vendredi, mars 13, 2020



l'air et le feu

laisse-moi parcourir l'orbite O seigneur 
de la vie des deux 
terres




la déesse vautour N
est placée sous
l'influence
de S

l'oiseau se vêt de plumes
il marche et
vole

la fleur de lys accompagne
l'emblème du sud
l'air y est
sec















le 
milieu 
que survole 
l'oiseau est composé 
de sable ou de roche d'où
jaillit la source

l'horizon de l'oiseau est fait
de vallée aride et de
dunes

sa forme s'élance et
se déploie

elle 
est l'A 
de l'O qui 
flamboie vers 
le ciel

la 
vision interpelle et 
provoque

M
conduit 
ses ailes de lumière
vers les berges ombrageuses
de la Terre






































Le mathématicien André Weil rappelle dans son oeuvre que certaines surfaces mathématiques connues en géométrie algébrique  les surfaces K3, ont été ainsi nommées d'après trois mathématiciens Kummer  Kähler et Kodaira et une montagne du Pakistan  le K2













L'auteur du présent ouvrage a pris le prétexte de ce rapprochement pour réfléchir sur les mathématiques et la montagne  les variétés de Calabi-Yau  la théorie des cordes  la géométrie tropicale ou la recherche opérationnelle  domaines auxquels il introduit le lecteur sans qu'il s'en aperçoive ou presque. 

Au fil de ce voyage au Karakoram l'un des plus grands massifs montagneux de la planète avec l'Himalaya et ses glaciers il en vient à s'interroger sur ce noble projet occidental  naguère encore défendu par Nietzsche ou par Daumal  mais auquel on a visiblement renoncé qui consistait à chercher à s'élever : dans la pensée comme dans la vie. 

Avec les forces fondamentales de la nature et la variabilité astronomique du climat  le cas du K2, montagne-limite et à peine accessible  est alors emblématique de ce qui échappe ou nous dépasse dans la grande inversion de valeurs qui caractérise l'époque actuelle  Nouvelle édition revue et corrigée Préface de François Damilano.







la conversation scientifique

Etienne Klein

































une forêt de pommiers de noisetiers de lauriers de roses de feuilles mortes de bourgeons clairs d’ombres fantastiques  une prairie une fine pluie et son ennui des fêtes de nuit une ville de charpentiers de bergers d’ouvriers des idiots râpeux de commerces et un clocher un curé ses mystères son père Frété  des marins alcoolisés leur voilier un ponton  un chardon  des vieillards  des chars la rouge courtisane la rive et Vénus le ciel voilé ou les vapeurs de sa pipe des pantins des étoiles ces astres… ses premiers ébats  un lilas  et sa tristesse  son ivresse  sa faiblesse  comme un enfant  sa maman  le matin approchant  deux cormorans  une branche des bourgeons clairs  des laquais  les rayons du soleil  et ses pas de la veille  une cascade d’eau  un petit troupeau des gouttes vertes  des jeunes mariés des arbres tordus  des blés d’or  un corbeau  une colline  de l’air son inspiration son évasion  ses illusions et un lapin un moulin son vieux parchemin un poulain ses espoirs du lendemain…




*















explosante fixe
la maison que j'habite
ma vie
ce que j'écris
le pont de trésors de la 
grande barrière australienne
moi
elle
Enée portant son père
je n'avais pas cessé de m'intéresser
au progrès de cette statue
un descendant très évolué du heaume
de la hauteur d'un petit soulier
faisant corps avec elle
cette espèce d'hélianthe 
les petites rues du quartier des halles
A paris la Tour Saint-Jacques chancelante
l'air de nager
TOUT ENGOURDI AUSSI PAR LA NUIT
de sable plus noir encore
celle que PICASSO a peinte
il y a trente ans
les jardins gobe-avions de MAX ERNST
A flanc d'abîme
construit en pierre PHILOSOPHALE
LA MAISON DU PENDU
tous les petits enfants 
des miliciens d'Espagne



un filet 

de lait sans fin
fusant 
d'

un 
sein 
de verre


































qu'est-ce que 
la fièvre

?

le 
cœur bat  
c'est le rythme 

qu'est-ce 
qui rompt le rythme

?















une 
matière étrangère
corruptrice 
pénètre le sang

une 
matière nocive

une 
matière inutile

et 

le cœur 
bat plus vite

le feu 
augmente

il faut brûler ce qui dérange

et c'est la fièvre


le 
sang 
se purifie 

et 

le 
rythme 
se rétablit


*


dans 
cet extrait 
il y a


la
représentation


l’espace

le froid
qui empreint les contours

le témoin
qui donne le thème

il y a aussi

la fraîcheur trouble 

le simulacre et la pesanteur



la paroi


































dans une caverne
dans les livres
dans le noir
dans la bouche d'une étoile

dans 
la forêt 
triangulaire
après le crépuscule

au rassemblé
au risque de l'instant
à l'ouvert
à la vraie gravité
au tremblé
au plus vif
au centième de soupir
au plus aimé
au plus blessé
au regard renversé
à l'infini


*










évasion


qui a 

un corps 
apte au plus grand nombre 
d'actions

a

un esprit
dont la plus grande partie
est éternelle



lumière

heureux 
celui dont la façon de procéder rencontre 
la qualité des temps


désir



la qualité des temps

titre 
possible







flanc d'abîme

construit en pierre philosophale 

s'ouvre

le château étoilé


































la 
confiance est la clé



le 
cœur peut s'arrêter

la 
pensée vivra


*


je suis

le
saint en prière sur
la
terrasse

comme
les bêtes pacifiques paissent jusqu'à la mer
de Palestine



je suis

le
savant au fauteuil sombre

les
branches et
la
pluie

se
jettent
à la croisée
de la bibliothèque



tu te mettras à ce travail  toutes les possibilités harmoniques et architecturales s'émouvront autour de ton siège  des êtres parfaits  imprévus  s'offriront à tes expériences  dans tes environs  affluera rêveusement la curiosité des anciennes foules et de luxes oisifs  ta mémoire et tes sens ne seront que la nourriture de ton impulsion créatrice  quand au monde  quand tu sortiras  que sera-t-il devenu 


En tout cas  
rien des apparences actuelles


désir