samedi, février 01, 2020





language 

charged with meaning 

to the utmost possible degree 


du langage 

chargé 

de sens au plus extrême 

degré possible 






donc

je relis 

et 
de la sorte 

je relie (ie) 

le
poème
à. Lire

et/ou 
comprendre 

s’accomplit 
dans ce mouvement 
de liaison 
d’

une matière 
de pensée
à 

une 
résistance 
physique graphique
le vers

dans 
son exigence formelle

lire
c’est relier
puis relire 
pour éprouver l’affaire
la solidité 
du lien
l’équilibre improbable
mais recherché consenti parfois seulement repéré 
de cette marque équivoque qui sépare et
unit notre algorithme saussurien


la lecture
pourtant ne dévoile aucun 
signifié 

mais
seulement 



une 
concaténation signifiante

un jeu 
d’homologies

une 
efflorescence 

des
symboles 
qui font l’œuvre 





une matière
une résistance

une 
concaténation 

un jeu
une efflorescence






ce 
sont des oranges 
d’

une 
récolte 
à contretemps


        des mandarines sans empire
        des asperges vert deuil
        des laitues vert oubli, 
        des céleris sans tête


                        vert 
néant 

                               vert 
ensuite

                                       vert 
enfin 

plateaux

de
promesses 
      
dans 

le comté 
de la détresse























elle pense

FUIR



Fuir 
a l’odeur de l’espoir

Fuir 
semble se nourrir de temps







Fuir 
voudrait être 

un poisson 
des abysses remonté à la surface  
après tant d’obscurité

mais

Fuir 
a froid et 
sur la peau de son ventre 
résonnent des mots 
graves  

Fuir 
est 
un naufrage


*



lorsque

nombres et figures ne seront plus
la clef de toutes 
créatures

lorsque 

tous ceux qui s’embrassent 
et chantent
en sauront plus que les savants 
profonds

lorsque 

le monde reprendra sa liberté
et reviendra au monde 
se donner



lorsque 

dans les contes 
et les poésies on apprendra 

l’histoire 
des cosmogonies




c’est là 
que s’enfuira
devant 

un mot secret

le 
contresens 
entier de la réalité

*






il y a 

plusieurs façons 

de ne pas comprendre 

quelque chose 




un poisson 
un naufrage 

un mot 
un secret
un mot secret


































dire et ne savoir


un commencement
de la parole
dans l'indéfini
sans détermination
de temps ni
de mode ni
de personne ne cessant plus
Dire est
un dire sans objet intransitif
qui se fait pur passage
dans son intransitivité














dire et ne savoir

il ne s'agit 
pas seulement
de dire que le dire
n'est pas
un savoir
qu'il n'est pas accompagné
du savoir ni
de ses instances
qu'il ne correspond à rien
du point
de vue
du savoir
mais qu'il n'est pas même l'objet
d'
une conscience 

































elle 
saisit le feuillage 
d’

une façon 

très 
singulière faisant sortir pour 
cet effet 

une langue 
longue rugueuse
très étroite et noire en 
l’entortillant autour de l’objet
qu’

elle 
convoite

Étienne Geoffroy Saint-Hilaire
Quelques Considérations sur
la Girafe, 
1827

*





la 
nature 
biologique 
est 

une
fiction 

qui fait du corps 

une
limite 
ontologique

un agrégat 
cellulaire de
corps structuré en 

une 
politique
de domination 
qui se confond avec 
l’idéologie qui la régit

































derniers rayons
sur le pâle visage
du pèlerin
et le le voyageur crie
une fois encore
s'élevant 
de terre
Comme le bonheur est fugace
je l'ai aperçu à présent
Au ciel
on le trouve éternel


très haute constellation
de l'être

très haute nébuleuse
de l'être

un 
éclair







Dionysos devient visible
dans

une 
beauté 
d'émeraude

sois intelligente 
Ariane

tu as 
de petites oreilles

tu as
mes oreilles

loges-y
un mot intelligent




je suis ton labyrinthe


une fois encore
un éclair
une beauté
un mot intelligent


































H.H

écrit 
le retour de Zarathoustra 
en trois jours

on y lit

la 
solitude 
c'est le chemin 







par lequel 
le destin veut conduire l'homme 
vers lui-même

la 
solitude
c'est le chemin
que l'homme craint le plus

il ajoute

on ne choisit pas la solitude
aussi peu que le 
destin

il faut avoir 
la pierre magique
qui attire le destin
pour que la solitude vienne 
sur nous

trop
beaucoup
trop

sont 
partis dans le désert
et ont mené dans cette belle 
solitude d'ermite
au bord 
d'
une 
agréable 
source

la vie 
d'hommes du troupeau

d'autres vivent au milieu de la foule 
et autour de leur front 
souffle l'air des 
étoiles


tractatus solitarius 





nul 

ne développera jamais 

ses facultés intellectuelles 

s'il ne contrôle sa vie avec l'aide 

de la solitude


tant 

de solitude

tant de force
























































Retour


la 
notion de retour 
vers la sortie dépend de notre rapport 
avec la mort 

dans 
la tradition égyptienne antique 
seul compte le parcours 
jusqu’au centre




le voyage 
de retour n’est pas 
évoqué



dans 
la tradition grecque
l’accent est mis sur la capacité à ressortir 
vivant du labyrinthe

dans 
le labyrinthe moyenâgeux 
c’est au centre que l’homme effectue
son retournement à la fois physique et spirituel


là 
il prend conscience 
du chemin parcouru et revient 
sur ses pas dans le monde profane enrichi 
de son expérience 
du sacré 

prêt 
à accomplir 

un nouveau cycle 

pour
affronter 
la dure réalité



Horloge

en
fixant 
un pendule 

à 
la verticale du centre 
d’

un labyrinthe

il est possible de déterminer 
les heures de la journée avec précision 

en effet 

la rotation 
de la terre sur son axe 
va provoquer 

une variation 
de l’angle donné par le mouvement 
de va-et-vient du pendule

expérience bien connue du pendule 
de Foucault





Calendrier


le 
labyrinthe 
est 

un 
calendrier annuel 

dont la disposition géométrique 
et l’orientation 
établissent 

une 
concordance 

entre 
la course solaire et la course
lunaire

basé sur 
l’année embolismique                   de   384 jours

il 
permet de fixer annuellement le jour 
de Pâques

ce 
calcul est appelé 
comput

calcul 
du calendrier des fêtes 
mobiles




Un embolisme est  dans un calendrier luni-solaire l'intercalation d'un mois afin de faire coïncider au mieux l'année calendaire avec l'année solaire tropique année du cycle des saisons  La durée d'un mois synodique est de 29,530589 jours solaires moyens