mercredi, juillet 08, 2020







c’est 
ainsi qu’il n’y a 
pas 

de fin 
à nos jours








le fil 
de l’intrigue n’existe 
pas






les pistes 

des grèves
des oiseaux des arbres
des hommes et des bêtes divergent dans le temps
se brouillent dans l’espace
se perdent dans la mort









Il me semble qu’à la fin de mes jours, de mes livres, de mes spectacles, à force de se dérouter des routes, de se dévoyer des voies, des sentiers, des sentes, la trace que creusaient mes pas ne se distinguait plus de la forêt elle-même.



C’est le fragment LXXI d’Héraclite  

Celui 
qui oublie où conduit la route arrive 
sans fin.

Par la bonté de la brume qui monte sous le premier rayon qui en rencontre l’eau et lui adjoint ce peu de tiédeur qui l’échauffe, par la bonté de la rosée qui s’y dépose, se lève l’odeur merveilleuse, chaque matin, de la terre mouillée.

Et sur les bords de l’Yonne la senteur de la vase dans les mousses que la clarté touche, entre les mentes, dans les joncs.

À midi, la terre jusque là humide et noire est redevenue sèche et presque blanche. Je pousse la grille. Le pied nu, en se posant sur elle, la craquèle, la morcèle, la divise, et aussitôt en fait une sorte de poudre. C’est un sable doux qui est tiède sous la plante du pied qui s’enfonce. Puis qui y délivre son empreinte quand il se retire. On lève les yeux. C’est le soleil tout rond, l’étoile invraisemblable à laquelle on doit tout, qu’on ne peut même pas fixer. Héraclite écrit dans le fragment III : Le soleil pas plus large qu’un pied d’homme (podos anthrôpeion).



notre corps 
en vieillissant subit 

une métamorphose 
qui se fait de plus en plus précise

nous sommes comme 

une photographie 

qu’
on pose 
sur 

une flamme



Nous ne connaissons pas d’autre énigme que la vie elle-même émouvant notre corps. »


La vie n’est pas une biographie

Galillée

2019































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