vendredi, juin 12, 2020







tout 

porte à croire 

qu’

il existe 

un certain 

point de l’esprit 












d’où

la vie et la mort

le réel et l’imaginaire

le passé et le futur

le communicable et l’incommunicable






le masculin et le féminin

l'épais et le subtil

le fixe et le volatil

le haut et le bas

cessent d’être perçus contradictoirement




YS II 48

tatah dvandva-anabhighâtah

qui peut se traduire ainsi         

alors il y a
absence de perturbation dues aux
paires d’opposés

tatah     an-abhi-ghâta     dvandva

Patanjali évoque ici les paires d’opposés  dvanda 
mot au cœur de la compréhension 
du sutra

souvent  
les paires d’opposés prennent 
le sens de  

forces ou conditions auxquelles est soumis le corps  haut et bas  gauche et droite  avant et arrière  chaud et froid repos et activité  etc... 

les paires d’opposés sont ainsi vues comme des conditions de vie auxquelles il faut s’adapter 

s’il en était ainsi la pratique d’āsana augmenterait notre adaptabilité à des forces opposées nées de notre constitution ou de notre environnement

et c’est indéniable la pratique d’āsana permet une plus grande adaptabilité 

c’est vrai  mais n’est- ce pas un peu limité ? 

n’est-il pas possible de voir plus large  de voir le contexte dans lequel est introduite cette notion de dvandva  de voir la dimension plus intérieure évoquée par le mot dvandva ?

quel est le contexte ? 

Âsana est le quatrième des huit membres du yoga anga moyens proposés pour développer le discernement viveka et réduire nos états de confusions  samyoga  qui empêchent l’épanouissement de la vie en nous

le but d’āsana n’est rien moins que la transformation de notre corps-esprit  la transformation profonde de notre être au monde au service d’une perception libre et approfondie

Āsana traduit littéralement  le fait de s'asseoir   ou la  manière d'être assis 

dans le Yoga  ce terme a le sens de  posture rituelle 

comment lire le mot dvandva ? 

on y retrouve par deux fois le mot dvi  qui signifie  deux 

Dvandva, ou dvi-dvi  ou  deux-deux  est en fait un deuxième deux  plus extérieur qui pointe vers un premier plus intérieur  le couple purusa et prakrti

le texte entier du Yoga Sutra traite de la relation entre ces deux-là

Purusa  la Vie qui nous habite est au-delà du changement  et se reflète au monde à travers notre corps et notre esprit

Prakrti ce qui est habité  est contingent et soumis au changement

en confondant ces deux-là  en les prenant l’un pour l’autre, en confondant la forme que la vie prend en nous et la Vie même  nous sommes dans un état de confusion samyoga

dans un tel état  l’espace pour le reflet de purusa est réduit

le Yoga Sutra nous invite à réaliser et à vivre la différence entre les deux

dans notre corps  le souffle exprime l’interaction entre purusa et prakrti

le souffle montre si  dans notre être au monde  il y a l’espace et un support adéquat pour Prâna  le reflet de purusa

la pratique d’āsana  nous invite à explorer et à défaire la confusion entre souffle et corps  nous invite à ouvrir un espace pour une libre circulation de Prâna

Āsana est au service de l’incarnation  pour que notre corps puisse devenir un lieu de vie et d’expression de la Vie


ainsi les dvandva ne sont pas des paires d’opposés qui s’imposent sur nous de l’extérieur 

les dvandva sont produits en nous précisément par notre incapacité à vivre la différence entre Purusa et Prakritti ce  deux   primaire

c’est comme si la Vie nous disait : 

toi qui ne veux pas vivre ces deux  purusa/prakrtti
va découvrir d’autres deux
les dvi-dvi dvandva
et apprend ! 


Āsana est profondément 
un lieu de transformation  

un lieu 
pour découvrir et accepter 
notre humanité et céder l’espace à la Vie 
qui nous dépasse.

en acceptant de ne pas être maîtres de la Vie  
en acceptant de vivre les deux  
nous avons accès à ce qui 
est 

UN 

au-delà de deux



































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