jeudi, novembre 05, 2020


ni 
Baudelaire 

ni 
Mallarmé

ni 
Joyce

etc

n’ont écrit 
pour rendre le monde lisible

leurs œuvres 
construisent en face de l’obscurité du monde

une obscurité homologue





























non 
que ces œuvres récusent 
le sens  

elle maintiennent 
bien plutôt 

une instabilité 
vivante 

une indécision 
du sens 


c’est en quoi elles font effet 

de vérité


il est  saugrenu 

d’être surpris de ce que la littérature

parfois soit 

illisible 


il est naïf 

d’exiger d’elle qu’elle soit 

a priori lisible


il est misérable 

de la récuser quand elle 

ne l’est pas 


c’est 

en refuser l’essence 

même


quand 

nous rêvons 

de posséder le sens du monde dans la transparence 

des œuvres littéraires 


nous dévoilons 

notre désir d’être possédés par ce monde 

dont la clarté de la littérature serait 

un reflet accompli


ainsi 

notre vœu que les textes soient lisibles 

est-il paradoxalement 

le vœu de nous vouer corps et âme au monde 

et qu’il n’y ait plus 

de littérature


*


abstracteur de quinte essence 


faut 
ouvrir le livre 
et soigneusement peser ce qui y est 
déduit  


lors connaîtrez 

que la drogue dedans contenue 

est bien d’autre valeur que ne promettait 

la boîte  


c’est-à-dire 

que les matières ici traitées 

ne sont tant folâtres comme le titre au-dessus 

prétendait


et posé le cas qu’au sens littéral vous trouvez matières assez joyeuses et bien correspondantes au nom  toutefois pas demeurer là ne faut  comme au chant des sirènes  mais à plus haut sens interpréter ce que par aventure auriez dit en gaieté de cœur 


















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