jeudi, juillet 09, 2020



je 
cultive 
mon jardin

cela signifie 

je 
regarde
passer le temps


le temps pur

délivré du souci du passé et du soin de l’avenir

à peine le présent

la sensation sans cesse répétée

de l’instant












avec au sein de chaque seconde qui s’écoule

assez de matière

pour donner

tout

un monde qui ne manque de rien





cela fait 

un spectacle suffisant


de quoi 
remplir tout le temps 
d’

une vie

oubliant tout le reste

une vie de chat à faire la sieste au soleil

à errer pour des riens dans la nuit

à scruter le vide

sans penser à quoi que ce soit

le chat de Schrödinger





il y avait

contre le mur

une gerbe d’orties 

ou
c’était l’avancée syncopée 
d’

un lézard hésitant 

disons 

une simple minute 

d’attention qui ne se serait pas laissée écarter


ou bien 

à l’inverse

c’
est l’oubli qui fouillerait du bout 
d’

une invisible 

perche 
la surface herbue 
d’

une biographie aléatoire


et les lumières tout au fond de l’étang dessineraient la forme des fenêtres par lesquelles on regarderait se succéder les climats au hasard de la rue épaisse


ou bien 

ce ne serait rien sinon notre propre nom  notre nom propre  si commun  derrière l’écran de la distance prononcé par 

une voix 

que l’on aurait autrefois connue 
et qui viendrait s’émietter à travers les gouttes 
de pluie

dans le paysage du fond





































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