samedi, janvier 25, 2020



nul 
n’est attendu
ici

personne

que celui qui
cependant s’aventure jusque-là 
veuille bien écouter
ce que 

le Loup des steppes 

lui intime en 
silence 












sache t’effacer 

ou 

passe ton chemin 


retourne sur tes pas

renonce





ou
viens te fondre secrètement
dans


l’ouvert

cela 
ne coûte que la 
raison


































rouge objet

manches

lettres rouges

o rouge

eh

discrètement

*





Est-ce 

une apparition 

?

Est-ce 

la 
vision matérialisée 
d’

un fantasme érotique 

?


Est-elle 

de chair ou d’imaginaire 

?











































ces parties 
se sont-elles assemblées d’elles-mêmes 
ou y eut-il 

un maître d’œuvre

?









de l’air de l’eau nous sommes
vers le haut vers
le bas

nous regardons




théière noire et deux citrons







































Attitude 

consistant à attribuer aux choses 

une âme 

analogue à l'âme humaine


























Charles Bernstein

Longues files de voitures revenant de la plage

J’ai vu le pouvoir

du mot en

légende. Jette

une ombre que je

m’y cache, perdure,

crevasse indiquant

la jetée

tendue vers

la mer. […]

Traduit de l’américain par Martin Richet



2011 - ISBN : 978-2-914906-53-1































































le sens
secret de la terre se révélait
dans sa respiration

le cœur se donnait de bonne grâce
et le temps tout entier 
était le présent



nul n’est attendu ici
personne

ceci 
n’est pas 

une pénultième histoire

une confidence 
ni 
un aveu
mais 
une parole





une parole 
en venir des hautes solitudes 
intérieures
d’

une étrangeté
de l’être qui apparaîtra 
sauvage 

sinon hostile
parce que rien en elle n’accommode 

un public





































Grincements d'une branche tordue
Branche tordue fendue
Qui pend déjà d'année en année,
Sèche, elle grince dans le vent sa chanson,
Sans feuilles, sans écorce,
Blême et nue, fatiguée de vivre trop longtemps,
D'une trop longue agonie.
Sa chanson sonne dure, et endure,
Sonne obstinément, sonne un secret effroi,
Encore un été,
Encore un hiver entier.

H.Hesse

































steppe 
est


un 
creuset 
de la vision


sa monotonie dégrise
sa vastitude 
évide

l’archet
vif et sifflant
du mental trouve là 
en s’étirant

la longue 
note sourde du diminuendo 
steppique







c’est 

un paysage 
presque sans paysage

une ténuité 
du visible qui n’atténue pas 
l’acuité du regard mais
au contraire

l’intensifie secrètement

tractatus solitarius Pierre Cendors

































la voix n’a que faire de l’horizon

la question ne se pose pas en progrès

du doucereux poison le qui-vive se démène

faire et défaire l’anesthésie moderne en l’hyperesthésie littéraire

invoquer le passé   y inventer les outils de la transe

la grammaire se meut en raison cahots

que montre que se taise le demain cause littéraire

et brèche à la course la ponctuation qui s’échoue

la répétition invoque les mondes











un regard 
mélancolique 

et 

la littérature poésie explose 
l’établi



souhait 

de luminescence 

et 

toute sympathie 

pour ce qui falsifie la monnaie


*

ici

tout sera dit

pour le plaisir du son

du choc

de l'entremêlement

miroitements des événements

selon le regard



sol de l'être 

profonde obéissance du corps

temps variables

le retour 
de l'eau pure du moulin 
à prières

les rochers et le miracle du monde

lave cristallisée

sels de la terre



*

rien de plus guère moins  emporte
le fin premier
vague et mouton
pliant leur flou
chaos turbide uniment 
comme
en gros feront

PQF/JHP
































le jardin et l'étang

chaque portion de la matière 
peut-être conçue
comme

un jardin 
plein de plantes

et comme

un étang
plein de poissons

mais 



chaque 
rameau de la plantes

chaque 
membre de l'animal

chaque 
goutte de ses humeurs

est encore

un tel jardin

ou

un tel étang


il n'y a rien 

d'inculte de stérile de mort dans l'univers

point 
de chaos 

point 
de confusion 

qu'en apparence



une série 
de souvenirs-poids  singuliers et glacés
pour me lester dans la balance
des choses

les lieux où je retourne sont bien là
mais ne dureront 
pas


doux éphémère

élan

plongeon

eau froissée sous la traîne des saules en plein ciel