mercredi, février 19, 2020





un visage

est

un cri

qui étouffe 

un visage






la désillusion lyrique 
de la poésie ne peut la faire renoncer 
à agir mais 

ailleurs 
que dans l'espace culturel qui lui est 
réservé


Oh ! 
Pourquoi as-tu voulu 
tenter 



tu ignorais 
que les mots avaient perdu 
leur pouvoir 

?

elle le savait



des mots
des idées
des noms inconnus
à moitié oubliés
lui revenaient en mémoire


regard prolongé

SILENCE
































garder
mémoire
d'

un 
éblouissement


faire advenir                                l'imprévisible






une chute
n'entame pas 
les régions côtières





lire
la partition
comme si on ne l'avait jamais
entendu


faire et défaire                                       l'obscurité 

favorable des miroitements

feu
dont les périodes
de lumière
dites éclats
sont nettement plus courtes
que les périodes
d'obscurité
dites éclipses

mémoires 
recroquevillées des balbutiements

comme 
le sont aussi d'ailleurs 

les nuages 

ou 

les troncs des arbres


descendre

une
figure

une parcelle

de cœur 
ou 
de cerveau se détache

qui n'a pas ici-bas 
le désir de voir 
le visage du jour

n'y parviendra pas plus tard 
dans l'éternité



pas 
de désir

pas
  d'
accomplis
se
ment 



un éblouissement 
une chute
un figure
une parcelle






























c’est

seulement

dans le langage

des poètes qu’apparaît

encore parfois la véritable parole

celle qui est en rapport avec le silence




il 
naît 
de ce partage 
de la poésie entre lois et 
mystère 

une 
difficulté

assez 
propre à nous décourager 



car 

toute loi poétique 

pour être exacte et complète

devrait de façon ou d’autre comprendre 

le mystère


mais 


ce mystère 

est 

insaisissable





SILENCE 

LANGAGE 

POéSIE






























comme beaucoup 
de symboles

l'image 
de la fleur 
est ambivalente

Char 
dédaigne 
les 





fleurs serviles

qui 
se recueillent au cimetière

la fleur tracée

qui 
s'est laissée embrigader


il arrive au poète
lorsqu'il apprend la mort de ses camarades 
de congédier 

ce chien la rose  dernier vivant

mais aussi

de 
crier vengeance
de 
cultiver 

la rose de violence

ces 
métamorphoses 
de la rose 
ne font qu'attester sa vitalité 

la poésie ayant 

la densité de la rose qui se fera

on 
n'a jamais 
de preuves absolues 
d'en avoir percé le mystère



20






























80

la construction enchaîne ainsi deux transformations Si A à B  et Si B à C  alors A à C puis par le chiasme  les  remonte  systématiquement inversant le processus de mutation et fermant le cercle dont Héraclite dit ailleurs  

dans 
la circonférence commencement et fin 
coïncident 


81

un trajet philosophique rigoureux a donc conduit Héraclite de l'intuition d'un Logos  en retrait  et pourtant enveloppant à une parole raréfiée qui en inscrit les traces énergétiques 

avec une rare fidélité  et une surprenante intuition  la poésie de Char va constituer le développement idéal  et sans nostalgie ou passéisme  de la conception présocratique

Char réalisera ainsi la surprenante appropriation d'un langage et d'une pensée presque archaïques dont il transpose la fraîcheur et la vivacité l'efficacité aussi dans les combats de l'Histoire








un trajet
un logos
une rare fidélité
une surprenante intuition
un langage
une pensée






























une 

irrésistible 

puissance



le force à dire vite 

et confusément

ce qui doit se passer confusément 

et vite














il 
écrit sur les ruines 
d'

un monde

comment 
ne serait-il pas agité 

?


il annonce 
l'universelle anarchie

quel 
ordre pourrait-il observer 

?


*



STERNE
l'amer critique

disait 
qu'il était 
décidé à ne 
lire de sa vie 
d'autres livres que 
les siens

car

il est 
dans la nature 
de l'homme de se considérer 
comme le centre du mouvement
universel et de rapporter tout à lui

il
n'est 
pas

un auteur
qui n'est pensé
ce que STERNE écrivait

moitié riant

moitié 
philosophant 

selon 
sa coutume



LGD 137































l'abrégé  cf.  vient du verbe confer 

signifiant

rapprocher   joindre   réunir 

dont il est la forme à l'impératif présent
il peut donc se traduire 
par 

compare  rapproche  mets en parallèle 
mais son usage en français 
a plutôt pris le sens 
de 

se reporter à 
ou 
voir 

*





[cf. Lautréamont]  

je voyagerai

déjà 

tout se prépare pour l'universelle  

circulation


notre messagère 
la vapeur
en passant sur les villes
s'imprègne de leur atmosphère intellectuelle
et la porte de l'une à l'autre


les
langages
changent et se renouvellent

le
vieux dictionnaire
est usé

chaque 
invention n'a plus 
qu'

un nom partout

les
mœurs se transforment

le
préjugé courbe la tête



peuple !

n'y 
regarder 
pas de si près 
pour les conditions 
de l'échange

elles
deviendront justes


LGD 139