaire
NG6294
Localisation
National Gallery
Londres



un cheval
une armure
une sellerie 
une diagonale
une main
un pan
une laisse 
une roche
une source
un parterre 
un tourbillon


















Joan Hernandez Pijuan

Trama 

3- 178 1997 

Galerie Boisseree

Köln

*








le
monde et son miroir

et

cet
espoir dans le miroir

un 
rien suffit

et

c'est 
le monde rempli 
d'

un 
sens nouveau

j'aime
la lumière du jour


c'est 
toujours
cet instant qui s'arrache
à lui-même et moi 
avec


on 
entend

une 
musique 
sous le silence

elle 
ne dit pas
un mot




elle écoute les bruits

tout arrive

passé présent futur

les malentendus se sont dissipés




ce 
qu'il y a 
de plus beau 
pour elle

c'est-ce 
qu'elle appelle
l'amour intellectuel de 
Dieu



































le nouveau 
ne peut-être éprouvé 
que par

un non-savoir
que les théologiens
des premiers siècles développeront
en théologie apophatique

ainsi 
que nous l'apprennent parmi
bien d'autres

Grégoire de Nysse et Denys





connaître
qu'il est inconnaissable

telle est
la véritable connaissance

les concepts
créent les idoles de 
Dieu

seul
l'étonnement 
et l'émerveillement
peut en dire quelque chose












l'apophatisme 
du substantif grec ἀπόφασις
apophasis  issu du verbe ἀπόφημι  apophēmi
nier 

est une approche philosophique fondée sur la négation En dérive la théologie négative  c'est-à-dire une approche de la théologie qui consiste à insister plus sur ce que Dieu n'est  pas  que sur ce que Dieu est  Elle se situe à l'opposé de la théologie cataphatique ou  positive 

la théologie négative 
peut être appréhendée de deux façons 

par 

négation 
démarche apophatique  du grec apophasis 
négation

ou par 

abstraction 
méthode aphairétique
du grec  aphairesis  abstraction




































rien de nouveau sous le soleil

dit 
le toujours actuel Ecclésiaste
et il a raison

sous le soleil
rien que des nouveautés
qui vieillissent vite

rien 
que du temps 
qui passe





mais 
il s'agit maintenant de ce qui n'est pas
sous le soleil



le nouveau 

est 
toujours au-dedans

et 
jamais au-dehors

Tout 
est en toi

et non 
en dehors de toi

le 
jugement n'est pas 
fin

mais 
commencement

si 
vous voyez 
quelque chose
tomber en poussière

sachez 
que quelque chose approche

le 
nouveau 
éclaire tout 
ce qui est ancien

la lumière 
ne naît pas des ténèbres

mais 
les ténèbres 
meurent de la lumière

















Margit Eugénia Mallász dite Gitta Mallász ou en France Gitta Mallasz épouse Walder née le 21 juin 1907 à Laibach Carniole Autriche-Hongrie et décédée le 25 mai 1992 à Tartaras commune d'Ampuis s'est fait connaître par la publication du livre Dialogues avec l'ange dont elle se disait être le  scribe  et non  l'auteur